Croissance : de quoi,
pourquoi, vers où ?
Le 2 novembre, le ministre de l’Économie a
qualifié la croissance du produit intérieur brut (PIB) au troisième trimestre
de « performance remarquable » et salué « les entreprises qui font
progresser le pays ».
Publié le 05/11/2025
Les commentateurs, le plus souvent salariés de
remarquables et multimilliardaires groupes privés, ont applaudi et précisé que,
ce trimestre, la France contribuait pour la moitié à la croissance de la zone
euro. En décortiquant les chiffres ils ne peuvent tout de même pas cacher que
cette croissance n’est ni également répartie ni également bénéfique à toute la
population. La « consommation des ménages », une catégorie statistique qui
correspond à ce que la population travailleuse peut dépenser, ne progresse pas
et aurait plutôt tendance à régresser. En termes clairs et du point de vue de
la famille qui fait ses courses le samedi après-midi, le niveau de vie de la
masse de la population baisse. Il baisse même très rapidement au fur et à
mesure des plans de licenciements, des attaques gouvernementales et des
pressions patronales sur les conditions de travail et de salaire.
En revanche, les bénéfices des grandes entreprises
augmentent, de même que le cours de leurs actions en Bourse. Et, à l’intérieur
de cette catégorie, ce sont précisément les affaires des marchands d’armes et
des avionneurs qui progressent, tirées, disent les statisticiens, par les
crédits pour le réarmement de l’Europe.
Autrement dit, non seulement la croissance dont
parlent patrons, ministres et économistes se fait aux dépens des travailleurs,
en les exploitant et même en les appauvrissant, mais elle est due à l’économie
de guerre et conduit à la guerre elle-même. Remarquable performance, en effet.
Paul Galois (Lutte ouvrière n°2988)