Gaza :
Trump veut déporter les Palestiniens
Publié le 05/02/2025
À l’occasion d’une conférence de
presse commune, à Washington mardi 4 février, Trump a annoncé ses projets
pour la bande de Gaza, accompagné des sourires satisfaits de son complice, ami
et partenaire en affaires, Netanyahou.
Le président américain propose
d’évacuer les deux millions de Palestiniens de la bande de Gaza, de mettre le
territoire sous contrôle des États-Unis et de le transformer en nouvelle Côte
d’Azur, capable d’accueillir des touristes fortunés dans des hôtels de luxe et
des casinos. Trump n’a évidemment pas demandé leur avis aux Palestiniens, ni
aux populations du Moyen-Orient supposées les accueillir. Il n’a même rien
demandé aux gouvernements des pays en question, qu’il se fait fort de
convaincre, ni aux institutions internationales dont manifestement il se
contrefiche, à la surprise de ses collègues, y compris des autres puissances
impérialistes.
Le nouveau président du pays le
plus puissant du monde actualise donc ainsi, en direct, sans fioritures ni
enrobage moral ou démocratique, les grandes traditions du capitalisme sauvage.
Il considère que les Palestiniens peuvent être traités comme les Indiens
d’Amérique, massacrés, méprisés, refoulés, enfermés dans des réserves de plus
en plus loin de leur terre. Le summum du développement économique à Gaza selon
Trump est la construction de casinos, d’hôtels et de bordels là où les
bombardements ont fait table rase, à l’instar de la mafia newyorkaise
blanchissant l’argent du crime en construisant Las Vegas. Dans la lignée des
barons voleurs américains du 19e siècle, les politiciens qui
décident des investissements sont aussi ceux qui en encaissent les profits.
Trump est lui-même un investisseur immobilier, spécialisé dans le loisir de
luxe et on suppose qu’il prévoit une Trump Tower et un golf à Gaza. Il est
aussi, comme son complice Netanyahou, poursuivi par la justice pour ses
malversations financières. Dans le monde de Trump, la loi du plus fort
commande, à chaque instant. Il n’y a plus à perdre une seconde ou un dollar en
couvrant les exactions du voile pudique du prétendu droit international.
Mercredi 5 février au matin,
les institutions internationales et les gouvernements des autres grandes
puissances, qui sont théoriquement favorables aux droits du peuple palestinien
et au moins à son existence, n’avaient pas encore réagi à la nouvelle
provocation venue de Washington. Le peuple palestinien, en revanche, a montré
depuis des dizaines d’années, qu’il ne se laissait pas rayer de la carte.
Depuis le cessez-le-feu, les familles se déplacent dans la bande de Gaza
dévastée pour revenir sur leur lieu de résidence et reconstruire ce qui peut
l’être. De même, en Cisjordanie occupée, malgré la pression militaire
israélienne, exercée par l’armée et les colons en armes, les Palestiniens
résistent aux arrestations, aux assassinats et, désormais, aux bombardements.
Les déclarations de Trump à
propos de Gaza suivent celles sur le canal de Panama, le Groenland, le Canada
et son chantage permanent sur les droits de douane. Tout cela est pour
l’instant surtout verbal, mais l’intention est claire : les dirigeants de la
première puissance mondiale veulent accaparer une part de plus en plus
importante de la richesse, des territoires, des ressources, des brevets. Trump
est là pour affirmer, d’une façon claire et nette, la loi de l’impérialisme,
mettre en coupe réglée la planète, au mépris total des peuples qui l’habitent.
Paul Galois (Lutte ouvrière n°2949)