dimanche 7 avril 2013

Loi de flexibilité et de précarité du travail : un article dans le numéro de cette semaine de Lutte Ouvrière

Loi de flexibilité et de précarité du travail : Medef et gouvernement PS complices contre le monde du travail

Depuis le 2 avril, le projet de loi visant à généraliser la flexibilité et la précarité du travail pour les 23 millions de travailleurs du privé est en cours d'examen par les députés.

Le gouvernement, pressé de faire adopter son mauvais coup, a engagé une procédure parlementaire accélérée, comportant une seule lecture par assemblée, pour faire adopter sa loi : une semaine de discussion à l'Assemblée nationale, de même au Sénat à partir du 17 avril.
     Le gouvernement compte faire passer la loi avant la fin du mois d'avril. Ainsi, début mai, il pourra livrer au patronat de nouvelles dispositions, modifiant le code du travail, lui permettant de licencier légalement des salariés qui refuseraient des mutations géographiques même très éloignées, d'imposer des baisses de salaire, des augmentations des heures de travail ou des modifications d'horaires. Cette loi, en plus, simplifiera et accélérera les procédures de licenciements collectifs. On comprend pourquoi la direction de la CFDT, signataire de cet accord pourri avec le Medef, a annoncé son refus d'un défilé unitaire le 1er mai.
     Michel Sapin, le ministre du Travail, chargé de défendre au nom du gouvernement les volontés du Medef dans cette nouvelle loi, prétend accélérer la procédure parlementaire parce que cette loi « sera un accélérateur à la création d'emplois ».
En réalité, s'il veut bâcler son adoption par sa majorité godillot PS et par une partie de la droite, ce n'est pas par crainte des milliers d'amendements déposés par les députés et sénateurs Front de gauche, mais par crainte des réactions ouvrières. Car derrière l'intitulé mensonger « Sur la sécurisation de l'emploi », de nombreux travailleurs, de nombreux militants syndicaux de tout bord découvrent seulement maintenant les réalités de cette loi, qui veut remettre en cause des droits fondamentaux du monde du travail.
     Pour présenter ses mesures antisociales, dont le patronat et l'UMP rêvaient depuis des années, le gouvernement Hollande a utilisé la complicité d'une partie des directions syndicales avec le Medef et les réactions timorées des autres. Car même si les directions syndicales CGT et FO ne sont pas signataires de cet accord avec le Medef, elles se sont prêtées au jeu des négociations sans se déclarer opposées d'emblée, et aujourd'hui elles se contentent d'espérer quelques amendements. Or il est évident que seule une puissante mobilisation des travailleurs, par la grève et les manifestations, pourrait faire reculer le gouvernement et le Medef, et il faut le dire clairement et le préparer.
     Le 5 mars, une première journée de manifestations a rassemblé quelques dizaines de milliers de participants. Mardi 9 avril, jour du vote à l'Assemblée nationale, les syndicats CGT, FO, FSU et Solidaires appellent à une nouvelle journée de grèves et de manifestations. Soyons nombreux à crier que nous ne voulons pas, nous n'acceptons pas cette loi, votée ou non !
                                                                                                 Louis BASTILLE

En Île-de-France, la manifestation régionale partira à 14 h de Montparnasse (place du 18-Juin-1940) en direction de l'Assemblée nationale. Lutte Ouvrière appelle à y participer

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