vendredi 27 septembre 2024

Budget 2024 : La feuille de route du Medef

 

Budget 2024. La feuille de route du Medef

Publié le 25/09/2024

 « Je ne vais pas alourdir encore l’impôt sur l’ensemble des Français […], ni sur les gens les plus modestes, ni sur les gens qui travaillent, ni sur les classes moyennes », a déclaré Michel Barnier.

 

 

Le nouveau Premier ministre dit qu’il n’exclut pas que « les personnes les plus fortunées participent à l’effort national » par des « prélèvements ciblés » qui toucheraient aussi « certaines grandes entreprises ». C’est de la poudre aux yeux.

Selon le nouveau ministre de l’Économie, « la France a un des pires déficits de son histoire ». Et ce gouvernement a annoncé qu’il a 40 milliards d’euros d’économies à trouver. Ceux qui croiraient que cette somme sera prise dans la poche des plus riches n’ont qu’à écouter et lire les déclarations du patron du Medef, Patrick Martin, pour comprendre ce qui se prépare.

Celui-ci a formulé des propositions très concrètes, comme s’il dictait au gouvernement sa politique fiscale : il faudrait d’abord s’attaquer à la « fraude sociale » – traduire : prendre dans la poche des chômeurs et des personnes au RSA – puis au système de santé où, selon lui, 8 % des effectifs administratifs seraient en trop. Il évoque aussi la « surréglementation » qui coûterait 60 milliards. Il faut comprendre qu’il souhaite que l’État cesse de gaspiller de l’argent en contrôlant les grandes entreprises, afin qu’elles fassent ce qu’elles veulent comme elles veulent, et qu’il se débarrasse de tous ceux qui contrôlent un tant soit peu les grands groupes : comme les inspecteurs du travail, les agents des impôts, la médecine du travail…

Quant à taxer les transactions boursières, pour Martin, il n’en est pas question car cela va « faire fuir les investisseurs étrangers ». Revenir sur les allègements de cotisations patronales sur les bas salaires ? « C’est ultrasensible, notamment pour les métiers exposés à la concurrence internationale », dit-il. Il ne faut donc vraiment pas toucher à ce qui rapporte à la classe capitaliste.

Martin se dit bien prêt à discuter de hausses d’impôts, mais à deux conditions : que l’État fasse d’abord « des efforts bien supérieurs à ce qu’il demande aux entreprises » et que « ça n’enraye pas la dynamique d’investissement ». Autrement dit, celles-ci pourraient donner une petite obole pour faire semblant, mais le gouvernement devra tailler à la hache dans les budgets des services publics.

Le gouvernement est ainsi sommé d’aller chercher ces 40 milliards dans la poche des travailleurs en particulier et des couches populaires en général : en supprimant des emplois dans la santé, les transports, l’éducation, chez les territoriaux… et en dégradant encore plus l’état des services publics, des routes, des infrastructures vitales pour la grande majorité.

                                                              Pierre Royan (Lutte ouvrière n°2930)

 

Les prochaines permanences et rendez-vous prévus à Argenteuil et la région :

Ce soir vendredi 27 septembre de 17 h.15 à 18 h.15 au « carrefour Babou »

Samedi 28 : de 10 h.30 à midi, centre Cl de la cité Joliot-Curie ;

-de 10 h.15 à 10 h.55 devant Monoprix ;

-et de 11 h. à midi au marché de la Colonie.

Lundi 30 septembre, de 18 à 19 heures, centre cl des Raguenets à Saint-Gratien.

 

 

Santé mentale : des moyens, pas de la com’ !

Une priorité pourtant parmi la priorité de la santé publique

 

« Le Cri » d’Edvard Munch
 

Barnier prétend faire de la santé mentale une grande cause nationale. De fait, 42 % des 18-24 ans souffrent de dépression, 13 millions de personnes sont affectées par des troubles « psy », souvent sans prise en charge. Il y a des mois d’attente avant d’obtenir un rendez-vous avec un psychiatre, et pas de financement pour un suivi dans la durée. En pédopsychiatrie, des jeunes sont hospitalisés avec des adultes faute de places. À l’hôpital, le manque de personnel et de lits bloque des patients aux urgences voire les contraint à repartir, encore souffrants et parfois dangereux pour eux-mêmes et autrui.

         Or le Premier ministre a déjà commencé à déclarer qu’il y avait des économies à faire sur les hôpitaux… Ce ne sont pas les opérations de communication qu’attendent les personnes en souffrance et le personnel hospitalier, ce sont des moyens concrets, avec embauches et financements.

 

Médicaments : petite amende pour Big Pharma

Servier, Sandoz, Novartis… le « beau monde » du profit maxi

 

 

Onze laboratoires pharmaceutiques ont été sanctionnés par l'Agence nationale du médicament pour avoir provoqué des pénuries de certains médicaments en ne prévoyant pas de stocks suffisants.

         Au total, l'ensemble des amendes s'élève à 8 millions d'euros, ce qui n’est presque rien pour ces entreprises très profitables pour leurs actionnaires. Parmi les condamnés, on trouve Biogaran, filiale du groupe Servier, déjà condamné dans l'affaire du Mediator ; Sanofi, plus de 5 milliards de bénéfices en 2023 ; ou encore Sandoz, qui appartenait jusqu'à récemment à la richissime entreprise Novartis.

         Cette petite tape sur les doigts ne les empêchera pas de continuer à ne produire qu'en fonction de leur rentabilité, et non des besoins des malades. Les gros yeux de l'État, c'est du cinéma !