dimanche 20 octobre 2024

Argenteuil, Argenteuil Littoral, Semperit, Otis, et le littoral aux tortues

 

Le Lock Ness en Écosse, l’Arlésienne à Argenteuil

Sur le papier glacé

Bâtiment Otis reconstruit

 

Semperit : démolition de l'usine

En octobre 2017, la municipalité annonçait avec tambour et trompette la restructuration complète de l’espace de l’ex-zone industrielle de la Gare, à travers un grand projet, Argenteuil Littoral. Lu sur internet : « L'ambition du projet communal est un équilibre entre construction et végétalisation entre passé et avenir. En 2024, la ville inaugurera le projet « Argenteuil Littoral », ce pôle hôtelier et d'activités, situé à proximité de la gare, sur une zone de 23 000m2 accueillera des entreprises innovantes. » Bien, mais à deux mois et demi de la fin de cette année 2024, de ce projet, rien n’est sorti de terre. Deux seules nouveautés dans le paysage. D’une part, la reconstruction d’un bâtiment de l’entreprise Otis qui devrait accueillir prochainement quelques dizaines de travailleurs d’un autre local en proximité. De l’autre, la démolition en cours de l’usine Semperit où ont trimé durant des décennies et des décennies des ouvriers du caoutchouc et qui a fermé en 2017. Mais de pôle hôtelier et d’activités, nenni ! Et sœur Anne ne voit toujours rien venir.

         C’est un peu toujours la même chose à Argenteuil. Des projets grandioses, des inaugurations programmées. Et puis plouf ! Il est vrai que le Littoral n’est pas loin. DM

samedi 19 octobre 2024

Salon de l'Automobile, rassemblement des travailleurs, intervention de Jean-Pierre Mercier. Se préparer à une guerre sociale sans merci

Israël-Liban : La guerre à outrance

 

Israël-Liban : La guerre à outrance

Publié le 17/10/2024

Prête à tout pour écarter les témoins de ses exactions dans la guerre qu’elle mène au Liban, l’armée israélienne a fait entrer le 13 octobre plusieurs de ses chars dans une base de la Finul, la force d’interposition de l’ONU présente dans le sud du pays, après avoir blessé plusieurs de ses membres les jours précédents.

 

 

Ces attaques contre la Finul, sommée par Netanyahou de « quitter sans délai la zone de combat » ont provoqué des protestations du côté des chefs d’État dont les soldats présents en tant que casques bleus sont harcelés et menacés. Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, qui cache son impuissance derrière des mots forts, a dénoncé « un crime de guerre ». Cela ne changera rien : depuis 1978, il y a presque cinquante ans, l’ONU déploie cette Force d’interposition au Liban sans qu’elle ait empêché ni la guerre entre les différentes fractions armées libanaises ni les occupations israéliennes précédentes. Sermonné par Guterres et l’ONU mais soutenu sans faille par Biden et les États-Unis, Netanyahou peut continuer à se livrer à ses provocations et à répandre la mort et la destruction en toute impunité.

À Gaza, les bombardements continuent, par exemple sur le camp de réfugiés de Jabalia où une centaine de personnes ont été tuées ces jours-ci. Le parlement israélien s’apprête à interdire toute intervention à Gaza ou en Cisjordanie à l’Unrwa, cette agence de l’ONU chargée depuis 1948 de ravitailler, éduquer et soigner les réfugiés palestiniens qui dépendent largement de son action. À Jérusalem-Est, l’Unrwa est harcelée depuis des mois (incendies, arrêtés d’expulsion…) pour l’obliger à quitter son siège historique.

Au Liban, l’armée israélienne intensifie sa guerre. Ses chars, avions, canons et drones continuent de détruire des villages du sud ou de la plaine de la Bekaa, des immeubles et des quartiers entiers de Beyrouth. Sous prétexte de combattre le Hezbollah, les dirigeants israéliens tuent et blessent des milliers de civils et en transforment des dizaines de milliers d’autres en réfugiés.

Les généraux israéliens ont théorisé cet usage disproportionné de la force sous le nom de « doctrine Dahiya », en référence au quartier de Beyrouth contrôlé par le Hezbollah et bombardé en 2006 par l’armée israélienne. Après avoir transformé Gaza en champ de ruines sous prétexte de traquer le Hamas, ces généraux sont engagés dans la même entreprise de destruction au Liban. Et ils ne visent pas seulement les quartiers à majorité chiite, encadrés par le Hezbollah. Ils visent tous les quartiers et toutes les communautés qui composent le Liban, ce pays qui est une mosaïque de cultures et de religions aux multiples variantes.

Les dirigeants israéliens répètent aux habitants du Liban : « Pour avoir la paix, débarrassez-vous du Hezbollah ! » Outre l’ineptie d’une telle injonction adressée en bloc à toute une population, elle revient à un véritable appel à la guerre civile, au regard du rôle joué par le Hezbollah dans l’État libanais. Certains bombardements israéliens, contre une église à Tyr, contre des villages « mixtes » au sud, n’ont pas d’autre objectif que de dresser les différentes communautés contre les chiites supposés soutenir le Hezbollah.

Si cette politique cynique des dirigeants israéliens peut en effet réactiver la guerre civile qui a ravagé le Liban pendant quinze ans, elle peut aussi souder l’ensemble de la population contre l’État israélien lancé dans une guerre sans fin qui se généralise à l’échelle de la région.

                                                       Xavier Lachau (Lutte ouvrière n°2933)

 

Les prochaines permanences et rendez-vous prévus à Argenteuil et la région :

Aujourd’hui samedi 19 octobre : de 10 h.30 à midi, centre Cl de la cité Joliot-Curie ;

-de 10 h. à 10 h.30 au marché des Coteaux ;

-de 11 h. à 11 h.45 devant Auchan au Val-Sud,

-et de 11 h. à midi au marché de la Colonie.

Dimanche 20 octobre, de 10 h.15 à 10 h.55 devant Intermarché,

Et de 11 h. à midi marché Héloïse.

Lundi 21 octobre, de 18 à 19 heures, centre cl des Raguenets à Saint-Gratien.

Russie : Conscription et chair à canon

Russie : Conscription et chair à canon

Publié le 17/10/2024

Le 1er octobre, l’armée russe a débuté sa campagne de conscription d’automne. Elle durera jusqu’au 31 décembre, avec un objectif chiffré : fournir à l’état-major les 180 000 hommes supplémentaires que Poutine vient de lui accorder. 



En effet, bien que le bilan des pertes humaines de la guerre en cours soit l’un des secrets les mieux gardés, « l’opération militaire spéciale » de Poutine réclame un lot croissant de chair à canon. Les généraux envoient assez d’hommes à la mort pour saturer les capacités de défense des lignes ukrainiennes : c’est à ce prix que le Kremlin peut se vanter d’avoir « libéré » de nouvelles bourgades, écrasées sous les bombes et vidées de leurs habitants, devant Donetsk ou Zaporijjia.

Poutine voudrait apparaître comme le protecteur de sa population dans un contexte guerrier. Il fait dire depuis des mois qu’il refuse toute mobilisation générale et ne veut pas de conscrits pour faire la guerre en Ukraine. À l’en croire, elle ne requiert que des soldats de métier ou des volontaires.

De cette posture à la réalité, il y a un gouffre. D’abord, le terme « volontaire » relève du mensonge, nombre de soldats « sous contrat » n’ayant signé ce dernier que sous la contrainte. C’est celle de la pauvreté, s’agissant d’hommes et de femmes originaires de régions où il n’y a d’emplois que très mal payés, et qui peuvent donc considérer comme mirobolantes les sommes et primes versées à l’engagé, ou à sa famille s’il meurt au combat. Et il y a aussi la pression qui s’exerce sur des conscrits livrés à des officiers que pas grand-chose ne retient. Bientôt, leur arbitraire sera encore plus couvert par la loi : le ministère de la Défense va étendre la possibilité de mettre un soldat aux arrêts au motif d’indiscipline, en se passant, obstacle pourtant limité, de l’avis d’un tribunal militaire.

Récemment, le régime de la conscription s’est encore durci. Un retard de vingt jours pour s’enregistrer auprès de l’autorité militaire est passible d’amende et de diverses sanctions, dont la prison. Depuis le 1er janvier 2024, les hommes sont incorporables de 18 à 30 ans, contre 27 ans jusqu’alors. La mesure vise à ratisser même ceux qui ont obtenu des sursis répétés, pour études ou raisons familiales. Quant aux critères d’attribution d’un sursis, on les a rendus encore plus stricts.

L’armée y trouve évidemment son compte, mais aussi une foule de responsables militaires et civils qui vendent, à qui peut se l’offrir, la validation d’un certificat médical permettant d’être réformé ou celle d’un dossier de soutien de famille qui exempte d’aller à l’armée…

Certains restent dispensés d’office de ce service. Les élus à la Douma d’État et aux organes dirigeants des régions, autrement dit le personnel politique de la bureaucratie acquise à Poutine, le sont ainsi que les piliers du régime : les très nombreux policiers en tout genre.

À l’exception des travailleurs des industries de guerre qui, s’ils coupent à la conscription, restent à la merci d’un licenciement, c’est sur les membres des classes laborieuses que celle-ci repose. Ils paient le plus lourd tribut à cette guerre, individuellement en tant qu’appelés et collectivement avec la hausse des impôts, la fonte des salaires qui ne suivent pas une inflation proche de 10 % en cette fin d’année. Ils le paient aussi par l’accroissement du caractère policier, répressif et militarisé d’un régime au service des nantis de la bureaucratie et de la bourgeoisie russes.

                                                       Pierre Laffitte (Lutte ouvrière n°2933)