https://www.lutte-ouvriere.org/medias/document/fichiers/2024/07/caravane-ete-2024-web.pdf
Ils n’ont pas utilisé les petites annonces ?
Cela continue à se bousculer chez les prétendants au poste de Premier ministre. Après toutes les nuances de gauche, c'est au tour d'un député LR de le revendiquer pour son parti. Quant au groupe Renaissance, il se déchire sur les alliances possibles, à droite ou à gauche.
Quoi que Macron sortira de cette tambouille, aucun de ces potentiels chefs de gouvernement ne gouvernera pour le monde du travail.
Les prochaines permanences et rendez-vous prévus à Argenteuil et la région :
Tous les vendredis de l’été sauf celui de la mi-août, de 17 h.15 à 18 h.15 au célèbre carrefour !
Aujourd’hui dimanche 14 juillet, de 9 h.30 à 10 h. devant Monoprix ;
-de 10 h.15 à 10 h.55 devant Intermarché,
Et de 11 h. à midi, au marché Héloïse.
-Lundi 15 juillet, de 18 à 19 heures dans le centre commercial de Saint-Gratien.
Montée du racisme : un poison à combattre
Publié le 10/07/2024
La simple perspective de la victoire électorale du RN a suffi à encourager les paroles, les comportements, voire les agressions racistes. Le sentiment d’être majoritaires dans le pays, la certitude d’être bientôt au pouvoir ont donné des ailes aux plus réactionnaires.
Il y a bien sûr les faits relevés par les médias, comme cet automobiliste qui fin juin à Thiais a renversé un chauffeur de bus scolaire après lui avoir déclaré : « J’en ai marre des gens comme vous, bougnoules et renois, moi je vote RN, je vais te tuer, je vais te massacrer, je vais vous éradiquer. » À cela s’ajoutent toutes les sales plaisanteries, les réflexions, les insultes qui se sont multipliées, que ce soit au travail ou dans la rue.
La gauche peut bien claironner avoir fait barrage au RN, ses idées risquent de s’exprimer de plus en plus, même s’il n’a pas une majorité d’élus au Parlement. Avant même les élections, de petits groupes d’apprentis fascistes se faisaient la main en agressant des immigrés réels ou supposés, des homosexuels, en attaquant des locaux associatifs voire des rassemblements politiques. L’aggravation de la crise peut leur apporter des troupes pour faire pire encore.
Face à ce danger la gauche ne sait qu’en appeler à « l’état de droit », au respect des « valeurs républicaines », et en dernier ressort à la police. Mais celle-ci est gangrénée par les mêmes idées racistes, comme en attestent les contrôles au faciès et les assassinats de jeunes de banlieue pour délit de fuite. Attendre de la loi une protection contre le racisme et les idées réactionnaires est une illusion dangereuse. Alors, plutôt que de subir individuellement et passivement cette montée du racisme, il est possible dès aujourd’hui de parler entre travailleurs, entre collègues, entre voisins des moyens de s’en défendre collectivement. Chercher ensemble à ne pas se laisser faire, à ne pas laisser proférer d’insultes sans réagir, à ne pas laisser des voyous s’en prendre aux nôtres sous prétexte qu’ils n’ont pas la bonne couleur de peau ou la bonne religion, serait la meilleure manière de développer la solidarité entre travailleurs qui est le seul rempart, le seul vrai moyen de se défendre.
Il n’y a que l’organisation des travailleurs eux-mêmes, pour protéger leurs grèves, leurs manifestations, leurs quartiers, qui puisse faire reculer les nervis de l’extrême droite avec ou sans uniforme. La perspective peut sembler lointaine, mais elle risque pourtant de venir brutalement à l’ordre du jour. S’y préparer est dès aujourd’hui une question vitale.
Lucas Fara (Lutte ouvrière)
Nouvelle-Calédonie : un vote anti-colonial
Publié le 10/07/2024
En Nouvelle-Calédonie, c’est un élu indépendantiste, Emmanuel Tjibaou, qui a été élu dans la seconde circonscription de l’archipel, une première depuis 1986.
En 1986, le ministre Pasqua avait découpé les deux circonscriptions de l’archipel de façon à rendre les nationalistes minoritaires dans les deux. Ainsi, dans la première circonscription, les électeurs des îles Loyauté, qui votent indépendantiste à près de 100 %, sont noyés au sein de ceux de la capitale surnommée « Nouméa-la-blanche ». Dans la deuxième aussi, le camp anti-indépendantiste pouvait compter sur le poids des autres grandes villes comme Dumbéa, dans la banlieue de Nouméa. Mais ce qui a fonctionné pendant 40 ans ne fonctionne plus, notamment parce que le camp indépendantiste a rallié des électeurs originaires des communautés des îles d’Océanie et du Pacifique.
Au total, lors du deuxième tour et sur les deux circonscriptions, le camp nationaliste a recueilli plus de 83 000 voix, 10 000 de plus que le camp non-indépendantiste, le signe que la légitime révolte des Kanaks et des Océaniens démarrée au mois de mai n’a pas cessé et qu’ils sont loin d’être résignés. Ce résultat est d’autant plus significatif que, pour l’élection des députés à l’Assemblée nationale, le corps électoral est complet, incluant tous les résidents de Nouvelle-Calédonie. Or la droite loyaliste, anti-indépendantiste, ne peut que relancer la bataille pour le dégel du corps électoral, suspendu par Macron le temps des législatives, et cela avant les prochaines élections locales prévues avant la fin de l’année.
L’élu kanak, Emmanuel Tjibaou, est le fils de Jean-Marie Tjibaou, un des fondateurs du FLNKS, partisan du compromis avec l’État français après la révolte kanak des années 1984-1988, signataire en ce sens des accords de Matignon en 1988 et assassiné en 1989 par Djubelly Wéa, un Kanak qui avait vécu ces accords comme une trahison.
En même temps l’État français continue de faire des prisonniers politiques. Un autre fils de Jean-Marie Tjibaou, Joël Tjibaou, fait partie des onze militants de la CCAT arrêtés en juin, et accusés d’être responsables des pillages et des émeutes. Joël Tjibaou a été écroué sur l’archipel pendant que Christian Tein, leader de la CCAT, et six autres, traités comme des terroristes pendant leur transfert vers la métropole, ont été mis à l’isolement dans les prisons de Mulhouse, Dijon, Riom, Villefranche-sur-Saône. Le 5 juillet, seules Frédérique Muliava et Brenda Wanabo sont sorties de prison pour être placées sous contrôle judiciaire avec bracelet électronique et assignées à résidence pendant au moins six mois, mais en métropole, à 17 000 km de leur famille !
En Nouvelle-Calédonie, les rassemblements ont été interdits le week-end des élections, le couvre-feu prolongé au moins jusqu’au 15 juillet. 3 500 militaires et policiers sont toujours mobilisés pour tenter de venir à bout de la révolte des Kanaks. Depuis le 13 mai, plus de 1 700 personnes ont été arrêtées sur cet archipel de 270 000 habitants. À bas la répression coloniale ! Libération de tous les prisonniers !
Serge Benham (Lutte ouvrière n°2919)