Sarkozy en spectacle : décidément, il
n’a pas volé l’aversion du monde du travail
Comédien
de série B, essayant de faire pleurer dans les chaumières en évoquant ses
anciens malheurs conjugaux pour expliquer son escapade au Fouquets, quelques
autocritiques sur des peccadilles, et, pour le reste, Sarkozy était tel qu’en
lui-même à son spectacle télévisé d’hier soir !
C’est précisément en cherchant à convaincre
qu’il n’a pas été, durant cinq ans, le président des riches qu’il a asséné une
lourde démonstration contraire. Il a chanté une véritable ode à son grand ami
Bolloré qui l’avait obligeamment invité sur son yacht, ode qu’il a élargie à
tous les riches, « ces Français qui réussissent » et « qui donnent du travail
aux autres ». Il fallait avoir le culot qui le caractérise pour sortir cela,
dans un pays où il y a trois millions de chômeurs officiellement recensés, où
les licenciements et les fermetures d’usines se suivent en rafales, et où huit millions
de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté !
À cela se sont ajoutées, pêle-mêle, quelques
expressions méprisantes à l’égard des chômeurs, des couplets contre les travailleurs
immigrés, dont il se propose de réduire le nombre et d’aggraver les difficultés,
une sollicitation appuyée en direction de l’électorat du Front national, et un
méli-mélo ridicule sur la traçabilité de la viande halal… En somme, le langage
de classe d’un homme qui, pour se faire réélire, ne compte plus que sur les bas
instincts de l’électorat de droite, des réactionnaires les plus bornés, sur ces
possédants, petits et grands, qui ont une haine viscérale des salariés et pour
qui les salariés des services publics sont des fainéants dont on peut réduire
le nombre, et les chômeurs des assistés qui ont bien cherché à l’être.
Une prestation télévisée qui confirme que
Sarkozy n’a pas volé le dégoût qu’il suscite dans le monde du travail !
Nathalie
Arthaud, mercredi 7.03.12.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire