vendredi 6 août 2021

Féminicides : beaucoup de déclarations, peu de moyens

Du vent pour du sang

 

102 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint en 2020, et déjà 57 en 2021, et le ministre de l’Intérieur, Darmanin, s’est senti obligé de promettre que les dossiers de violence conjugale seraient désormais traités en priorité, et que tout signalement ferait l’objet d’une plainte. Or, près de 20 % des victimes avaient déjà porté plainte, sans que cela les protège.

Pour aider les femmes victimes de violence, les associations réclament des moyens massifs, et pas seulement judiciaires. Mais dès qu’il s’agit d’ouvrir le porte-monnaie, la sollicitude du gouvernement pour les femmes se fait beaucoup plus discrète.

 

Argenteuil, le cirque, les animaux, les priorités

 

Il n’y a vraiment pas urgence

 Le cirque Romanès à la fête de Lutte ouvrière

À l’occasion de la venue d’un cirque à Argenteuil avec des attractions auxquelles participent des animaux dont des félins, des partisans de l’interdiction des cirques avec animaux, un rassemblement a eu lieu ces jours derniers non loin du cirque en question. Ces quelques militants ont même pu bénéficier d’un reportage sur FR3 Ile de France, ce que les luttes des travailleurs et de la population ont bien du mal à bénéficier ces dernières années.

         Cette question qui intéresse particulièrement une fraction de la jeunesse et de la petite bourgeoisie peut certes se discuter. Nous apprécions le cirque Romanès qui fait partie de ces cirques totalement humains même si un des toutous avec lequel nous avons sympathisé à Presle il y a quelques années n’attendait qu’une occasion pour s’élancer sur la piste et faire un petit tour pour la joie de tous.

         On peut tout de même s’interroger sur l’opportunité de ce genre de contestation dans la situation actuelle. Ces cirques familiaux comme l’art du spectacle a connu une période très difficile, et il est inutile d’en rajouter pour ces artistes, les employés, leurs familles, dont les spectacles sont le gagne-pain.

         Dans le reportage de FR3 que l’on peut retrouver sur internet, on ne peut qu’être frappé entre le profil des quelques manifestants et celui des familles populaires locales venues avec des enfants pour assister à la représentation.

         À titre tout à fait personnel, j’aime bien les animaux de cirque, et je pense qu’il y a des questions à discuter bien plus prioritaires. J’avouerai même qu’il m’arrive à l’occasion d’aller tenter d’attirer l’attention des lions et autres panthères qui s’ennuient dans leurs cages. Mais enfin, pourquoi pas.

         Cela dit, si les lions, les girafes et les lamas prennent le chemin de la liberté, la suite devra être assumée, et on peut s’interroger sur la retraite des encagés actuels que leur réserve ces militants de la cause animaliste. Et puis, j’entends déjà les jappements et autres miaulements des milliers et milliers de chiens et de chats locaux réclamant eux aussi la liberté et de pouvoir librement gambader dans les rues et les bois.

         Pour conclure plus sérieusement, il y aura peut-être demain un moratoire sur la question. Mais en attendant, ceux que cela intéresse peuvent lire en liaison avec le sujet un excellent article du numéro de l’été 2019 de notre revue Lutte de Classe. DM

 

Cause animale, véganisme et antispécisme

https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2019/06/29/cause-animale-veganisme-et-antispecisme_132985.html

Turquie-Iran : un mur de plus contre les migrants

 

À bas les murs qui fragmentent la planète

 


Le long de sa frontière avec l’Iran, la Turquie est en train de construire un mur pour empêcher les réfugiés de passer, en particulier les Afghans, de plus en plus nombreux à fuir l’avancée des talibans. Sa construction est un moyen pour le président turc Erdogan de tenter de masquer ses échecs sur le plan social et économique.

Ce mur, financé en partie par les États européens, dont la France, illustre la façon dont ils sous-traitent la répression anti-migrants à des dictatures, quelles que soient les méthodes employées.

Il n’empêchera évidemment pas les pauvres de risquer leur vie en tentant d’émigrer dans l’espoir d’une vie meilleure. Mais il rendra leur voyage plus coûteux et plus dangereux

Bonnes lectures de l’été 2021 (37), L’échelle de Jacob, de Ludmila Oulitskaïa, Gallimard

Chaque jour jusque fin août, je vous propose une référence de mes bonnes lectures d’un an, depuis les grands vacances 2020, et celles que je découvrirai lors de mes lectures du préent été. Bonnes lectures donc, et à demain. DM

Grand roman russe assuré

 


C’est long, cela fourmille de sentiments, de tourments familiaux. C’est un roman russe, avec tout ce que cela comporte. Si vous aimez, lisez. De la Russie à la Géorgie, de la Russie à l’Union soviétique, des détours aux États-Unis. Plus d’un siècle d’histoire tumultueuse qui en emporta plus d’un. De l’amour, il y en a, de la liberté aussi, des femmes en particulier. Le personnage principal ne se laisse jamais abattre. Du théâtre aussi. Et l’ombre de l’intelligentsia d’hier, avec ce Jacob. Avis aux amateurs donc. Mais moi, comme j’aime ce type de romans, j’ai bien aimé. (Un conseil et un prêt de lecture de l’amie Mireille)