Débat
parlementaire : jeu d’acteurs autour du déficit
Publié le 23/10/2024
Depuis le 11 octobre, le débat à
l’Assemblée nationale sur le budget est l’occasion pour les représentants des
partis politiques de gouvernement de faire de véritables numéros de claquettes.
C’est à croire qu’ils découvrent
le déficit du budget et même qu’ils voudraient éviter de faire payer les
classes populaires.
Gabriel Attal et Gérald Darmanin
ne se sont pas privés de faire état de leurs propositions, eux qui étaient
encore au pouvoir quelques semaines auparavant ! À grands cris, des députés de
tout bord, en particulier des députés LR qui ne veulent pas assumer seuls
l’impopularité des mesures d’austérité du gouvernement Barnier, ont réclamé une
commission d’enquête sur la « dérive des finances publiques ». Ils veulent
faire porter la responsabilité sur l’ancien gouvernement en cherchant les
causes du déficit supplémentaire de 50 milliards d’euros qui vient creuser une
dette de l’État, qui atteint 3 200 milliards d’euros.
D’après ces députés, le déficit
actuel serait le fait d’une mauvaise gestion qui mettrait le pays au bord du
gouffre : il aurait fallu prendre des mesures d’économies budgétaires bien
avant afin, selon eux, qu’elles soient moins douloureuses. Et l’ancien ministre
de l’Économie Bruno Le Maire de renchérir en disant qu’il l’avait bien dit et
qu’il réclamait de telles mesures depuis des mois. En se repassant ainsi la
patate chaude du déficit budgétaire, ces politiciens montrent surtout leur
hypocrisie. Cette commission d’enquête ainsi que toute la propagande de cet été
sur le déficit public est bel et bien de la poudre aux yeux alors que tous sont
prêts à le faire payer aux travailleurs.
En effet, aucun des politiciens
en question n’évoque les subventions directes ou indirectes dont a bénéficié le
grand patronat. Une étude universitaire datant de 2022 les estimait à 200
milliards par an. D’après la Chambre des métiers et de l’artisanat, il existe
plus de 2 000 aides financières publiques qui arrosent le patronat. Et il est
bien difficile de chiffrer ce qui chaque année part dans ses caisses, tant les
exonérations ou niches fiscales sont nombreuses.
Cela, les politiciens de gauche
peuvent le dénoncer à l’occasion. Mais eux aussi jettent de la poudre aux yeux
avec leurs propositions sensées faire payer les plus riches. Ainsi les députés
LFI et RN font de la surenchère en parlant de rétablir l’impôt sur la fortune
(ISF). Mais il faut rappeler que cet impôt était surtout symbolique puisqu’il
ne rapportait qu’un peu plus de six milliards d’euros chaque année et
égratignait à peine la fortune capitaliste. Ils savent aussi parfaitement que
le débat sur le budget a toutes les chances de finir avec un 49.3 et que ce ne
sera que des paroles.
Tous ces députés appartiennent à
des partis qui ont été au pouvoir ou rêvent d’y aller. Ils savent donc
pertinemment que les recettes de budget de l’État viennent presque
intégralement des classes populaires à travers les impôts et en particulier la
TVA, l’impôt le plus injuste. Quant aux dépenses, la population n’en a pas vu
la couleur et ils le savent aussi.
En plus des milliards de cadeaux
fiscaux, toutes les dépenses publiques enrichissent d’une façon ou d’une autre
les capitalistes privés. Sans parler des dépenses militaires qui non seulement
sont une préparation à la guerre mais alimentent les coffres-forts des
marchands de canons. Enfin, une fraction de la bourgeoisie s’enrichit à travers
les prêts aux États, dont l’État français, proposés par les banques à des taux
très élevés qui permettent de récupérer des milliards d’intérêts. Ces mêmes
banques sauvées en 2008 de la crise par l’argent de l’État spéculent
aujourd’hui sur sa dette pour rançonner la population.
Les seuls responsables de la
dette et du déficit sont les grands patrons et les grands financiers. À eux de
payer !
Aline Urbain (Lutte ouvrière n°2934)
Les prochaines permanences et rendez-vous prévus à Argenteuil et la région
:
Vendredi 25 octobre, de 17 h.15 à 18 h.15 au « carrefour Babou » ;
Samedi 26 octobre : de 10 h.30 à midi, centre Cl de la cité
Joliot-Curie ;
-de 11 h. à 11 h.45 devant Auchan au Val-Sud,
-et de 11 h. à midi au marché de la Colonie.
Dimanche 27 octobre de 11 h. à midi marché Héloïse (sous réserve).
Lundi 28 octobre, de 18 à 19 heures, centre cl des Raguenets à
Saint-Gratien.