mardi 11 mars 2025

Thalès, colère sur les salaires à Cannes-Thales Alenia Space

 

Lutter pour une vraie hausse des salaires

 

 

Jeudi 6 mars, plusieurs centaines de travailleurs de l’usine Thales Alenia Space de Cannes ont débrayé dans l’après-midi et sont partis en cortège dans la zone industrielle alentour. Il y a de quoi être en colère : la direction ne propose aucune augmentation dans les négociations salariales ! D’un autre côté, les actionnaires se mettent plus de deux milliards d’euros de dividendes dans les poches et l’action Thales s’envole avec les perspectives de contrats d’armement qui se concrétisent sur fond d’explosion des budgets militaires, et de l’autre rien pour les travailleurs qui, eux, produisent.

         Les travailleurs de Thales ont bien raison de se mobiliser pour de vraies augmentations !

Argenteuil, Joliot-Curie, un parking laissé à l’abandon, un peu à l’image du reste dans cette cité d’un quartier périphérique

À rénover d’urgence, d’autant plus qu’il est difficile de se garer dans le quartier

 

 

Un article du journal Le Parisien a établi ces jours derniers un tableau cauchemardesque du parking souterrain du centre commercial de la cité Joliot-Curie. Ce tableau se résume par un mot, celui d’abandon. « Difficile d’imaginer endroit plus glauque, plus répugnant, plus glauque » écrit le journaliste. Tout est dit.

         Si l’on suit ce dernier, ce parking appartient toujours à AB-Habitat, alors que le centre commercial est la propriété d’une société privée.

         Nous rappelons que le centre fut vendu par ABH à cette dernière alors que le maire actuel d’Argenteuil, Georges Mothron, était le président du bailleur historique qui avait construit l’ensemble des bâtiments de la cité Joliot-Curie et le centre commercial. Depuis lors, ce dernier cumule les soucis que les évènements urbains de juin 2023 n’ont pas arrangés.

         On peut dire que ce parking illustre bien ce qu’est la misère du monde dans un pays pourtant riche, et à quoi le désintérêt des responsables pour la vie et les lieux du monde du travail conduit les édiles et autres responsables.

         La cité Joliot-Curie est certes très loin non seulement dans l’espace d’Argenteuil, un autre monde en quelque sorte, mais également dans les préoccupations de ces messieurs.

         La solution, pour contrer cet abandon, n’est tout de même pas compliquée d’autant plus que le stationnement des voitures est très difficile dans le quartier, car les places manquent.

         Mais édiles et responsables ont-ils vraiment la volonté de trouver une solution à une situation inacceptable qui dure depuis des années ? Nous nous comptons bien davantage sur la réaction et l’action des habitants. Dominique Mariette, Comité de défense

 

lundi 10 mars 2025

Accord franco-algérien de 1968 : une cible pour Retailleau

Accord franco-algérien de 1968 : une cible pour Retailleau

Bruno Retailleau, le ministre de l’Intérieur, qui se livre à une surenchère xénophobe, a fait des accords bilatéraux de 1968 entre la France et l’Algérie sa nouvelle obsession.

Publié le 05/03/2025

Sous sa pression et celle d’une extrême droite héritière des partisans de l’Algérie française, François Bayrou a lancé un ultimatum au gouvernement algérien : si, d’ici quatre à six semaines, il ne coopère pas à sa politique d’expulsion des ressortissants algériens, l’accord de 1968 sera dénoncé, aggravant encore les tensions entre les deux pays.

En 1968, cet accord signé entre la France et l’Algérie créait un statut particulier pour les Algériens en matière de circulation, de séjour et d’emploi en France. En fait, il représentait une restriction par rapport aux accords d’Évian de 1962, qui avaient mis fin à la guerre d’Algérie et instauré la libre circulation des Algériens sur le territoire français, comme celle des Français en Algérie.

Cet accord avait été conçu pour faciliter l’immigration économique des Algériens, à une époque où le patronat français, qui avait un besoin urgent de main-d’œuvre dans les usines et les chantiers, voyait l’immigration portugaise ou espagnole se tarir. À partir de là, les 35 000 travailleurs algériens qui s’installèrent chaque année en France, en justifiant d’un emploi, bénéficièrent d’une carte de résident de cinq ans pour eux et leur famille.

En 1971, la nationalisation des hydrocarbures en Algérie déclencha en France une campagne raciste contre l’immigration algérienne et, en 1973, l’Algérie mit fin à l’immigration de travail vers la France.

Par la suite, avec la crise, la montée du chômage et la progression des scores de l’extrême droite, l’accord fut révisé à trois reprises, en 1985, 1994 et 2001. Si, lors de ces révisions, les conditions de séjour des Algériens ont parfois pu être améliorées, leurs droits d’entrée et de circulation ont été restreints.

L’accord de 1968 qui concentre les attaques des politiciens réactionnaires est accusé de favoriser les ressortissants algériens et de leur donner trop de facilités. C’est loin d’être le sentiment des 900 000 Algériens qui vivent actuellement en France, et qui sont encore une fois la cible d’une campagne haineuse.

Depuis 1986, l’entrée des Algériens en France est subordonnée à l’obtention d’un visa et la carte de séjour a été remplacée par le certificat de résidence. À la différence des autres étrangers, qui reçoivent lors du renouvellement un titre pluriannuel, les ressortissants algériens ne reçoivent qu’un titre d’un an renouvelable. En outre, leur sont fermées de droit les mentions « passeport talent », « talent-famille », « talent-porteur de projet » et « talent-salarié qualifié » qui permettent l’obtention de titres de séjour pluriannuels. Quant aux étudiants, un visa long séjour pour « études » leur donne droit, à leur arrivée, à une carte d’étudiant renouvelable d’année en année, et non pluriannuelle comme pour les autres étudiants étrangers.

Le regroupement familial plus rapide est un avantage décrié, tout comme le fait que les commerçants algériens voulant s’établir en France peuvent en principe obtenir un visa long séjour, sans vérification préalable de la viabilité économique de leur projet. Ce qui est vrai sur le papier. Mais en réalité, tout dépend des décisions des consulats de France.

Retailleau accuse par ailleurs ces accords de favoriser les flux migratoires en provenance d’Algérie. Mais, alors que de tels accords n’existent pas avec le Maroc, les flux en provenance de ce pays ont permis à l’immigration marocaine de rattraper en nombre l’immigration algérienne.

Ce qui contrarie Retailleau est que l’accord relève du droit international et que les parlementaires n’ont donc pas la main dessus. Il prime sur le droit français et écarte les Algériens de ce qui relève de celui-ci en matière d’immigration, sauf pour ce qui concerne la procédure de reconduite à la frontière, les contrôles, les sanctions et l’asile. Macron vient de rappeler que c’est lui qui aura le dernier mot. Quant à son homologue en Algérie, Abdelmadjid Tebboune, il a récemment déclaré que l’accord de 1968 était une coquille vide, mais une ligne rouge à ne pas franchir.

                                                              Leïla Wahda (Lutte ouvrière n°2953)