Crèches
privées : Aurore Bergé et ses amis
Publié le 05/02/2025
Aurore Bergé, ministre déléguée
chargée de l’Égalité entre les hommes et les femmes, est visée par une enquête
de la Cour de Justice de la République pour faux témoignage devant une
commission d’enquête parlementaire, en avril 2024.
Lors de cette enquête sur le
fonctionnement des crèches, Aurore Bergé était interrogée sur ses liens
supposés avec Elsa Hervy, déléguée générale de la Fédération française des
entreprises de crèches. Sa réponse avait été : « Je n’échange pas
régulièrement, je n’ai pas d’amitié et je n’ai encore moins d’intérêts. Je le
redis sous serment, je n’ai jamais de ma vie rencontré Elsa Hervy dans un cadre
personnel et intime. »
Mais en septembre 2024, le journaliste
Victor Castanet publiait un livre-enquête qui dénonçait les profits colossaux
des crèches privées, réalisés en détournant, avec la complicité de l’État,
l’argent public censé aider les parents à financer la garde de leurs enfants. À
cela s’ajoutaient les économies faites sur le bien-être des bébés, sur le
chauffage, la nourriture, et en réduisant au minimum le personnel. Le livre
mettait en cause le rôle d’Aurore Bergé, ministre des Solidarités et des
Familles en 2023 dans le gouvernement d’Élisabeth Borne, qui aurait selon lui
passé un « pacte de non-agression » avec Elsa Hervy et les crèches
privées. La ministre avait alors attaqué le journaliste en diffamation. Mais en
réponse, il avait publié un échange de mails d’Aurore Bergé avec sa directrice
de cabinet, dans lequel elle parlait d’Elsa Hervy comme d’une « copine »,
ajoutant : « Elle sera très aidante pour moi. »
La Cour de Justice de la
République décidera de condamner ou non la ministre pour faux témoignage. Ce
qui est certain, c’est que l’État a aidé les patrons des groupes de crèches
privées à faire de gros profits en siphonnant l’argent public, et il continue
de le faire.
Hélène Comte (Lutte ouvrière
n°2949)