L’État
s’apprête à renouveler les concessions des autoroutes aux trusts Vinci, Eiffage
et Abertis. Ces entreprises accepteraient de prendre en charge une partie des
travaux sur le réseau autoroutier, à condition que la durée de la concession
soit allongée, afin d’engranger des milliards d’euros supplémentaires !
En route pour de nouvelles récoltes de
profits pour ces géants du BTP.
Le péage gratuit : voilà ce qu'il faut. Ici, au viaduc de Millau dernièrement |
Un article sur le sujet de notre hebdomadaire Lutte Ouvrière de
février dernier
Péages des autoroutes en hausse : non au
racket !
Les
prix des péages autoroutiers ont augmenté en moyenne de 2,1 % au 1er février.
L'État toucherait 40 % des recettes des péages, quand 15 % sont
dédiés aux frais de fonctionnement. Le reste, soit 45 % du montant des
péages, irait aux dividendes versés aux actionnaires, mais aussi au
remboursement des créances bancaires. Les sociétés concessionnaires justifient
la hausse en disant qu'il y aurait 1,9 milliard d'euros de travaux de
modernisation et d'entretien du réseau prévus en 2013.
Mais
ces arguments sont démentis, en particulier, par une étude de 40 Millions
d'automobilistes qui dénonce une envolée des recettes sans comparaison avec la
progression des prétendues charges liées à l'entretien. Pour ne donner que
quelques exemples, les recettes au kilomètre parcouru de la société Autoroutes
Paris-Rhin-Rhône, APRR, ont grimpé de 19,65 % entre 2005 et 2011,
tandis que les charges n'ont progressé que de 0,46 % sur la même période.
Pour Autoroutes du Sud de la
France , ASF, les mêmes données font état de recettes en
hausse de 18 % pour des charges en augmentation de 4,6 %.
Les
bénéfices des sociétés d'autoroutes auraient explosé « sous le double
effet d'une stabilité structurelle des charges de construction et de la
réalisation de gains de productivité », dit le rapport. ASF aurait ainsi
enregistré un bénéfice de 788,8 millions d'euros en 2011, et APRR
395,4 millions. Depuis 2005, cela représente une augmentation de
77,8 % pour le premier et de 103 % pour le second.
Depuis
la privatisation totale des autoroutes en 2005, les sociétés d'autoroutes
appartiennent toutes à de très grands groupes. La Sanef est la filiale du
consortium HIT (Holding d'infrastructures du transport) dans lequel le Groupe
Abertis est majoritaire (premier opérateur d'infrastructures autoroutières en
Espagne et au Portugal avec 1,534 milliard d'euros de chiffre d'affaires
réalisés en 2005). HIT est détenu par la
CDC (Caisse des dépôts et consignations) pour 15 %, la CNP (Caisse nationale de
prévoyance) 5 %, Prédica (Crédit agricole) 12,4 %, AXA 9,9 %, la
famille Peugeot 5,1 % et Abertis 52 %. Vinci a sous sa coupe Cofiroute
et Autoroutes du Sud de la
France , et Eiffage profite grassement des Autoroutes
Paris-Rhin-Rhône et du viaduc de Millau.
Ces
autoroutes sont donc des affaires très rentables pour ces grands groupes, qui
continuent à engranger des profits sur le dos des automobilistes avec l'appui
du gouvernement prêt à donner son feu vert à toutes ces hausses.
Aline RETESSE
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