Amiante : justice et gouvernement français laissent les assassins en liberté
À l’issue du procès d’Eternité à Turin, deux patrons ont été condamnés à verser des indemnités aux victimes et à de lourdes peines de prison. Oh, ils ne sont pas encore à l’ombre ; l’un d’eux coulerait des jours heureux de milliardaire entre la Suisse et le Costa Rica. Mais même cette condamnation symbolique, la justice française s’y refuse.
Il a fallu 90 ans pour que l’amiante, dont la dangerosité est connue depuis 1906, soit interdite en France. D’ici à 2025, la fibre aura tué 100 000 personnes. Cela fait 16 ans que des plaintes ont été déposées. Mais les associations de victimes se heurtent à l’enlisement de l’affaire, organisé par l’Etat, qui refuse de mettre les moyens nécessaires.
Comme le dit l’Andeva, « un Parquet aux ordres freine l’instruction et fait tout pour retarder ce procès et en diminuer la portée ». La cour d’appel de Paris a même récemment annulé la mise en examen de six anciens dirigeants d’Eternit pour homicide involontaire, des dirigeants qui connaissaient pourtant la dangerosité mortelle de l’amiante dans les cinq usines françaises de la firme. Et l’Etat cherche à réduire les indemnisations.
Le capitalisme, c’est cela : un empoisonnement a pu être sciemment organisé pour le profit et les coupables protégés, tandis que les victimes se meurent. Je suis entièrement solidaire du combat des associations qui réclament un procès pénal pour que les coupables de cet empoisonnement de masse soient enfin jugés.
Nathalie Arthaud
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