L’avenir
des travailleurs ne se joue pas à Matignon !
La
crise politique s’installe, la tambouille politicienne continue et beaucoup de
travailleurs se détournent du spectacle.
Avec
son arrogance habituelle, Macron se prétend au-dessus de la mêlée et de
l’impasse politique qu’il a lui-même provoquées. Tout en expliquant que
personne n’a gagné, il s’arroge le droit de décider de qui doit assurer
l’intérim.
Les
dirigeants de gauche, après avoir fait élire des Borne, Darmanin et autres
macronistes ou LR, sous prétexte de barrer la route au RN, pleurnichent parce
que Macron refuse de les déclarer vainqueurs. Les alliés d’hier, qui
prétendaient « changer la vie », se déchirent maintenant pour trouver un
Premier ministre. Du côté des macronistes, on fait de l’œil à la droite et au
PS, au nom de la stabilité nécessaire. Quant au RN, s’il a écarté ses brebis
galeuses les plus ouvertement racistes, c’est pour se montrer respectable, prêt
à gouverner au service de la bourgeoisie.
Oh !
bien sûr, tout ce cirque politicien se fait au nom d’idéaux et de phrases sur
la volonté du peuple et la démocratie. Mais cette démocratie bourgeoise est à
bout de souffle, victime de la crise et de l’impasse de ce système
capitaliste.
Et
puis, où est la démocratie pour les travailleurs ? De quoi décidons-nous ? De
nos conditions de travail, de nos salaires ? Fondamentalement, cette démocratie
est au service des exploiteurs.
Sous la
4ème puis la 5ème République, les gouvernements successifs, de gauche comme de
droite, ont été les artisans de sales guerres coloniales d’abord,
d’interventions impérialistes et de soutien aux dictateurs en place ensuite, au
service des plus grands groupes capitalistes français. Cette démocratie, c’est
aussi celle de la répression des grèves et des manifestations, celle des
policiers à la gâchette facile dans les quartiers populaires.
Malgré
l’irresponsabilité des politiciens qui se disputent le fauteuil de Premier
ministre, la grande bourgeoisie dispose d’un appareil d’État solidement établi.
Ses hauts fonctionnaires, ses tribunaux, sa police et son armée sont là pour
défendre son ordre social.
Alors,
les dirigeants politiques ne trouveront peut-être pas d’issue à la crise
politique actuelle. Mais ce n’est pas cela qui empêchera la bourgeoisie de
continuer à porter ses coups contre le monde du travail. C’est grâce à cette
guerre sociale qu’elle peut engranger des profits comme jamais, malgré la crise
dans laquelle s’enfonce l’économie.
Et il
en sera ainsi tant que nous, travailleurs, ne disputerons pas le pouvoir à la bourgeoisie
pour en finir avec le capitalisme.
Si la
société continue de tourner pendant que les politiciens se chamaillent, c’est
aussi parce que nous continuons à ramasser les poubelles, à produire sur les
chaînes de montage, à approvisionner les rayons des grandes surfaces. Nous
continuons à jongler pour boucler les fins de mois, à subir des conditions de
travail de plus en plus dures, à tenter de compenser le manque de moyens pour
soigner à l’hôpital, pour transporter les voyageurs dans les bus et les trains.
Et grâce à notre travail, la bourgeoisie continue à s’enrichir.
Ce qui
nous manque, c’est la conscience que cette position de force au cœur de la
machine nous permet de nous opposer à ce système d’exploitation.
Dans le
passé, le mouvement ouvrier a su diffuser cette conscience, s’opposer aux
tentatives de division de ses forces. C’est autour d’une idée très simple,
formulée par Karl Marx, que les premiers communistes se sont regroupés : « Les
prolétaires n’ont rien à perdre que leurs chaînes. Ils ont un monde à gagner.
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! »
Cette
conscience politique communiste, révolutionnaire et internationaliste a été
perdue au fur et à mesure que les partis de gauche se sont intégrés dans la
société bourgeoise et son appareil d’État. Ils ont remplacé la lutte de classe
contre les capitalistes par le bulletin de vote en faveur d’un « bon »
gouvernement. Ils ont troqué l’internationalisme contre le nationalisme et
l’illusion que des frontières pourraient défendre les intérêts des
travailleurs.
Laissés
sans perspectives, les travailleurs sont restés déboussolés, leur force sociale
neutralisée. Aujourd’hui, la division du poison raciste risque de les désarmer
encore plus face à leurs exploiteurs.
Si nous
ne voulons pas tomber de plus en plus bas, dans la crise et la guerre
généralisée, il est urgent de reconstruire un parti qui défende non seulement
nos intérêts immédiats, mais aussi la nécessité d’en finir avec le capitalisme.
Il nous faut un parti communiste révolutionnaire, au sens que Marx et des
générations de militants après lui, ont donné à ce mot.
Nathalie ARTHAUD