La dispersion des initiatives d'action - se
rassembler pour le combat commun : une nécessité vitale
Les
travailleurs et toute la population doivent affronter une offensive concertée
de la part du patronat et du gouvernement, dans toutes les corporations et dans
tous les domaines. Le simple bon sens voudrait que tout soit fait pour unir les
travailleurs, leur faire prendre conscience que les problèmes de chacun sont
les problèmes de tous, et ainsi redonner confiance dans la possibilité d'inverser
le cours des choses.
Pourtant,
les initiatives d'action annoncées pour tout le mois d'octobre prennent
exactement le chemin contraire et, avant même d'exister, ressemblent à un
catalogue de vente par correspondance.
Qu'on en juge : le 2 octobre, c'était
la journée d'action « Sauvons la recherche, sauvons l'université » ; le
3 octobre une manifestation nationale de Sanofi. Le 6 octobre, c'est
la journée : « Pour notre santé, le changement c'est maintenant ! ». Le
9 octobre se place la journée d'action de la CGT pour l'industrie et
l'emploi. Le 11 octobre, il y a d'un côté la manifestation nationale des
retraités et de l'autre celle « Pour un plan d'urgence pour l'enseignement en
Seine-Saint-Denis ». Le 23 octobre, un appel de la CGT pour une journée nationale
des fonctionnaires. Et enfin le 26 octobre un appel pour une journée
d'action des cheminots. Ouf !
Certes, il peut s'agir d'initiatives
séparées qui ont chacune leur justification, et auxquelles certaines
organisations syndicales se rallient ou non. Mais c'est bien le problème : les
grandes organisations syndicales, délibérément, évitent d'unir les
protestations et laissent libre cours à la dispersion. Cela revient à faire
croire que chaque problème serait spécifique, et ne serait pas en fait la conséquence
d'une seule et même politique, menée de concert par patrons et gouvernement
pour la défense des intérêts capitalistes. Au lieu de tracer le chemin de la
remobilisation des travailleurs, cela embrouille et divise, avant même qu'une
action véritable soit entamée.
C'est le chemin inverse qu'il est urgent
de prendre : celui du rassemblement le plus large pour le combat commun de
tous les travailleurs, mettant enfin un terme à ces reculs incessants qui n'ont
que trop duré.
Paul Sorel
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