mardi 14 février 2012

Amiante : un communiqué de Nathalie Arthaud

Amiante : justice et gouvernement français laissent les assassins en liberté

À l’issue du procès d’Eternité à Turin, deux patrons ont été condam­nés à verser des indem­ni­tés aux vic­ti­mes et à de lour­des peines de prison. Oh, ils ne sont pas encore à l’ombre ; l’un d’eux cou­le­rait des jours heu­reux de mil­liar­daire entre la Suisse et le Costa Rica. Mais même cette condam­na­tion sym­bo­li­que, la jus­tice fran­çaise s’y refuse.
      Il a fallu 90 ans pour que l’amiante, dont la dan­ge­ro­sité est connue depuis 1906, soit inter­dite en France. D’ici à 2025, la fibre aura tué 100 000 per­son­nes. Cela fait 16 ans que des plain­tes ont été dépo­sées. Mais les asso­cia­tions de vic­ti­mes se heur­tent à l’enli­se­ment de l’affaire, orga­nisé par l’Etat, qui refuse de mettre les moyens néces­sai­res.
     Comme le dit l’Andeva, « un Parquet aux ordres freine l’ins­truc­tion et fait tout pour retar­der ce procès et en dimi­nuer la portée ». La cour d’appel de Paris a même récem­ment annulé la mise en examen de six anciens diri­geants d’Eternit pour homi­cide invo­lon­taire, des diri­geants qui connais­saient pour­tant la dan­ge­ro­sité mor­telle de l’amiante dans les cinq usines fran­çai­ses de la firme. Et l’Etat cher­che à réduire les indem­ni­sa­tions.
     Le capi­ta­lisme, c’est cela : un empoi­son­ne­ment a pu être sciem­ment orga­nisé pour le profit et les cou­pa­bles pro­té­gés, tandis que les vic­ti­mes se meu­rent. Je suis entiè­re­ment soli­daire du combat des asso­cia­tions qui récla­ment un procès pénal pour que les cou­pa­bles de cet empoi­son­ne­ment de masse soient enfin jugés.
                                                         Nathalie Arthaud

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