vendredi 13 janvier 2023

Médiathèques d'Argenteuil et le Livre, des interrogations justifiées

 

Vive le Livre plus vivant et utile que jamais

 

Bibliothèque Richelieu à Paris

Je me souviens d’une remarque d’un agent de la voirie me disant qu’il y a quelques années, des quantités de livres venant des médiathèques locales avaient fini dans la benne des ordures.

         Les lecteurs constatent que les rayons des médiathèques sont moins achalandés que naguère.

         Et que vont devenir les livres sélectionnés avec intelligence de la médiathèque Desnos lorsque celle-ci va fermer ?

         Nous n’aimons pas le terme de « désherbage » qui désigne l’opération de retirer des collections des ouvrages.

         Aucun livre en bon état ne doit terminer à la benne.

         Nous pouvons déjà indiquer l’association « Sous les couvertures » qui sur plusieurs années a permis la diffusion de 15 000 ouvrages récupérés. Voilà la bonne adresse où les livres « désherbés » des médiathèques doivent connaître une deuxième vie heureuse.

 

         Malgré les écrans, la résistance du Livre comme un élément culturel majeur est peut-être une surprise, mais c’est surtout une bonne chose. Cette réalité doit se poursuivre, à Argenteuil, dans les médiathèques et autres lieux, comme ailleurs. DM

Brésil : le coup du 8 janvier et la menace d’extrême droite

Brésil : le coup du 8 janvier et la menace d’extrême droite

11 Janvier 2023

Dimanche 8 janvier, quelques milliers de partisans de Bolsonaro ont pris et saccagé les sièges des institutions fédérales, Congrès, palais présidentiel et Cour suprême, qui encadrent la place des Trois-Pouvoirs, à Brasilia.

Sous le mot d’ordre « Intervention de l’armée ! », ils ont célébré à leur manière le huitième jour de l’entrée en fonction de Lula, le 1er janvier.

Leur action n’a guère dû surprendre les autorités du District fédéral. Depuis le 31 octobre 2022, lendemain de l’élection, ils étaient des centaines à camper à Brasilia devant les locaux de l’état-major de l’armée pour réclamer l’intervention des militaires. Il était prévu de les expulser mais, manifestement, personne n’était pressé de le faire. Samedi 7 janvier, des milliers de bolsonaristes venus de tout le pays les ont rejoints, à bord de plus de cent cars. Le centre de la capitale était en principe interdit d’accès. Cela ne les a pas empêchés de l’occuper puis de se diriger vers les sièges du pouvoir, complètement vides un dimanche, renversant quelques barrières et bousculant quelques policiers débordés, dont certains sympathisaient sans doute avec eux.

Les dirigeants de la police locale à coup sûr étaient complices. Le responsable de la sécurité publique du District fédéral n’est autre que l’ex-ministre de la Justice de Bolsonaro. Quant au gouverneur de l’État, c’est aussi un ex-bolsonariste. Rien d’étonnant qu’ils n’aient rien voulu voir venir et qu’ils aient réagi aussi mollement. Pourtant cette émeute se préparait ouvertement sur les réseaux sociaux depuis une semaine. Ces responsables sont maintenant tous les deux suspendus de leurs fonctions. Mais combien de leurs amis et complices restent en poste dans l’administration, l’armée, la police, les douanes ? Au sein même du gouvernement nommé par Lula, plusieurs ministres sont issus du camp de Bolsonaro, sans compter tous ceux qui avaient fait campagne pour lui en 2018.

Les émeutiers du 8 janvier contestaient l’élection de Lula et dénonçaient la complicité de la Cour suprême dans ce qu’ils considèrent comme un scrutin « volé ». Leur héros, Bolsonaro, qui était parti deux semaines auparavant en Floride, a déclaré n’être au courant de rien et les a officiellement désavoués, non sans une touche d’hypocrisie, accusant la gauche d’être tout aussi coupable.

Il apparaît que, par cette action spectaculaire, les émeutiers voulaient pousser l’armée à intervenir et espéraient que les généraux de l’état-major destituent Lula et prennent le pouvoir par un coup d’État, comme ils l’ont déjà fait en 1964. Cela n’a pas eu lieu car aujourd’hui ces généraux ne semblent pas désireux de le faire. La bourgeoisie dans son ensemble fait confiance à Lula pour défendre ses intérêts, comme il l’a fait à la présidence de 2003 à 2010. Une bonne partie des politiciens bolsonaristes ont soutenu Lula à cette occasion et sont prêts à collaborer avec lui.

Le nouveau président est en quelque sorte sous surveillance. La bourgeoisie attend de lui qu’il gère la crise et se serve de son crédit pour faire accepter aux classes populaires une politique qui ne pourra que provoquer le mécontentement. Or les événements du 8 janvier, venant après la campagne électorale, confirment non seulement l’audience des bolsonaristes, mais aussi qu’ils se tiennent prêts à agir. C’est une carte politique entre les mains des possédants brésiliens, non seulement pour faire pression sur Lula, mais aussi au besoin pour l’abattre.

Dans tous les cas, les classes populaires devront compter sur leur propre action pour imposer leurs intérêts et non sur un sauveur suprême, fût-il nommé Lula.

                                                          Vincent GELAS (Lutte ouvrière n°2841)

 

jeudi 12 janvier 2023

Retraites : Borne sonne la charge. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine à paraître

Retraites : Borne sonne la charge

11 Janvier 2023

Mardi 10 janvier, la Première ministre, Élisabeth Borne, a exposé son plan d’attaque contre les retraites. Après avoir reculé à plusieurs reprises, cherché des soutiens dans les directions syndicales, négocié celui de la droite parlementaire, tenté de dorer la pilule aux travailleurs par une propagande mensongère, le gouvernement dévoile ses batteries.

 

Dans ce plan, le nombre d’annuités nécessaires pour bénéficier d’une retraite à taux plein sera porté à 43 dès 2027. C’est une accélération de la loi Touraine de 2014 – ministre socialiste d’un président socialiste, faut-il le rappeler – qui avait programmé ce mauvais coup pour 2035.L’âge légal de départ sera de 64 ans dès 2030, au lieu de 62 aujourd’hui, et, pour y arriver, il augmentera d’un trimestre par an dès l’automne prochain.

Ces deux mesures, conjuguées avec la baisse de la durée d’indemnisation du chômage et au fait que les patrons licencient les travailleurs trop âgés et trop fatigués, vont en pousser des millions vers la misère. En effet, aujourd’hui, la moitié des travailleurs qui arrivent à l’âge de la retraite sont au chômage, en maladie ou en invalidité. Ceux-là, ceux qui ont eu les travaux les plus durs, seront les plus touchés. Ils risquent de passer des années au RSA en attendant de toucher, à 64 ans, une pension amputée. De plus, lier la retraite au fait d’avoir eu une carrière complète garantit une décote généralisée. Qui donc n’aura jamais connu de période d’interruption d’activité ?

La machine à mouliner les retraites, déjà souhaitée par Rocard et Mitterrand, inaugurée par Balladur en 1993 et poursuivie sous tous les présidents et tous les Premiers ministres, devrait donc faire un tour de plus. Borne y ajoute ce mépris particulier, cet aplomb antiouvrier caractéristique des macronistes. La décote serait annulée à condition de partir en retraite à 67 ans, car c’est ainsi que Borne « pense aux femmes et à ceux qui ont des carrières hachées ». Des millions de mères de famille, ouvrières d’usine, travailleuses du nettoiement, caissières, aides à domicile… apprécieront, qui devraient donc serrer les dents jusqu’à 67 ans.

Par souci de justice car, dit-elle, « la justice est le deuxième pilier de cette réforme », Borne exigerait du patronat une contribution supplémentaire. Mais, ne voulant pas augmenter le « coût du travail », elle diminuerait en même temps les cotisations accidents de travail et maladie professionnelle. Faire payer les patrons consiste donc pour elle à se servir dans les caisses de secours des travailleurs ! Et puisqu’elle « ne peut pas se résoudre à ce que le travail puisse abimer tant de nos compatriotes », la Première ministre dit qu’elle va insister sur le suivi médical et créer un fonds de recherche sur le sujet. Ce n’est certes pas ce qui fera peur aux patrons, qui resteront maîtres chez eux, libres de pressurer les travailleurs jusqu’à l’accident, l’invalidité ou pire encore.

Borne a évidemment glissé dans son discours quelques appels du pied lamentables aux moins regardantes des directions syndicales : des larmes sur la pénibilité, le mystérieux fonds sur la santé au travail, des mesures pour les salariés qui auraient commencé à 16 ans et travaillé sans discontinuer jusqu’à 58 et auraient le droit de partir si leur travail a été assez pénible, etc. Elle a évoqué une pension minimum de 85 % du smic « pour ceux qui ont eu une carrière complète au niveau du smic », ce qui est une condition quasiment impossible à satisfaire. Borne a fini par une gifle aux travailleurs et un clin d’œil démagogique à la droite, en annonçant que les régimes dits spéciaux, sauf ceux des policiers, militaires et pompiers, seraient désormais fermés à tous les nouveaux embauchés.

Ce projet est la poursuite d’une politique bien connue, une attaque qui s’ajoute à bien d’autres, sur l’emploi, les salaires, la santé, le logement. Mais les travailleurs ont la force de l’empêcher de passer.

                                                Paul GALOIS (Lutte ouvrière n°2841)

 

Les prochaines permanences prévues.

-aujourd’hui jeudi 12, de 18 heures à 18 heures 30, centre commercial, terrasse du Val-Nord ;

-vendredi 13 janvier, de 10 h.15 à 10 h.45, devant l’Intermarché du Centre,

-et de 10 h.50 à 11 h.15, marché Héloïse ;

-de 15 heures 30 à 16 heures 40, marché du Val-Nord ;

-et de 17 h.15 à 18 h.15 au carrefour Babou ;

-samedi 14 janvier, de 10 h.15 à 10h.55, devant Monoprix ;

-de 11 heures à midi, centre commercial Joliot-Curie ;

-et de 11 h. à midi, marché de la Colonie.

-lundi 16 janvier, de 18 à 19 heures, centre commercial des Raguenets, à Saint-Gratien ;

-mercredi 18 janvier, de 11 h. à 11 h.30 au marché des Champioux.

 

Achetez notre hebdomadaire Lutte ouvrière (1,5 euro), et Lutte de classe (2,5 euros) n° 228 en vente :

           -au Val d’Argenteuil-nord, bureau de tabac du Val-Nord (le journal seulement) et à la librairie « Le presse papier », avenue Gabriel Péri (On y trouve aussi la LDC) 

 

Le samedi 11 mars 2023

Banquet fraternel 2023 des Amis de Lutte ouvrière à Argenteuil

Réservez vos places dès maintenant

17 euros et 8 pour les enfants accompagnés de moins de 14 ans

Pour nous joindre :

Lo.argenteuil@gmail.com

 

Vidéo de Nathalie Arthaud : « Retraites : la guerre est déclarée ! ». 4 mn 15