Après le premier tour des
élections législatives
Lutte
Ouvrière, qui a été présente dans 552 circonscriptions, remercie les électrices
et les électeurs qui ont voté pour ses candidats.
Bien que nos résultats soient modestes,
ils témoignent de l’existence d’un courant présent partout dans le pays,
porteur de la conviction que les travailleurs doivent se donner un programme de
lutte pour imposer leur droit à un emploi et à un salaire correct face au grand
patronat et au gouvernement. Ils témoignent aussi qu’existe partout un courant
qui n’a pas abandonné l’idéal d’une révolution sociale visant à ôter à la
bourgeoisie capitaliste son pouvoir politique et sa mainmise sur l’économie. Et
cela afin de construire une société sans propriété privée des moyens de
production, sans course au profit, sans exploitation, sans concurrence et sans
crise. Fût-il faible, ce courant préserve l’espoir de l’émancipation des
exploités.
Les résultats du premier tour indiquent
que Hollande aura la majorité à l’Assemblée nationale. Les électeurs des
classes populaires n’ont cependant aucune illusion à se faire : ce ne sera
pas « le changement maintenant » promis par Hollande pendant la
campagne de l’élection présidentielle.
Les élections ont changé l’équipe
politique chargée de gouverner pour le compte de la classe capitaliste, mais
pas le pouvoir de celle-ci.
La période électorale n’est même pas
terminée que les licenciements ont repris et se multiplient. Jeter des
travailleurs à la rue, les priver de ressources dans cette période de crise,
est un crime social. Il est évident cependant que le gouvernement ne veut ni ne
peut arrêter ce crime, faute de vouloir prendre des mesures contraignantes pour
interdire les licenciements collectifs, faute aussi de vouloir s’en donner les
moyens.
Une fois de plus, un gouvernement de
gauche mettra ses pas dans ceux des gouvernements de droite. Non seulement il
reculera devant le mur de l’argent mais il mettra les moyens de l’État à la
disposition de la classe capitaliste.
L’offensive du grand patronat, qui cherche
à récupérer sur le dos des travailleurs ce que le marché ne peut lui donner,
découle directement de la crise économique et de son aggravation. Elle se
poursuivra et s’intensifiera jusqu’à ce que la bourgeoisie se heurte à une
opposition déterminée venant des exploités.
Malgré la crise et les ravages du chômage,
les travailleurs gardent leurs capacités d’intervention intactes. Bien que
l’activité industrielle soit en diminution, bien qu’un nombre croissant
d’usines soient fermées ou délocalisées, la vie économique se poursuit. C’est
toujours l’exploitation de ceux qui continuent à produire qui engendre le
profit des entreprises et enrichit leurs propriétaires et actionnaires.
Lutte Ouvrière n’aura pas de députés. Nous
continuerons cependant à dire la vérité aux travailleurs, même si elle n’est
pas agréable à entendre. Il est toujours plus facile de faire miroiter de faux
espoirs que d’affirmer que les travailleurs ne peuvent compter que sur leurs
propres luttes pour se défendre.
Les élections terminées, Lutte Ouvrière
sera toujours du côté des exploités. Sa raison d’être est d’agir dans les
entreprises et les quartiers populaires pour que les exploités se donnent un
parti représentant leurs intérêts matériels et politiques, un véritable parti
qui ne cherche pas à conquérir un rôle dans les institutions politiques de la
bourgeoisie ni des places de ministres pour ses dirigeants !
Déjà dans l’opposition au gouvernement
Sarkozy-Fillon, Lutte Ouvrière reste dans l’opposition au gouvernement
Hollande-Ayrault. Il est important pour les travailleurs que l’opposition ne
soit pas monopolisée par la droite et l’extrême droite car la pression qu’elles
exerceront sur le gouvernement ira à l’encontre des intérêts du monde du
travail. Il faut que se manifeste une opposition venant de la classe ouvrière
et visant à imposer ses exigences.
Nous continuerons à affirmer que les
travailleurs ont la force de se défendre contre l’exploitation car ce sont eux
qui font tourner l’économie. Organisés et conscients, ils ont la capacité de
faire bien plus : prendre la direction de la production et de la société.
La crise démontre chaque jour qu’ils le feraient infiniment mieux que les
riches parasites, préoccupés de leur seul profit privé et qui mènent la société
au désastre.
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