Samedi 13 octobre, la manifestation annuelle de l'Association
nationale des victimes de l'amiante (Andeva) a regroupé à Paris
plusieurs milliers de participants venant de toutes les régions de
France.
Des militants de Lutte Ouvrière étaient présents derrière une
banderole. Placée sous le mot d'ordre de la lutte internationale contre
la production et l'utilisation de l'amiante et pour leur
interdiction, la manifestation comportait des délégations de dix-huit
pays et des cinq continents (Italie, Belgique, Albanie, Allemagne,
Australie, Japon, Corée, Afrique du Sud, Brésil, Mexique, Inde,
Québec et Canada).
La manifestation débutait rue de Messine, là où le Comité permanent
amiante (CPA), créé en 1982, avait son siège. Dans les années 1960 et
1970, l'industrie de l'amiante s'est organisée
internationalement pour poursuivre et amplifier la production de cette
fibre minérale employée comme anticalorifique, dont les effets
cancérigènes étaient parfaitement connus. Le CPA a ainsi été mis
en place au cours d'une réunion au Canada. Pendant quinze ans, le CPA a
prolongé l'utilisation de l'amiante en France, en invoquant avec la
complicité des pouvoirs politiques son « usage contrôlé ».
On en connaît les sinistres résultats : trois mille morts par an.
Aujourd'hui, plus de cinquante pays ont interdit l'amiante. Mais les
industriels empoisonneurs ont réorienté leur commerce de mort vers
l'Asie et la Russie où la consommation d'amiante est plus
importante que jamais. Non sans rébellion des populations, comme au nord
de l'Inde où des manifestations ont empêché l'installation d'une usine
d'amiante-ciment.
Aujourd'hui, les trois objectifs de l'Andeva : interdire l'amiante,
punir et faire payer les responsables (industriels, experts, dirigeants
politiques), soigner et indemniser les victimes, sont
aussi ceux de nombreuses associations agissant dans ce sens dans
différents pays, pour un monde sans amiante. Et le mieux serait de le
débarrasser aussi des capitalistes, exploiteurs et pollueurs.
Serge VIARD
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