vendredi 15 août 2025

Nouvelle-Calédonie : un accord contesté, et contestable

Nouvelle-Calédonie : un accord contesté, et contestable

Le FLNKS, qui regroupe une partie des partis indépendantistes kanaks, a fait savoir qu’il rejetait l’accord du 12 juillet signé sous l’égide de Macron par tous les partis, qu’ils soient anti- indépendantistes ou indépendantistes.

Publié le 13/08/2025

Cet accord dit de Bougival prévoyait d’instaurer un « État de Nouvelle-Calédonie » au sein de l’État français. Celui-ci aurait conservé la main sur l’armée, la police, la justice, ces fonctions ne pouvant être transférées à l’État calédonien qu’au travers d’un vote des trois cinquièmes du Congrès calédonien. La chose serait d’autant plus impossible qu’en même temps l’élargissement du corps électoral contre lequel s’est insurgée la jeunesse en mai 2024 a été entériné. En guise de souveraineté, on n’en proposait donc aux partis indépendantistes qu’une version croupion. Il est vrai qu’elle pouvait convenir à des notables de ces partis intégrés à l’économie calédonienne.

La droite anti-indépendantiste et l’ensemble des organisations patronales de l’archipel se sont donc largement félicitées de cet accord, qui promettait de mettre fin à l’instabilité politique, tout en assurant le maintien de la domination coloniale de la bourgeoisie française et caldoche. En parallèle, l’État français promettait plusieurs centaines de millions d’euros d’aides au titre de la « reconstruction », conditionnées à la validation de l’accord sur l’archipel.

Parmi les Kanaks, l’accord a été diversement accueilli. Certains des partis kanaks signataires l’ont défendu, le Palika et l’UPM notamment. Ces partis se sont mis en retrait du FLNKS depuis un an après avoir ouvertement désavoué les jeunes révoltés pendant les émeutes de 2024. Mais, sous la pression de certains militants, qui dénonçaient l’accord de Bougival comme une trahison, l’Union Calédonienne, le parti de Christian Tein, leader du FLNKS et emprisonné pendant près d’un an en métropole, annonçait dès fin juillet qu’après consultations, elle rejetait l’accord. Les raisons avancées par l’UC comme ensuite par le FLNKS le 9 août sont qu’il ne comporte pas de chemin possible vers la « pleine souveraineté », la « Kanaky » n’y étant même pas mentionnée et les différents dispositifs institutionnels n’ayant pas été vraiment négociés. Ils entendent donc rediscuter un certain nombre de points, ce que Valls, le ministre des Outre-mers, qui doit partir en urgence pour Nouméa le 18 août, a bien compris.

L’accord de Bougival, qui dans un grossier tour de passe-passe satisfaisait pleinement la bourgeoisie caldoche et française, ne fait que refléter le mépris dont est capable l’État colonial. Les travailleurs, les pauvres, Kanaks ou « petits Blancs » ne trouveront aucunement leur compte dans ces arrangements institutionnels entre notables. D’ailleurs, accord ou pas, gouvernement et patronat calédonien sont à l’offensive. Le gouvernement calédonien a présenté le 30 juillet un projet de budget pour 2026 qui taille dans toutes les dépenses publiques, sauf celles en faveur du patronat. Ainsi l’allocation familiale de solidarité serait réduite de 15 %, des franchises médicales de près d’un euro par boite de médicament et de 4 euros pour les transports sanitaires seraient instaurées. Les retraites, les allocations aux handicapés, les dotations aux provinces et aux communes seraient revues à la baisse. En revanche, le patronat bénéficierait d’une exonération totale d’impôt sur les sociétés pendant trois ans pour les nouvelles entreprises et d’une baisse de son taux de 30 à 20 ou 25 % pour toutes.

En parallèle de ces attaques, les travailleurs et la population pauvre de l’archipel ont à subir chômage et inflation. Depuis début 2024, près de 11 000 emplois ont disparu, dont un quart dans le secteur du nickel suite à la fermeture de l’usine Nord contrôlée par les partis indépendantistes, et à celle de la mine de Thio. Ce sont autant de suppressions d’emplois qui, contrairement à ce que dit la propagande patronale, n’ont guère à voir avec les émeutes de 2024. Alors, accord ou pas, en Nouvelle-Calédonie aussi, les travailleurs auront à se battre pour défendre leurs intérêts de classe.

                                                Serge Benham (Lutte ouvrière n°2976)

 

Les prochaines permanences et rendez-vous prévus à Argenteuil et la région :

Celles du carrefour Babou du vendredi 17 h.15 à 18 h.15 qui seront assurées aux dates ci-dessous. D’autres pourront s’y adjoindre :

-mardi 19 août, de 11 h. à midi 30, entrée de la mairie ;

 -jeudi 21, de 10 h.30 à midi, centre commercial de la cité Joliot-Curie ;

-vendredi 29 août

-vendredi 5 septembre

-vendredi 12 septembre

 

Israël – Gaza : Netanyahou, un pas de plus dans l’horreur

 Israël – Gaza : Netanyahou, un pas de plus dans l’horreur

Le 7 août, le chef du gouvernement israélien annonçait, devant une opinion publique médusée, son plan d’occupation militaire de Gaza, en l’occurrence du petit quart du territoire que son armée ne contrôle pas encore, impliquant le déplacement forcé du million d’habitants survivant dans les ruines vers une hypothétique zone située hors des bombardements, des drones et des mitraillages des chars.

Publié le 13/08/2025

Le lendemain, le cabinet de sécurité validait le plan, après plusieurs heures de discussion, paraît-il. Car même si l’entourage de Netanyahou le soutient dans son entreprise de mort, même si les ministres d’extrême droite lui en réclament davantage, une fraction de plus en plus large de la population – majoritaire, selon les derniers sondages – exige qu’il arrête sa guerre. Significative est la prise de position officielle du chef de l’armée, Eyal Zamir, s’opposant au projet de Netanyahou, au nom des 49 otages encore prisonniers, du refus manifesté par nombre de soldats et de réservistes de poursuivre la guerre, et de l’inutilité, selon lui, d’une telle intervention au prétexte d’éradiquer un Hamas désormais sans forces. Mais, à part un rappel à l’ordre venu du ministre de la Défense, la mise en garde de Zamir n’a eu aucun effet sur la bande de criminels qui gouverne, prétendument au nom de la population.

Depuis quelque temps, les dirigeants occidentaux, en premier lieu européens, prennent quelque distance avec la politique du gouvernement Netanyahou. Au fil des milliers de morts gazaouis (61 000 à ce jour), ils ont accumulé les condamnations morales hypocrites, convoqué un ambassadeur par-ci, annoncé un désinvestissement dans les entreprises israéliennes par-là, ou l’arrêt de certaines livraisons d’armes… Mais les représentants de la bourgeoisie européenne n’osent même pas suspendre l’accord commercial avec Israël datant de 2000 qui organise les échanges dans l’agriculture et l’industrie. C’est dire quel poids ont les articles sur le respect des droits de l’homme et des principes démocratiques inclus dans ledit traité !

En Israël, les protestations continuent, venant d’associations diverses ou de politiciens de gauche. Les manifestations se multiplient et celle du 9 août, au lendemain de la validation du plan Netanyahou, a rassemblé à Tel- Aviv 60 000 personnes, selon les organisateurs. Les familles d’otages, morts ou encore en vie, ont dénoncé le mépris de Netanyahou pour la vie humaine, celle de leurs proches mais aussi celles des Palestiniens de Gaza, volontairement condamnés à mort par la famine ou les mitraillages lors des rares ravitaillements. Selon la mère d’un otage, Einav Zangauker, qui s’est exprimée devant la presse : « La plupart des gens souhaitent mettre fin à la guerre et rapatrier tout le monde. La seule chose que Netanyahou doit faire, c’est proposer un accord global pour mettre fin à la guerre, un accord réel et réalisable. Mais Netanyahou a déjà décidé de les tuer et de nous condamner à une guerre éternelle. »

Corrompu, poursuivi par la justice, accroché à son poste dans une fuite en avant vers la catastrophe, le Premier ministre a dans une conférence de presse prétendu répondre aux protestations. Disant n’avoir pas « d’autre choix que de terminer le travail et de vaincre définitivement le Hamas », il a dénoncé une « campagne mondiale de mensonges » qu’il a eu le cynisme de comparer à celles qui ont précédé le massacre des Juifs en 1939-1945 !

Le plan gouvernemental ne peut conduire qu’à l’aggravation du désastre, pour les Palestiniens de Gaza, massacrés ou déportés, et ceux de Cisjordanie, chassés de leurs villages par la colonisation en marche. Les millions d’Israéliens, juifs ou non, ne sont pas à l’abri non plus, réduits à l’état de geôliers d’un peuple qui refuse de mourir.

                                                             Viviane Lafont (Lutte ouvrière n°2976)

Immigration : la politique du bouc émissaire, en Allemagne comme ailleurs

 

Prolétaires de tous les pays, unissons-nous !

 

« Passage sûr maintenant »

En Allemagne le gouvernement du chancelier Friedrich Merz vient d’annoncer la suspension des visas humanitaires pour les ressortissants de Russie et Biélorussie, privés ainsi d’une possibilité de fuir les persécutions politiques ou la misère. Cette mesure n’améliorera en rien le sort des travailleurs allemands, mais, comme en France, le gouvernement se livre à une démagogie anti-immigration. 

Diviser les travailleurs et les dresser les uns contre les autres, les recettes des gouvernements qui mènent des politiques anti-ouvrières sont partout les mêmes !

Canicule : Trains supprimés à cause de la chaleur… et de l’incurie de la SNCF !

 

Combines pour la SNCF, galère pour les usagers

 

 

Pour faire face à la canicule, la SNCF a trouvé la solution : elle a tout simplement supprimé des trains Intercités sur certaines lignes comme Bordeaux-Marseille, Paris-Limoges-Toulouse, ou encore Paris-Clermont-Ferrand, et tant pis pour les voyageurs en galère, à qui aucun transport de substitution n’est proposé. 

Les rames des Intercités sont vieilles de plus de 40 ans en moyenne, et leur système de climatisation est tellement vétuste qu’il peut faire jusqu’à 39° dans le train lors des jours de forte chaleur. Pris en charge par l’État, leur renouvellement est censé se faire en 2027, avec un calendrier qui a déjà 4 ans de retard. Comme souvent, dès qu’il s’agit de résoudre des problèmes de la population, l’État se hâte… très lentement.