Le gouvernement exauce les vœux du patronat
Comme on pouvait s'y attendre, le gouvernement a accédé aux désirs du
patronat inscrits dans le rapport Gallois. Au lendemain de sa
publication, et selon les propres dires du Premier ministre, ledit
rapport a été repris dans sa quasi-totalité.
Le 6 novembre, Ayrault a donc annoncé ses décisions. Vingt milliards
d'euros seront offerts aux patrons. Le cadeau prendra la forme d'une
réduction de l'impôt sur les sociétés et sera réparti sur
trois ans, dont dix milliards sur l'activité des entreprises en 2013,
c'est-à-dire sur l'impôt payé en 2014. Mais, comme le gouvernement sait
répondre aux aspirations de ses amis et même les précéder,
les PME qui le demanderont pourront obtenir une avance dès l'année
prochaine, afin d'améliorer leur trésorerie.
Le cadeau est baptisé « crédit d'impôt pour la compétitivité et
l'emploi ». Il s'agit de laisser entendre que les vingt milliards sont
destinés à l'investissement dans la production et à la
création d'emplois. Mais, comme tous les milliards précédemment
prodigués aux industriels, ils iront régaler les actionnaires et se
multiplier dans la spéculation.
Pour compenser ces vingt milliards, qui vont manquer au budget de
l'État, le gouvernement a prévu d'augmenter des impôts et de diminuer
des dépenses.
Côté impôts, il va faire ce qu'il avait juré ne jamais faire :
augmenter la TVA. En 2014, la TVA à 19,6 %, qui taxe une grande partie
de ce qu'on achète et tous les services, passera à 20 %. Le
taux réduit à 7 %, qui concerne la restauration et les travaux à
domicile, sera porté à 10 %. Pour tenter de faire passer la pilule, le
taux de TVA sur les produits dits de première nécessité
(alimentation, abonnement au gaz et à électricité, etc.) sera ramené de
5,5... à 5 % ! Là, il faudra regarder après la virgule pour voir l'effet
sur la note du supermarché.
Le gouvernement compte ainsi récupérer dix milliards d'euros par
l'augmentation de la TVA. Et pour le reste, il a le cynisme d'annoncer
dix milliards d'économies supplémentaires sur... les dépenses
publiques ! Des économies drastiques ont déjà été prévues et en partie
réalisées sur les budgets des collectivités locales, des écoles, des
hôpitaux, de tous les services publics, les services
indispensables à la population. Le gouvernement a décidé de continuer,
d'amplifier les attaques. Entre l'intérêt de la population et les
profits patronaux, il a choisi.
Sophie GARGAN
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