Lendemains
d’élections : petits arrangements entre amis
Publié
le 24/07/24
André
Chassaigne, candidat malheureux du Nouveau Front populaire à la présidence de
l’Assemblée nationale, a qualifié l’élection de la macroniste Yaël Braun-Pivet,
le 18 juillet, de « volée par une alliance contre nature ».
Il a été suivi en cela par la quasi- totalité de ses partenaires du NFP.
Il est
en effet pour le moins étrange que Yaël Braun-Pivet, présidente sortante et
candidate d’un parti présidentiel battu trois fois en trois scrutins
successifs, retrouve son poste comme si de rien n’était. La déroute des
macronistes à l’élection européenne puis aux deux tours des élections
législatives, la perte d’une centaine de députés, le rejet évident que Macron
et sa clique suscitent dans la population, rien n’y a fait, Macron reste chef
de l’État, Attal Premier ministre avec tout son gouvernement et Braun-Pivet
présidente de l’Assemblée.
Ce
prétendu vol est cependant le résultat logique du front républicain mis en
place au deuxième tour des élections législatives. Les candidats du NFP, y
compris ceux de LFI qui s’affirment radicaux, se sont effacés devant les Borne,
Darmanin, Attal, Wauquiez… assurant leur réélection. Le prétexte invoqué, ne
pas faire élire un député du RN, est tristement risible lorsqu’on fait voter
pour des ennemis des travailleurs aussi avérés et professionnels que des
ministres sortants. Sur les 220 députés qui ont assuré la victoire de
Braun-Pivet et la défaite de Chassaigne, qui n’a recueilli que 207 voix, un bon
nombre n’étaient donc là que par la grâce du NFP.
Cette
tambouille a eu son prolongement avec l’élection aux diverses responsabilités
du bureau de l’Assemblée nationale. Cette fois-ci la gauche, et en particulier
Jean-Luc Mélenchon, parle de victoire car le NFP, les macronistes et la droite
se sont répartis les sièges. Ainsi, contrairement à ce qu’il s’était passé en
2022, les 143 députés RN ont été privés de hochets supplémentaires. Les «
gagnants » offrent d’ailleurs ainsi une fois de plus au RN un brevet de parti
en dehors des combines, brevet qui lui sera bien utile en 2027 ou avant. Ses
élus avaient pourtant, comme les autres, grande envie d’obtenir des postes et
le RN espérait bien passer pour ce qu’il est, un parti respectueux des usages,
de l’ordre et de la hiérarchie.
Les
arrangements entre députés reflètent en fin de compte leur acceptation commune
de l’ordre social et leur participation consciente à la tromperie baptisée
démocratie parlementaire. Ainsi, la dernière raison de tous les compromis
politiques est toujours qu’il faut « gérer le pays ». Certes, mais les
candidats gestionnaires ne disent jamais au profit de qui. Il est vrai que les
bénéfices des entreprises du Cac 40 répondent à leur place.
Paul Galois
Demain dimanche 28
juillet, permanence de Lutte ouvrière à Argenteuil :
-de 9h30 à 10 h. devant Monoprix ;
-de 10 h.15 à 10 h.55 devant Intermarché ;
-et de 11 heures à midi au marché Héloïse