« Gauchistes » et « convictions », des termes à
maîtriser
À propos du sondage ci-dessus sur les
prochaines élections régionales, notre ami Juju dont nous avons fait la
connaissance lors des manifestations pour la défense des retraites (et c’est
notable) a écrit il y a quelques jours sur sa page F. Je lui ai promis que je
ferai un commentaire, ce que je fais présentement. Voilà ce qu’il écrivait
(extrait) :
« Ce sondage montre encore que la gauche n’a
rien compris de 2002....total gauche 38%, mais la droite va gagner grâce à la
division, bravo
à tous ces pseudos gauchistes avec leur egos , qui
feront gagner la droite.
Une
région avec des valeurs et une politique sociale et écologique c’est pas pour
demain !
Appelons
au rassemblement, Il faut l'union avec l'ensemble des partis de gauche dès le
premier tour pour faire barrage à la droite et que la gauche et les écologistes
gagnent la région ! ».
Je
ne répondrai ni sur ce qu’est la « gauche » aujourd’hui ni sur l’enjeu de
l’apport d’une hypothétique victoire de cette dernière lors de ces futures
élections, qui entre nous, sont à des années-lumière des problèmes et des
préoccupations actuelles de la classe à laquelle nous nous adressons à Lutte ouvrière, le monde
du travail.
Je
me contenterai de commenter l’élément suivant : « bravo
à tous ces pseudos gauchistes avec leur egos , qui
feront gagner la droite. »
Je
le commente d’autant plus que ce n’est pas la première fois que je la lis, sous
cette forme ou sur une autre, de la part de membres du cercle du chef disparu
des radars locaux, Philippe Doucet.
Je
veux m’arrêter uniquement sur « ces pseudos-gauchistes avec leur égo ».
Le
terme de gauchiste a eu son heure de « revival » lorsque des groupes
se sont développés dans les années 1960, contestant sur sa gauche la politique
du PCF. L’ancêtre de Lutte ouvrière, Voix ouvrière, était de ceux-là. Le terme
fut une des grandes expressions des années 1968. Et ce n’était pas seulement
une question de vocabulaire. Son utilisation se traduisit souvent par la violence
du PCF stalinien contre ces « gauchistes », loin de tout débat
démocratique au sein du monde du travail. Ce terme sonne donc aujourd’hui
encore d’une drôle de façon.
Quant
à « l’égo », voilà le grand mot diffusé par les membres du cercle que
j’évoquais.
Si
d’autres militants ne se ralliaient pas au PS (aujourd’hui c’est le PS, naguère
ce fut donc le PCF), cela serait le fait seulement d’égos, on peut ajouter,
selon la formule, « surdimensionnés ».
La
réalité est très loin de là.
Je
laisserai de côté ceux qui prônent leur existence électorale autonome dans le
cadre de calculs électoraux et politiciens. Ils existent, et ils sauront se
défendre si cela leur chante. Nous ne sommes pas de ceux-là.
Et
puis, il y en a d’autres qui, loin des espérances de postes de notables,
tiennent à exprimer leurs convictions lors d’une élection, pour s’expliquer et
donner la possibilité aux électeurs qui se reconnaissent dans leur programme de
pouvoir l’approuver en votant pour lui. C’est notre politique en général, et
particulièrement ces dernières années face aux problèmes et aux enjeux de l’heure
qui exigent cette clarté et cette présence.
J’ai
donc encore l’espoir que Juju et d’autres comprennent mon commentaire et l’approuvent.
DM