Smic :
coup de pouce pour le patronat
22 Décembre 2020
Comme chaque année depuis 2012,
l’État a annoncé qu’il ne fera pas le moindre “coup de pouce” pour augmenter le
smic en 2021.
Il va seulement appliquer la
revalorisation imposée par la loi, qui est calculée en fonction de l’inflation
officielle. Cela va représenter une hausse de 0,99 %, soit 15 euros par
mois.
Pire même, comme le calcul
officiel de la hausse des prix est toujours sous-évalué par rapport à la
réalité, les 2,3 millions de travailleurs au smic vont cette année encore
perdre du pouvoir d’achat. Ce refus d’un coup de pouce est un doigt d’honneur
pour tous ces salariés, dont une grande partie travaille dans le ménage, le
commerce, les usines de l’agroalimentaire, et dont Macron avait loué le courage
pendant le premier confinement en disant « qu’ils ont permis à la vie de
continuer ».
Cette décision est d’autant plus
choquante qu’avec 1 230 euros par mois, le smic est scandaleusement bas et
que bien des smicards, obligés de travailler en temps partiel, ne touchent même
pas cette somme. C’est d’ailleurs pourquoi, ce n’est pas seulement un coup de
pouce qui serait nécessaire pour le smic mais une augmentation de plusieurs
centaines d’euros.
Pour tenter de justifier sa
décision, le gouvernement s’est abrité comme toujours derrière l’avis d’un
comité d’experts, surtout experts dans la défense des intérêts du patronat et
tous payés plusieurs fois le smic ! Comme d’habitude, ce comité a ainsi
ressorti la tarte à la crème selon laquelle les augmentations de salaires
empêcheraient les patrons d’embaucher. C’est un mensonge grossier. Depuis des
années, les salaires sont gelés et les gouvernements ont tellement baissé les
cotisations sociales qu’actuellement les patrons n’en paient plus un seul
centime pour un travailleur au smic. Résultat : le chômage n’en a pas
moins jamais été aussi élevé.
Le chômage n’est pas dû au coût
du travail mais au coût du profit. Le travail ne coûte pas mais il rapporte, et
c’est bien parce que le patronat veut qu’il lui rapporte toujours plus, qu’il
cherche à faire faire toujours plus de travail par toujours moins de
travailleurs avec des salaires toujours plus bas.
Le refus du gouvernement
d’augmenter le smic s’inscrit donc dans cette politique de coups bas contre les
classes populaires.
Arnaud LOUVET (Lutte ouvrière n°2734)