vendredi 5 juillet 2024

Binationaux et RN : une campagne xénophobe odieuse

Binationaux : une campagne xénophobe odieuse

Publié le 03/07/2024

Dans son programme pour les élections législatives, le RN parle d’interdire aux binationaux l’accès aux postes les plus stratégiques de l’État comme la sécurité et la défense.

S’attaquer aux binationaux n’est pas chose nouvelle au RN. Du temps de Jean-Marie Le Pen, le programme prévoyait la suppression pure et simple de la double nationalité. En 2017, Marine Le Pen défendait l’interdiction de la double nationalité aux extra-européens. Puis avec la stratégie de dédiabolisation du parti, cette proposition est sortie du programme pour être remplacée par celle de réviser la Constitution afin d’interdire l’accès des binationaux à certaines professions. Cette proposition de loi constitutionnelle a d’ailleurs été faite par le RN à l’Assemblée nationale en janvier dernier.

Après l’annonce de la mesure par Jordan Bardella, Roger Chudeau, député RN, l’a justifiée en attaquant Najat Vallaud- Belkacem sur sa binationalité, arguant qu’elle posait un « problème de double loyauté » lorsqu’elle était ministre de l’Éducation nationale… Des propos jugés si absurdes que le RN a opéré un rétropédalage en proposant de limiter l’accès des binationaux uniquement aux emplois dits sensibles liés à la sécurité et à la défense. Mais là encore, les services travaillant dans le renseignement ont dénoncé l’aspect contre-productif d’une telle mesure en matière de lutte contre le terrorisme.

Si cette proposition est jugée absurde en haut lieu, il n’en demeure pas moins qu’elle suscite de l’inquiétude parmi les 3,5 millions de travailleurs binationaux. Ils sont nés en Algérie, au Maroc, au Liban ou au Cameroun... avant d’émigrer avec leurs parents. D’autres sont nés en France de parents étrangers. Enfin, certains se sont installés ici à l’âge adulte et ont acquis la nationalité française par mariage. Tous peuvent ainsi se sentir désignés comme cible.

Leur crainte est légitime car c’est évidemment un signal du RN en direction de l’électorat xénophobe, lui indiquant qu’il prendra des mesures contre les étrangers.

                                        Joséphine Sina (Lutte ouvrière n°2918)

 

Les prochaines permanences et rendez-vous prévus à Argenteuil et la région :

-Aujourd’hui vendredi 5 juillet, de 15 h.40 à 16 h.40 marché du Val-Nord ;

-de 17 h.15 à 18 h.15 au carrefour « Babou »

-Samedi 6 juillet, de 10 h.15 à 10 h.55, devant Monoprix ;

-de 10 h.30 à midi, centre Cl de Joliot-Curie ;

Et de 11 h. à midi au marché de la Colonie ;

-dimanche 7 juillet, de 10 h.15 à 10 h.55 devant Intermarché,

Et de 11 h. à midi, au marché Héloïse.

-Lundi 8 juillet, de 18 à 19 heures dans le centre commercial de Saint-Gratien.

 

Une amie de la famille, Jean-Marie Laclavetine, Folio

Quand un jour, la vie s’effondre

  


J’aime beaucoup ce genre de petits récits délicats où chaque mot compte. Récit d’un drame qui marque pour toujours mais que les proches portent en eux comme un secret qui n’appartient au plus profond qu’à eux.

         Une histoire triste mais qui est celle de la vie, côté sombre parfois et côté soleil.

         Vraiment un très bon petit livre à déguster sans modération. Une incidente que je n’ai pas comprise : l’évocation malheureuse d’un meeting avec Arlette Laguiller. Mais vous n’êtes pas obligés de partager mon émoi certes bien compréhensible. Et cette incidente ne gâche pas le livre.

 

Rassemblement national : déjà à plat ventre devant le grand patronat

Rassemblement national : déjà à plat ventre devant le grand patronat

Publié le 03/07/2024

Plus le RN s’approche du pouvoir, plus il cherche à démontrer au grand patronat qu’il sera, comme tous ses prédécesseurs, un fidèle serviteur des intérêts capitalistes.

Le RN ayant besoin des voix populaires pour s’imposer, il n’a pas lésiné ces dernières années sur les déclarations hostiles à l’« oligarchie financière » ou aux « superdividendes », au moins autant pour gagner des voix ouvrières que pour gagner celles des petits patrons. C’est à ceux-ci que Marine Le Pen s’adressait, il y a quelques années, quand elle opposait « les faux patrons sortis des grandes écoles » aux « vrais patrons, ceux des PME- PMI ».

C’est le propre de tous les démagogues de dire à leurs électeurs ce qu’ils ont envie d’entendre. Mais, du moment où le RN a commencé à envisager sérieusement une arrivée au pouvoir à l’élection présidentielle de 2027, ses cadres ont, plus ou moins discrètement, commencé à rencontrer les milieux d’affaires pour les convaincre qu’il peut être un parti bourgeois comme les autres, soucieux du cours de la Bourse, de la bonne santé des profits et de la satisfaction des moindres désirs du Medef.

C’est ainsi qu’à l’automne dernier, Marine Le Pen s’est affichée dans un luxueux restaurant parisien avec Henri Proglio, ex-patron de Veolia, ou que Jordan Bardella est allé au même moment « parler avec la France qui réussit » dans un colloque organisé par l’école de commerce HEC. À la veille des élections européennes, Bardella est allé s’agenouiller devant le Medef pour faire allégeance, en compagnie de la rassurante figure d’Éric Ciotti.

Après la dissolution de l’Assemblée, le RN a changé de braquet et expliqué que Jordan Bardella, qui « compose son gouvernement », est à la recherche d’un ministre de l’Économie capable de « rassurer les marchés », c’est-à-dire les spéculateurs du CAC 40 et les banquiers.

Le RN a longtemps prospéré sur son prétendu rejet du « système des grands partis », ce qu’il appelait naguère l’« UMPS. » Il se félicite maintenant d’avoir fait alliance avec une partie des LR, et veut montrer son vrai visage en matière économique. Le « premier parti ouvrier de France », comme il se plaît à se décrire, fait désormais la cour aux patrons du CAC 40 et aux banquiers pour trouver à qui confier les commandes de Bercy. Il aurait ainsi, selon la presse, approché Henri de Castries, ancien PDG d’AXA, ou le banquier d’affaires Philippe Villin, spécialiste des fusions-acquisitions et éminence grise depuis vingt ans de tous les grands patrons, de celui de L’Oréal à ceux de Sanofi, Total ou Safran.

Que ces bourgeois acceptent ou non de gouverner avec le RN, le seul fait que ce parti les sollicite en dit long sur ce qu’il sera une fois arrivé au pouvoir : servile avec le patronat, impitoyable avec les travailleurs.

                                               Pierre Vandrille (Lutte ouvrière n°2918)