À Lejaby et ailleurs : interdiction des licenciements !
Le tribunal à donc accepté de laisser licencier 255 des 450 salariés de la lingerie LeJaby. Le repreneur va fermer l’usine d’Yssingeaux (Haute-Loire), et délocaliser la production en Tunisie. Les 93 ouvrières de cette usine n’ont guère de chances de retrouver un emploi. Elles ont travaillé 20, 30, 35 ans, au Smic, pour fabriquer des sous-vêtements vendus très cher. Et c’est à elles qu’on veut faire payer les conséquences des choix de leurs patrons. « Qui va nourrir nos gamins ? Qui va payer nos maisons ? », demandent-elles, révoltées. Je suis à leurs côtés sans la moindre réserve.
D’autant que ce que ce qui se passe dans cette entreprise est à l’image de ce qui se passe partout dans le pays. Les travailleurs du richissime trust pharmaceutique Merck à Éragny-sur-Epte (Oise), ceux de la raffinerie Pétroplus à Petit-Couronne (Seine-Maritime), d’autres encore, se battent aujourd’hui contre les licenciements. 900 usines ont fermé en trois ans et il y a 1000 chômeurs de plus chaque jour. Et tout ce que le gouvernement propose, ce serait de former les chômeurs à d’autres métiers, et de les contraindre à prendre l’emploi qu’on leur proposerait (encore faudrait-il qu’il y en ait !), à n’importe quelles conditions. Et Sarkozy ose présenter cela comme des mesures en faveur de l’emploi. Même quand il feint de se pencher sur le sort du monde du travail, il ne peut cacher son mépris à l’égard des salariés, et sa servilité à l’égard du monde des riches.
Nathalie Arthaud, le jeudi 19 janvier 2012
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