jeudi 5 novembre 2020

Argenteuil, ras-le-bol d’agents communaux face à l’inertie pour les protéger

 

Non à des conditions de travail propices à la contamination

 


 Vu de loin, pas de souci, mais de près...

L’espace au rez-de-chaussée de la mairie dédié aux guichets des affaires générales-état civil est totalement inadapté en cette période où les précautions sanitaires exigent de n’être pas entassés et contraints de ne pas appliquer les gestes-barrières. Cela est dû au fait qu’il y a trop d’agents qui travaillent en même temps et se côtoient dans un espace trop petit.

        Avant-hier matin, le coup de colère a été unanime. Pas question de continuer longtemps à travailler dans ces conditions et à risquer sa santé.

           L’ensemble du service s’est arrêté et le débrayage a contraint un membre de la direction à devoir venir s’expliquer devant les agents en colère.

             Cette dernière doit rendre sa copie aujourd’hui.

         Voilà un bel exemple de réaction des travailleurs confrontés à des conditions de travail et de protection sanitaire totalement inacceptables. DM

Argenteuil – dépôts sauvages et interprétations qui le sont tout autant

 

Attaquer une communauté abandonnée, c’est si facile


 Ailleurs...

Une discussion a eu lieu sur le site « Tu sais que tu viens d’Argenteuil » portant cette fois sur les dépôts sauvages du bout de la rue de Buan, près de la Seine, sous l’ouvrage d’art de la D311.

Avec la délicatesse qu’on lui connaît, le premier-adjoint au maire a mis en cause avec une certaine insistance les « Roms » qui campent non loin de là, dans les conditions que l’on sait.’

         Comme si les très nombreux dépôts sauvages sur la commune avaient besoin de viser la responsabilité d’une quelconque communauté pour proliférer.

         Ces dépôts concernent essentiellement des déchets et déblais de chantier que des particuliers ou des artisans indélicats déversent où bon leur semble.

         Malheureusement pour ces populations « Roms », ces matériaux de chantiers ne sont qu’un rêve inaccessible, comme les habitations dont ces dépôts sont les restes sauvagement abandonnés. DM

Bonnes lectures du confinement. Quatrième jour. « Leurs enfants après eux », Nicolas Mathieur, Babel

 

Mon grand coup de cœur de l’année…

 


Il a fallu que le livre paraisse en livre de poche à prix abordable (9,90 euros) pour que je découvre le roman « Leurs enfants après eux », de Nicolas Mathieu, prix Goncourt 2018.

         Voilà un livre excellemment mais simplement écrit qui parle d’adolescents et de leurs parents de notre temps. Certes, nous sommes durant la décennie 1990, dans une région que les fermetures d’une partie importante de la sidérurgie lorraine viennent de brutaliser, même si le Luxemburg et ses emplois ne sont pas loin. Les décennies qui suivront ne feront que faire perdurer, voire aggraver, les difficultés du cadre social et régional posé.

         Nous retrouvons dans le roman les adolescents et leurs parents, de différents milieu sociaux de la petite ville, milieux que nous connaissons, également ici. Ces adolescents portent en eux tous les possibles, et même si les voies empruntées de la petite délinquance pour certains ne les aident pas, rien n’est forcément déterminé pour eux. Ils peuvent connaître bien des carrefours, emprunter nombre de bifurcations de vie, et des plus favorables. Leurs parents sont également ceux que nous connaissons, avec une vie qui ne fait guère de cadeaux lorsqu’on la laisse filer, surtout pour ces parents des milieux populaires. Et il faut seulement avoir en tête que les enfants d’hier sont les parents d’aujourd’hui, et ces derniers portent les enfants de demain, dans une continuité qui peut être grise. Entre les générations, le fil continue, et quand il est fragile, cela n’aide pas à résoudre les difficultés, et à trouver sa voie.

         Le roman a une autre grande qualité. Celle de nous indiquer avec finesse qu’adolescents ou pas, il n’est pas facile de transcender les barrières sociales pour se comprendre et se rapprocher, même lorsque les milieux sociaux ne sont pas très éloignés.

         Certes, on ne peut pas dire que le roman explose de joie. Mais la justesse de son propos est en soi une grande satisfaction de lecture.

         Il manque donc un ingrédient essentiel dans cette photographie sociale qui sonne très juste, celle d’un mouvement ouvrier dont on ne voit pratiquement aucune trace, qui dans bien des régions s’est effectivement considérablement affaibli, et qu’il s’agit justement de reconstruire. DM

 

 

         À Argenteuil, la librairie Le Presse-papier n’échappe pas au confinement (le point presse en revanche continue de fonctionner). En revanche, l’achat de « livres à emporter » est possible.

         À l’étage librairie, on demande un livre, et on vous l’apporte. On peut aussi téléphoner pour commander au :

0139619395