Louis Pirois, notre camarade
04 Janvier 2023
Notre camarade Louis Pirois, que nous appelions Gordon, est décédé mercredi 21 décembre dans sa quatre-vingt troisième année.
L’armée française en avait fait un révolté en l’envoyant faire son service militaire en Algérie. L’effacement du PCF devant Mitterrand en 1965 en fit un révolutionnaire. C’est en effet lors des débats à ce sujet dans la section CGT de l’usine Sud-Aviation de Courbevoie qu’il prit contact avec les camarades de Voix ouvrière. Il devint rapidement un militant de notre tendance et le resta toute sa vie.
Licencié de Sud-Aviation, Louis commença à militer à Thomson, devenu aujourd’hui Thales. Subissant l’ostracisme tant de la direction que des bureaucrates syndicaux, il continua son activité contre vents et marées, publia son bulletin Lutte ouvrière jusqu’à son dernier souffle et sut toujours s’entourer d’un solide réseau d’amitiés.
Bien des camarades l’ont connu et apprécié comme programmateur et animateur des cinémas de notre fête annuelle. Il n’avait pas son pareil pour obtenir un film, la présence d’un réalisateur et faire vivre une sorte de ciné-club populaire durant ces trois jours.
Nous nous souviendrons de sa constante et patiente volonté de faire exister les idées communistes parmi les travailleurs, de l’attention qu’il portait aux autres, de sa personnalité faite de douceur autant que de révolte. Nous sommes de tout cœur avec sa compagne, son fils et tous les camarades qui l’aimaient et l’ont accompagné une dernière fois, le 4 janvier.
Lutte ouvrière n°2840
Blog
« lo argenteuil » du 24.12.22. Disparition d'un camarade. Militer
pour faire avancer la planète : un beau sens donné à sa vie. La disparition
d'un camarade de combat.
La disparition d’un vrai militant fidèle. Une discussion qui a beaucoup compté pour moi
Je l’appelais Gordon. Il vient de disparaître. Je savais que ce militant de Lutte ouvrière était plus âgé que moi, qu’il était malade, et qu’il avait milité à l’usine Thomson-CSF de Bagneux, avant 1968 je crois. Meetings ou fêtes, nous nous rencontrions parfois, décennie après décennie, et je tenais toujours à le saluer. Car malgré le fait que nous ne croisâmes plus véritablement, ce militant avait compté pour moi.
J’ai connu l’ancêtre de Lutte ouvrière, Voix ouvrière, à l’automne 1967 alors que j’étais à l’école normale d’instituteurs de Versailles. Double bonne pioche, j’allais vivre les évènements de Mai 68.
Les années suivantes, j’allais approfondir les idées communistes et trotskystes. J’étais toujours interne et je faisais le « mur » pour assister aux meetings de Lutte ouvrière à la Mutualité à Paris. À l’issue d’un de ces meetings il m’a été proposé d’être raccompagné en voiture par un militant de Lutte ouvrière qui devait passer par Versailles. C’était Gordon.
Pendant le temps du trajet, nous avons parlé de choses et d’autres. Nous en sommes venus à discuter de l’engagement. Militer pour renverser le capitalisme et faire avancer la société était faire œuvre utile et donner un sens à sa vie.
Cette discussion m’a beaucoup marqué, je ne l’ai pas oubliée. Gordon n’a jamais renoncé à « donner un sens à sa vie » qui soit utile à tous les habitants de la planète d’aujourd’hui et de demain. Et cela jusqu’au bout. DM