Dette : les travailleurs n’ont pas À payer un centime !
8/10/24
En grand serviteur de la bourgeoisie, Barnier s’est fixé une mission : restaurer les comptes publics sur le dos des classes populaires en imposant une des pires cures d’austérité.
Depuis sa nomination, il répète qu’avec une dette publique de plus de 3 100 milliards d’euros, le pays est dans une situation financière « catastrophique » et « insupportable ». Mais pour des milliardaires tels que Bernard Arnault, la famille Hermès ou la famille Bettencourt, ça va très bien, merci pour eux !
Le premier a encaissé quatre Smic par minute au titre des dividendes 2023 de LVMH. La fortune de la famille Hermès a augmenté de 17 milliards. La patronne de L’Oréal, Françoise Bettencourt Meyers, ferait presque figure de gagne-petit avec « seulement » 7 milliards en plus cette année.
Alors que la dette publique a augmenté de 1 000 milliards depuis 2017, les 500 plus grandes fortunes ont plus que doublé, passant de 450 milliards à 1 200 milliards. Et ce n’est pas un hasard ! Les caisses publiques se sont vidées parce que Macron a baissé les impôts sur les plus riches et a arrosé leurs groupes industriels et financiers d’aides et de subventions tous azimuts.
Ce sont les vases communicants : les caisses publiques se vident pour remplir celles des grands trusts et de la grande bourgeoisie. Et ce n’est pas d’hier. Depuis toujours, la grande bourgeoisie considère les caisses de l’État comme les siennes. Qu’elle demande des exonérations de cotisations elle les obtient ! Qu’elle demande de l’argent pour investir ou pour la recherche, et elle l’a !
Le groupe Accor, associé à LVMH, fait construire un navire grand luxe par les chantiers de l’Atlantique. Parce que ledit navire comporte trois voiles, son projet a obtenu, au nom de la décarbonation, 31 millions d’aides publiques !
La gigafactory de batteries ACC qui s’est installée dans le Pas-de-Calais, alliance formée par Stellantis, Mercedes et TotalEnergies, a reçu 1,3 milliard d’aides, alors que les bénéfices cumulés de ces trois mastodontes s’élèvent à plus de 50 milliards.
La compétitivité, l’emploi, le produire français, la décarbonation… tous les prétextes sont bons pour arroser de millions et de milliards des groupes déjà richissimes.
Ce ne sont pas ces grands groupes capitalistes qui avaient besoin de tout cet argent, mais les hôpitaux, l’éducation, les transports en commun !
Droite, gauche et extrême droite dénoncent la politique de Macron qui a fait exploser la dette, mais quand elles dirigent une région, un département ou une ville, elles sont les premières à se mettre au service de ceux qu’elles appellent les investisseurs et à leur faire des ponts d’or. Quitte à s’endetter, au profit des financiers, qui sont les premiers profiteurs de la dette puisqu’ils encaissent annuellement près de 50 milliards d’intérêts.
Alors, plutôt que parler de dette, il faut parler de pillage des caisses publiques par une poignée de privilégiés, avec la complicité des politiciens de toute obédience. Eh bien, qu’ils remboursent !
Aujourd'hui, le gouvernement fait mine de mettre à contribution les plus riches au travers d’une taxation exceptionnelle sur les ménages gagnant plus de 500 000 euros par an et sur les plus grands groupes capitalistes. Ceux qui ont fait un trou de 1 000 milliards d’euros en huit ans contribueraient donc à hauteur de 20 milliards et les 98 % de la note restante seraient pour les retraités, les malades ou les chômeurs ?
Non ! Le grand patronat est à 100 % responsable du déficit de l’État, c’est à lui d’en payer la note jusqu’au dernier centime ! Il faut refuser tout nouveau recul, que ce soit le gel des pensions des retraités, l’augmentation de l’électricité, les coupes dans la sécurité sociale ou les services publics.
Deux millions de retraités vivent sous le seuil de pauvreté. Ils comptent chaque euro dépensé, sont forcés de retarder ou limiter leur chauffage ou leurs dépenses de santé. Des millions de jeunes et moins jeunes, sans mutuelle, renoncent à consulter un médecin. Le manque de personnel dans les hôpitaux est dramatique. Et il faudrait accepter que ce soit pire demain, à un moment où les cliniques privées, les laboratoires et autres requins capitalistes se font un argent fou sur la santé ?
Combien y aura-t-il de services fermés et remplacés par des répondeurs vocaux si le gouvernement taille dans les effectifs publics ? Combien de bâtiments publics, d’infrastructures de lignes ferroviaires, seront laissés à l’abandon ?
L’argent existe, il faut aller le chercher dans les caisses de la grande bourgeoisie. Cela ne se fera pas par des empoignades à l’Assemblée nationale. Seuls les travailleurs peuvent réellement faire dérailler cette politique de pillage de la bourgeoisie, en retrouvant la conscience de leurs intérêts et de leur force collective.
Nathalie Arthaud