Le congrès de Lutte Ouvrière
vendredi 9 décembre 2011
Notre congrès s’est tenu le week-end dernier. Évidemment, une large part était consacrée à la situation économique et politique aussi bien en France qu’à l’échelle internationale. Mais si les dirigeants politiques se préoccupent des conséquences de la crise économique pour les capitalistes et pour leurs affaires, la crise a des conséquences dramatiques pour les peuples, ne serait-ce que parce que la spéculation sur les matières premières et les produits alimentaires se poursuit, et c’est cela qui nous intéresse, nous.
Comme chaque année, il y a eu des interventions de camarades étrangers qui militent sur les mêmes bases que nous dans une dizaine d’autres pays dans le monde, aux États-Unis, en Turquie, en Afrique, en Grande-Bretagne, en Haïti, en Espagne, en Italie, en Allemagne ou encore en Belgique. Et la première chose qui saute aux yeux, c’est que ce soit dans les pays riches ou dans les pays les plus pauvres, la crise se traduit par un sauvetage des couches les plus riches de la société et par une aggravation catastrophique des conditions de vie des classes populaires.
Les interventions de nos camarades de Côte-d’Ivoire et d’Haïti m’ont particulièrement touchée. Les situations dans lesquelles sont plongées les populations de ces deux pays sont révoltantes. Quand dans les Bourses des pays riches, la spéculation se porte sur les matières premières, dans ces pays pauvres, ce sont alors des millions de gens qui basculent la misère.
Cela me touche et me concerne, non seulement en tant que communiste, mais aussi parce que dans ces deux pays, la responsabilité passée, voire présente, de la bourgeoisie française et de son État est lourdement engagée. Et d’ailleurs, je tiens à rappeler ici mon opposition aux guerres menées par la France que ce soit en Afghanistan, en Libye ou en Côte-d’Ivoire.
Nous avons aussi abordé la situation créée au sein de l’Union européenne par la crise pour constater que l’UE ressemble de plus en plus à un protectorat franco-allemand auquel les pays moins riches d’Europe sont soumis. Les dirigeants allemands, mais aussi français, imposent leurs conditions à des degrés divers aux autres pays de la zone euro. Ils se sont même comportés vis-à-vis de la Grèce comme s’ils étaient en pays conquis.
D’ailleurs, j’ai été frappée par les réactions anti-allemandes des politiciens français, où Montebourg a rivalisé de bêtise nationaliste avec Marine Le Pen. Alors que la crise incombe entièrement au capitalisme et à ses profiteurs, on nous dit un jour que c’est de la faute des Grecs, le lendemain la faute des Italiens, et là c’est au tour des Allemands d’être désignés responsables ! Ce sont des mensonges destinés à protéger et à cacher les véritables responsables qui sont les capitalistes de la finance et de l’industrie.
Nous avons aussi bien sûr pris du temps pour discuter de la situation politique en France marquée par l’élection présidentielle et par les législatives, auxquelles nous avons décidé de nous présenter dans un maximum de circonscriptions, et si possible dans toutes celles de métropole. Pour nous ces législatives seront le prolongement d’une campagne commencée avec la présidentielle. Ces deux élections constituent une seule et même campagne et nous y défendrons le même programme.
Dans cette campagne, je dirai que les travailleurs n’ont pas à se préoccuper de toutes les discussions au sommet sur l’organisation européenne, ils n’ont pas à se soucier des négociations de marchands de tapis entre Merkel et Sarkozy, ils doivent se soucier de leurs affaires, mettre en avant leurs intérêts à eux et se battre pour leur droit à l’existence. Et ils doivent se battre pour ce qu’ils ont d’essentiel : l’emploi et leur salaire.
Ma candidature assurera aussi la présence dans cette élection d’un courant communiste révolutionnaire. Ce courant communiste a accompagné le mouvement ouvrier depuis toujours, il a eu des hauts et des bas, mais il n’a jamais disparu. Le PCF ne le représente plus depuis longtemps et de surcroît, il a tenu dans cette élection à s’effacer derrière la candidature de Mélenchon. Eh bien, le courant communiste révolutionnaire existe toujours dans ce pays, il est représenté par notre parti et par ces temps de crise de l’économie capitaliste, il représente pour les travailleurs et pour la société dans son ensemble la seule perspective positive.
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