Grande-Bretagne
: les grèves plus fortes que les calomnies
14 Décembre 2022
En Grande-Bretagne, ministres,
grands patrons et journalistes se relaient pour dénoncer les grèves en cours,
accusées de gâcher les fêtes de fin d’année et de « prendre en otage » la
population. Cette hystérie anti-ouvrière n’entame pas le moral des travailleurs
en lutte.
« L’hiver du
mécontentement » est là et bien là. Depuis le printemps 2022, des
centaines de milliers de travailleurs du public comme du privé ont fait grève à
un moment ou à un autre pour de meilleurs salaires, et la vague ne retombe pas.
Les 24, 25 et 30 novembre, les salariés des universités et les plus de
100 000 postiers employés par Royal Mail (RM) ont fait grève, rejoints le
24 et le 30 par les enseignants écossais.
Les cheminots syndiqués au RMT
devaient faire grève les 13, 14, 16 et 17 décembre. Ceux qui sont employés par
Network Rail, la société parapublique qui a repris l’entretien des
infrastructures en 2002, seront aussi en grève du 24 au 27. Les travailleurs du
rail refusent une prétendue hausse des salaires de 8 % sur deux ans qui,
compte tenu de leur gel depuis trois ans et de l’inflation réelle à 14 %,
équivaudrait à une baisse de 9 %. Quant aux postiers de RM, ils devaient
faire grève de nouveau les 14 et 15 décembre à l’appel du syndicat CWU, avant
de recommencer les 23 et 24, là aussi contre une baisse du salaire réel de
9 % maquillée en hausse de 8 %.
Enfin les infirmières seront en
grève jeudi 15 décembre, pour la première fois en Grande-Bretagne depuis la
fondation de leur syndicat RCN il y a 106 ans ! Elles ont prévu de cesser
de nouveau le travail mardi 20. Elles exigent 20 % d’augmentation, soit 14 %
pour suivre la hausse des prix et 6 % pour rattraper le retard pris par
leur pouvoir d’achat depuis une décennie. La situation des soignants est si
dramatique que des hôpitaux en sont arrivés à mettre en place une banque
alimentaire pour leur personnel.
Cheminots, postiers, infirmières,
sans oublier les ambulanciers et douaniers qui eux aussi entrent en mouvement,
tous soulignent que leur mécontentement va au-delà du problème des bas
salaires. Les retraites aussi sont menacées. Et chacun de ces secteurs a vu une
dégradation considérable des conditions de travail, du fait du manque de
personnel titulaire et de réorganisations incessantes qui se traduisent par
toujours moins de services rendus à la population. N’en déplaise aux
calomniateurs professionnels, il n’y a pas besoin de grèves pour que des
centaines de trains ou d’interventions médicales soient annulés, ni pour que le
courrier arrive en retard ou que les bureaux de poste ferment !
Les attaques anti-grève des
médias n’ont guère d’effet. Tous les travailleurs subissent l’inflation et les
revendications de salaires sont largement comprises. Parmi les usagers il y a
aussi de nombreux grévistes, qui loin d’en vouloir aux autres travailleurs en
grève, se sentent partie prenante d’un même combat.
Les calendriers des grèves sont
bien remplis mais ressemblent à des tableaux pointillistes : quand deux ou
trois catégories de travailleurs sont appelées à la grève le même jour, c’est
manifestement le fruit du hasard, pas d’une volonté des appareils syndicaux de
faire converger les combats. Même s’ils osent parfois le mot « grève
générale », ils ne font rien pour la préparer. En réalité, ils craignent
que leur « partenariat social » bien huilé avec le patronat soit
perturbé et veulent éviter que les travailleurs puissent mesurer leur force à
l’occasion de grèves ou de manifestations communes, pas même à l’échelle d’un
secteur.
Autant dire que l’unification des
luttes ne pourra venir que des grévistes eux-mêmes, s’ils sont déterminés, sur
le terrain, à faire sauter ces barrières artificiellement entretenues pour
diviser la classe ouvrière.
Thierry Hervé (Lutte ouvrière
n°2837)
Les prochaines
permanences prévues.
-aujourd’hui
vendredi 16 décembre :
-de 15 heures
30 à 16 h.45 au marché du Val-Nord ;
- et bien sûr
de 17 h.15 à 18 h.15 au carrefour Babou ;
-samedi 17
décembre, de 10 h.15 à 10 h.55 devant Monoprix ;
Et de 11 h. à midi
au marché de la Colonie ;
-dimanche 18
décembre :
-de 10 h.15 à
10 h.55, devant l’Intermarché du Centre,
Et de 11 h. à midi au marché Héloïse.
-mercredi 21
décembre, de 11 h. à 11 h.30 au marché des Champioux.
Dès maintenant, réservez cette date-là :
samedi 11 mars 2023
Banquet fraternel 2023 des Amis de Lutte
ouvrière à Argenteuil
17 euros et 8 pour les enfants accompagnés de
moins de 14 ans