Loi de flexibilité et de précarité du travail : Medef et gouvernement PS complices contre le monde du travail
Depuis le 2 avril, le projet de loi visant à généraliser la
flexibilité et la précarité du travail pour les 23 millions de
travailleurs du privé est en cours d'examen par les
députés.
Le gouvernement, pressé de faire adopter son mauvais coup, a engagé
une procédure parlementaire accélérée, comportant une seule lecture par
assemblée, pour faire adopter sa loi : une semaine de
discussion à l'Assemblée nationale, de même au Sénat à partir du
17 avril.
Le gouvernement compte faire passer la loi avant la fin du mois
d'avril. Ainsi, début mai, il pourra livrer au patronat de nouvelles
dispositions, modifiant le code du travail, lui permettant de
licencier légalement des salariés qui refuseraient des mutations
géographiques même très éloignées, d'imposer des baisses de salaire, des
augmentations des heures de travail ou des modifications
d'horaires. Cette loi, en plus, simplifiera et accélérera les procédures
de licenciements collectifs. On comprend pourquoi la direction de la
CFDT, signataire de cet accord pourri avec le Medef, a
annoncé son refus d'un défilé unitaire le 1er mai.
Michel Sapin, le ministre du Travail, chargé de défendre au nom du
gouvernement les volontés du Medef dans cette nouvelle loi, prétend
accélérer la procédure parlementaire parce que cette loi
« sera un accélérateur à la création d'emplois ».
En réalité, s'il veut bâcler son adoption par sa majorité godillot PS
et par une partie de la droite, ce n'est pas par crainte des milliers
d'amendements déposés par les députés et sénateurs Front
de gauche, mais par crainte des réactions ouvrières. Car derrière
l'intitulé mensonger « Sur la sécurisation de l'emploi », de nombreux
travailleurs, de nombreux militants syndicaux de tout bord
découvrent seulement maintenant les réalités de cette loi, qui veut
remettre en cause des droits fondamentaux du monde du travail.
Pour présenter ses mesures antisociales, dont le patronat et l'UMP
rêvaient depuis des années, le gouvernement Hollande a utilisé la
complicité d'une partie des directions syndicales avec le Medef
et les réactions timorées des autres. Car même si les directions
syndicales CGT et FO ne sont pas signataires de cet accord avec le
Medef, elles se sont prêtées au jeu des négociations sans se
déclarer opposées d'emblée, et aujourd'hui elles se contentent d'espérer
quelques amendements. Or il est évident que seule une puissante
mobilisation des travailleurs, par la grève et les
manifestations, pourrait faire reculer le gouvernement et le Medef, et
il faut le dire clairement et le préparer.
Le 5 mars, une première journée de manifestations a rassemblé
quelques dizaines de milliers de participants. Mardi 9 avril, jour du
vote à l'Assemblée nationale, les syndicats CGT, FO, FSU et
Solidaires appellent à une nouvelle journée de grèves et de
manifestations. Soyons nombreux à crier que nous ne voulons pas, nous
n'acceptons pas cette loi, votée ou non !
Louis BASTILLE
En Île-de-France, la manifestation régionale partira à 14 h de
Montparnasse (place du 18-Juin-1940) en direction de l'Assemblée
nationale. Lutte Ouvrière appelle à y participer
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