Les
attaques pleuvent, préparons la riposte de l’ensemble des travailleurs !
26 décembre 2022
La grève des contrôleurs de la
SNCF a sans doute gêné de nombreux voyageurs pendant le week-end de Noël et a
donné lieu à un déchaînement anti grévistes du gouvernement et des journalistes.
On ne les entend pas autant le reste de l’année, quand les retards et les
suppressions de train dus aux économies réalisées par la direction de la SNCF
entraînent la galère quotidienne pour des millions d’usagers. C’est que la gêne
des usagers, durant ce week-end de fêtes comme le reste de l’année, est le
cadet des soucis du gouvernement.
Face à des travailleurs en grève,
salariés des raffineries de Total, éboueurs, travailleurs des transports ou de
GRDF, le refrain de la « prise d’otage » est un réflexe chez ces
dirigeants. Par contre, face à l’envolée du prix du caddie, aux factures
d’électricité ou de gaz qui doublent ou triplent, il n’est pas question de
prise d’otage, pas plus que quand le patronat fait pression sur les salaires et
les conditions de travail ! Ils choisissent leur vocabulaire selon les
intérêts de la classe capitaliste qu’ils servent.
Macron a saisi l’occasion pour
dire qu’il faudrait interdire le droit de grève à certaines périodes, au nom du
droit à la libre circulation. Comme si ce n’étaient pas les mesures prises par
ce gouvernement en faveur du capital qui entravent la liberté de millions de
travailleurs de circuler, de se chauffer, de se loger et de vivre
dignement !
Les contrôleurs ont mille fois
raison de se battre. Ils dénoncent non seulement l’aggravation de leurs
conditions de travail, mais aussi des salaires insuffisants, malgré des primes
qui ne compensent pas des salaires qui démarrent sous le Smic, sautent en cas
d’absence et ne comptent pas pour la retraite. Même s’ils l’ont exprimé de
manière catégorielle, le problème posé par les contrôleurs est celui de tous
les travailleurs aujourd’hui : des salaires qui ne suffisent pas pour
vivre.
L’autre aspect qui reste en
travers de la gorge du gouvernement comme de la direction de la SNCF, c’est que
les travailleurs sont passés par-dessus les directions syndicales. Les
contrôleurs ont propagé la grève eux-mêmes, non seulement sur les réseaux, au
travers d’un collectif national, mais aussi dans les discussions individuelles
et collectives. C’est ce qui a conduit à la démonstration de force du premier
week-end de décembre, où 80 % des contrôleurs étaient en grève, puis à la
mobilisation du week-end de Noël.
Le ministre des transports,
Clément Beaune, s’est insurgé contre ce collectif fait « pour contourner les syndicats ». Les commentateurs ont
parlé d’irresponsabilité des grévistes, qu’ils imaginent forcément manipulés,
car il est impensable pour eux que des travailleurs du rang, syndiqués ou non,
puissent discuter de leurs intérêts et agir sans l’aval des directions
syndicales. C’est pourtant bien toutes les grèves qui devraient être organisées
et contrôlées par les travailleurs eux-mêmes.
Les syndicats se sont empressés
de signer un accord avec la direction, qui promet une prime annuelle de 720
euros et la création de 200 emplois supplémentaires. Dans la foulée, ils ont
levé le préavis de grève pour le week-end prochain. Quelle que soit la décision
des contrôleurs sur la suite du mouvement, c’est bien leur grève qui a permis
d’obtenir ce premier résultat.
Contre les grévistes, Véran a
déclaré : « À Noël, on ne fait pas
la grève, on fait la trêve ». Mais les attaques de son gouvernement et
du grand patronat ne connaissent pas de trêve et leurs cadeaux pour l’année
prochaine sont loin de nous faire rêver.
Ainsi, le gouvernement a choisi
le 23 décembre pour annoncer une nouvelle mesure anti chômeurs : à partir
du 1er février, la durée d’indemnisation pourra baisser de
40 % si le taux de chômage officiel ne dépasse pas les 6 %. C’est un
moyen de plus de faire pression sur tous les travailleurs pour accepter
n’importe quel emploi, à n’importe quelles conditions et pour n’importe quel
salaire. S’y ajoutent la réforme des retraites et la volonté du gouvernement
d’allonger la durée du travail, ce qui condamnerait nombre de travailleurs,
jetés dehors bien avant 65 ans, aux petits boulots et à des pensions de misère.
Sans oublier, encore et toujours, la valse des étiquettes et le pouvoir d’achat
qui dégringole.
Des grèves éclatent ici et là sur
les salaires. Pour faire reculer le patronat et le gouvernement, qui prennent
nos conditions de vie en otage, il faudra une riposte de l’ensemble de la
classe ouvrière. C’est en discutant entre travailleurs, en décidant nous-mêmes
de nos actions et de notre façon de nous organiser et en contrôlant nos
représentants que nous pourrons la bâtir.
Nathalie Arthaud
Les prochaines
permanences prévues.
-vendredi 28 décembre,
Carrefour Babou-Péri, de 17 h.15 à 18 h.15 ;
-mercredi 4
janvier, de 11 h. à 11 h.30 au marché des Champioux.
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