dimanche 13 octobre 2024

Patrick Martin, Medef : touchez pas au grisbi !

La bouche pleine

 

À peine le nouveau budget annoncé, Patrick Martin, le président du Medef, faisait part de son désaccord. Le budget prévoit en effet de revenir sur certaines baisses de cotisations salariales dont bénéficie le patronat, notamment sur les plus faibles salaires.

         Année après année, les grands groupes capitalistes réalisent des profits records. Mais le patronat en veut toujours plus. Et il sait qu’en tapant du poing sur la table, il obtiendra des contreparties de la part de politiciens qui n’ont pas grand-chose à lui refuser.

 

Les prochaines permanences et rendez-vous prévus à Argenteuil et la région :

Aujourd’hui dimanche 13 octobre, de 10 h.15 à 10 h.55 devant Intermarché,

Et de 11 h. à midi marché Héloïse.

Lundi 14 octobre, de 18 à 19 heures, centre cl des Raguenets à Saint-Gratien.

 

Retraités : accusés d’être privilégiés !

Retraités : accusés d’être privilégiés !

Publié le 09/10/2024

En annonçant le décalage de la revalorisation des pensions de base du 1er janvier au 1er juillet 2025 dans son futur budget d’austérité, le gouvernement veut faire 4 milliards d’euros d’économies aux dépens des retraités.

 


Aussitôt que cette mesure révoltante a été annoncée par Michel Barnier, médias et politiques ont relancé une honteuse campagne contre les travailleurs retraités, coupables selon eux d’avoir un niveau de vie équivalent, voire supérieur, à celui des travailleurs en activité. Le 7 octobre, une étude du cabinet de conseil économique Asterès est tombée à pic pour justifier un nouveau serrage de vis à leur encontre. Elle dit que les retraités, malgré des revenus moindres, seraient privilégiés car ils sont davantage propriétaires de leur logement que les personnes de moins de 50 ans. Le rapport conclut que les plus de 75 ans ne sont « que » 11,4 % à vivre dans la pauvreté, contre 20 % des moins de 18 ans. Comme si cela pouvait rendre plus acceptable le fait que les personnes âgées sont 2 millions à vivre dans la pauvreté ! Comme si cela pouvait faire oublier que ce sont les revenus de l’ensemble des travailleurs qui sont trop faibles par rapport à l’explosion du coût de la vie !

La réalité, bien connue des familles populaires, est que leurs proches à la retraite ne parviennent souvent pas à vivre dignement après une vie entière de travail, c’est-à-dire à régler leurs factures quotidiennes, sans parler des frais de santé qui augmentent avec l’âge. Le décalage de six mois, du 1er janvier au 1er juillet 2025, de la revalorisation de la pension de base d’un retraité qui touche actuellement 1 400 euros par mois équivaudrait à une perte totale d’au moins 105 euros, d’après le magazine Capital.

Cette mesure odieuse, soutenue par la campagne contre les retraités prétendument « privilégiés », vise à clouer au pilori une catégorie de travailleurs pour mieux s’en prendre à tous.

                                                           Marlène Stanis (Lutte ouvrière n°2932)

 

Algérie : réactions contre la répression

Algérie : réactions contre la répression

Publié le 09/10/2024

En Algérie, après l’élection présidentielle qui a reconduit Tebboune, et qui a été marquée par une abstention massive, la police a procédé à une vague d’arrestations.

Alors que la campagne électorale s’était déroulée dans l’indifférence générale, les résultats et les magouilles pour masquer l’ampleur de l’abstention ont donné lieu à de nombreuses réactions et commentaires sur les réseaux sociaux. Inquiète que ces réactions ne deviennent incontrôlables, la police a traqué et arrêté les auteurs de certaines publications.

Au lieu d’apaiser le climat de peur qui prévalait avant l’élection, l’arrestation d’un jeune rappeur à Annaba et celle d’une militante à Touggourt ont au contraire déclenché des réactions populaires inédites depuis le Hirak – le mouvement de contestation populaire né en 2019 contre la candidature de Bouteflika à un cinquième mandat.

Le 27 septembre, à Touggourt, une ville du Sahara, c’est Abla Guemari, une figure locale du Hirak, accusée « d’apologie du terrorisme », qui a été arrêtée sur son lieu de travail. Depuis cinq ans, elle subit un harcèlement policier et judiciaire, pour avoir dénoncé la pauvreté dans laquelle vivent bien des populations du sud du pays. Celles-ci se considèrent comme marginalisées alors que sous leurs pieds le sous-sol regorge de pétrole, de gaz, de minerais de fer et d’or dont elles ne profitent pas. C’est pourquoi le 2octobre, des femmes nont pas hésité à braver la répression en manifestant dans les rues de Touggourt, pour soutenir celle qui, avec courage, fait connaître leurs souffrances,

À Annaba, dans l’est du pays, ce sont les mots crus du rappeur Ahmed Djenidi, alias DAK, qui ont été le prétexte à son emprisonnement. Mais on reproche surtout à sa chanson très populaire Sawt al-Chaab (La Voix du peuple), de dénoncer le mépris, l’arbitraire, la mal vie et la déshérence sociale qui frappe la jeunesse. Une vaste campagne de solidarité, portée par le hashtag #freeDAK, s’est propagée à tout le pays. Les influenceurs algériens aux millions d’abonnés ont été interpellés par ceux-ci pour qu’ils s’engagent en sa faveur. À Annaba, la population lui a apporté son soutien en tapissant les murs de la ville de pancartes « FreeDAK ». Face à l’ampleur de ce soutien populaire inattendu, jeudi 3octobre, quelques jours après son arrestation, DAK était placé sous contrôle judiciaire et libéré.

Les médias algériens, aux ordres du pouvoir, sont restés silencieux sur ces réactions populaires. Celles-ci, pour l’instant limitées, expriment le profond rejet d’un régime qui, pour s’imposer, s’est engagé dans une fuite en avant autoritaire.

                                                            Leïla Wahda (Lutte ouvrière n°2932)