dimanche 3 janvier 2021

Hôpitaux Paris-banlieue : les suppressions de lits continuent

 

Rentabilité « trois en un »

 


Deux grands CHU du nord de Paris, du 18ème arrondissement et dans les Hauts-de-Seine, doivent fusionner, pour céder la place à l’hôpital « Grand Paris Nord ». Cette immense structure aura tout d’une vaste usine, avec une recherche maximale de productivité se traduisant par une durée raccourcie du séjour des patients de 30 % et un taux d’occupation des lits de 95%. Au passage, 305 lits (près d'un tiers) doivent y être supprimés, comme partout dans le pays, après 3 400 suppressions en 2019 et 4 000 en 2018,…

En novembre, Olivier Véran déclarait pourtant « il faut totalement sortir du dogme de la réduction des lits dans les projets architecturaux des hôpitaux ». Après le cinéma du Ségur de la santé, ce ministre et tous les hauts fonctionnaires qui imposent des économies permanentes jouent les Pinocchio... sauf que l'on ne voit pas, comme celui de la marionnette, leur nez s’allonger.

Médias, Bolloré, Canal + et la liberté d’expression

 

Le roi décide, quant à la liberté d’expression…

 

Expression -

Le milliardaire Bolloré, propriétaire du groupe Canal+, a fait licencier le 24 décembre Stéphane Guy, un des commentateurs vedettes des matchs de football sur cette chaîne. Présent depuis 23 ans à ce poste il avait apporté son soutien à un humoriste de cette chaîne, Sébastien Thoen, lui-même remercié pour avoir participé à une parodie de l’heure des pros, qui brocardait la tonalité réactionnaire, antimusulmane et méprisante à l’égard des pauvres, de cette émission.

Par contre, Zemmour, plusieurs fois condamnés pour des propos racistes et antimusulmans, peut continuer de déverser son fiel sur CNews, sans que Bolloré n’en soit gêné. Il paye et donc il décide, et ce qu’il décide n’est pas joli, joli. Au nom de la liberté d’expression, évidement !

Salaires, smic 2021, zéro « coup de pouce »

 

Smic : coup de pouce pour le patronat

22 Décembre 2020

Comme chaque année depuis 2012, l’État a annoncé qu’il ne fera pas le moindre “coup de pouce” pour augmenter le smic en 2021.

 


Il va seulement appliquer la revalorisation imposée par la loi, qui est calculée en fonction de l’inflation officielle. Cela va représenter une hausse de 0,99 %, soit 15 euros par mois.

Pire même, comme le calcul officiel de la hausse des prix est toujours sous-évalué par rapport à la réalité, les 2,3 millions de travailleurs au smic vont cette année encore perdre du pouvoir d’achat. Ce refus d’un coup de pouce est un doigt d’honneur pour tous ces salariés, dont une grande partie travaille dans le ménage, le commerce, les usines de l’agroalimentaire, et dont Macron avait loué le courage pendant le premier confinement en disant « qu’ils ont permis à la vie de continuer ».

Cette décision est d’autant plus choquante qu’avec 1 230 euros par mois, le smic est scandaleusement bas et que bien des smicards, obligés de travailler en temps partiel, ne touchent même pas cette somme. C’est d’ailleurs pourquoi, ce n’est pas seulement un coup de pouce qui serait nécessaire pour le smic mais une augmentation de plusieurs centaines d’euros.

Pour tenter de justifier sa décision, le gouvernement s’est abrité comme toujours derrière l’avis d’un comité d’experts, surtout experts dans la défense des intérêts du patronat et tous payés plusieurs fois le smic ! Comme d’habitude, ce comité a ainsi ressorti la tarte à la crème selon laquelle les augmentations de salaires empêcheraient les patrons d’embaucher. C’est un mensonge grossier. Depuis des années, les salaires sont gelés et les gouvernements ont tellement baissé les cotisations sociales qu’actuellement les patrons n’en paient plus un seul centime pour un travailleur au smic. Résultat : le chômage n’en a pas moins jamais été aussi élevé.

Le chômage n’est pas dû au coût du travail mais au coût du profit. Le travail ne coûte pas mais il rapporte, et c’est bien parce que le patronat veut qu’il lui rapporte toujours plus, qu’il cherche à faire faire toujours plus de travail par toujours moins de travailleurs avec des salaires toujours plus bas.

Le refus du gouvernement d’augmenter le smic s’inscrit donc dans cette politique de coups bas contre les classes populaires.

                                                          Arnaud LOUVET (Lutte ouvrière n°2734)