Collégiens
agressés : la violence de la société
Publié le 10/04/2024
Le tabassage atroce de deux
collégiens par d’autres jeunes, qui a mené l’une, Samara, dans le coma le
2 avril, et l’autre, Shemseddine, à la mort deux jours après, vont-ils
être l’occasion d’une campagne contre les plus pauvres ? En tout cas, une
récupération a commencé dans ce sens.
Au-delà de leur violence extrême,
l’effroi suscité par les deux agressions provient de leur caractère collectif,
prémédité. Dans le cas de Samara, à Montpellier, il semble qu’un appel au
lynchage ait circulé sur les téléphones à partir d’une photo jugée provocante,
imputée à tort à la jeune fille, qui était par ailleurs victime de harcèlement.
Que les réseaux sociaux servent
de caisse de résonance est indéniable, mais cette violence absurde est avant
tout le reflet de celle de la société. Que l’on soit victime de licenciement,
de la pauvreté ou même des conséquences d’une guerre, on subit la même
violence. Cette réalité est si prégnante qu’une partie des jeunes l’intègrent.
Alors, il faudrait d’abord que chacun se sente protégé au sein de la société et
non écrasé par elle.
Macron au contraire a vu dans ces
crimes l’occasion de servir sa propre démagogie. Il a d’une part repris la
rengaine suivant laquelle l’école devrait « rester un sanctuaire », comme lors
de l’assassinat du professeur Dominique Bernard. S’en sont suivi des annonces
qui auront peu de chances d’être suivies d’effet, comme la création
d’internats, et d’autres qui ne coûtent rien, comme l’obligation de déposer les
téléphones dans des boîtes à l’entrée des collèges. La perspective de protéger
les établissements scolaires est parfaitement illusoire. L’école est dans la
société, elle en est par bien des aspects un reflet.
Mais le pouvoir a également, sans
surprise, agité la perspective de la répression. Si Attal n’a parlé que de
renforcer les mesures disciplinaires à l’école, en particulier dès le primaire,
Macron est allé plus loin. Il a évoqué la création des centres fermés pour les
jeunes qui pourraient « dériver », dont beaucoup seraient issus de familles
monoparentales ou de l’Aide sociale à l’enfance. En fait, il insinue, comme
après les émeutes qui ont suivi la mort de Nahel en juin dernier, que les
responsables sont les parents en proie aux difficultés sociales. Des propos
destinés à cacher la responsabilité de ceux qui profitent des richesses et
imposent aux autres de vivre dans une jungle capitaliste.
Thomas Baumer (Lutte ouvrière
n°2906)
Les prochaines permanences prévues à Argenteuil :
-Vendredi 12 avril : de 15h40 à 16 h40 au marché du Val-Nord ;
-et de 17 h.15 à 18 h.15, « Carrefour Babou » ;
-Samedi 13 avril : de 10 h.30 à midi Centre Cl de la cité
Joliot-Curie,
- et de 11 h à midi au marché de la Colonie ;
-Lundi 15 avril : de 18 à 19 heures, centre cl des Raguenets à
Saint-Gratien.
Toutes les semaines, l’hebdomadaire Lutte ouvrière est
aussi en vente à la librairie Le Presse-papier et au Tabac-Presse du mail de la
Terrasse du quartier du Val-Nord que nous remercions.
15
euros jusqu’au 21 avril : mdommarie@aol.com