Manifestons
le 17 septembre : les travailleurs n’ont pas À payer la crise !
14/09/2020
Jeudi 17 septembre, les salariés
du privé et du public, le personnel hospitalier, les cheminots, les
enseignants… sont appelés par la CGT, Solidaires et la FSU à une journée
nationale de grève et de manifestations.
Réagissant à l’appel à la grève à
la SNCF, le ministre des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, a dénoncé celles
et ceux qui s’apprêtent à se mobiliser : « C’est un peu une grève
par habitude […] et c’est dommage parce que dans un moment compliqué pour la
France […], j’aurais espéré qu’il y ait une forme de paix sociale ».
De quelle paix sociale
parle-t-il ? Tous les jours, des salariés sont jetés à la rue avec une
violence inouïe. Partout, le grand patronat multiplie les attaques contre les
salaires et les conditions de travail.
Une famille richissime, les
Mulliez, à la tête d’Auchan, veut mettre 1 400 personnes à la porte du groupe.
Cette même famille vient de mettre en liquidation Alinéa, une enseigne de
meubles… avant de la racheter en se débarrassant de la moitié du personnel. Et
ce, en pleine crise, alors que plus de 750 000 chômeurs ont déjà rejoint
Pôle emploi. C’est ça, la paix sociale dont parle le ministre ?
Comment parler de paix sociale
quand les salariés de PME voient les plans de licenciements se multiplier parce
que les grands groupes donneurs d’ordres mettent le couteau sous la gorge de
leurs sous-traitants ? Il en est de même pour des milliers d’ouvriers,
d’employés et d’ingénieurs de l’aéronautique, de l’automobile ou du
tourisme : pendant des années, ils ont fait prospérer leur entreprise et
ont permis aux actionnaires d’amasser des fortunes et dès qu’il y a des
difficultés, c’est « allez voir ailleurs » ?
Nous sommes dans une guerre
sociale et ce sont les capitalistes qui la mènent. Les licenciements, la baisse
des salaires et le durcissement des conditions de travail sont des choix de la
bourgeoisie pour maintenir et augmenter ses marges et ses profits. Pour cela,
elle fabriquera de nouveaux bataillons de chômeurs et créera de nouveaux
déserts industriels.
Le monde du travail s’appauvrit
et la société recule des années en arrière pour qu’une minorité capitaliste
continue de faire son beurre au travers d’un système épuisé par une concurrence
folle. Et c’est encore ce grand patronat, et son système, que le gouvernement
aide en l’arrosant de milliards, milliards qui, une fois de plus, alimenteront
les profits, la finance et la spéculation. La Bourse, qui a retrouvé ses
niveaux d’avant le Covid, l’a bien compris !
Face aux attaques de la
bourgeoisie, face à sa rapacité, les travailleurs n’ont pas d’autre choix que
de se défendre. Il faut qu’ils agissent collectivement et se dotent d’un plan
de combat car le grand patronat ne connaît que le rapport de force.
Ce plan doit partir des intérêts
vitaux de la classe ouvrière. Il faut travailler moins pour travailler tous,
sans perte de salaire. Il faut augmenter les salaires, pas les marges ni les
dividendes. Il faut le contrôle des salariés sur les milliards d’euros que le
grand patronat va encaisser : cet argent doit servir à garantir les
emplois et les salaires.
Contre l’explosion du chômage, il
faut aussi créer des emplois dans la santé, l’éducation, les transports. En ces
temps d’épidémie, cela devrait être une évidence. Mais, même pour ça, il faudra
se battre car si la situation sanitaire est aussi inquiétante, c’est que le
gouvernement ne fait toujours pas ce qu’il faut.
À part imposer le port du masque,
restreindre la vie sociale tout en nous demandant d’aller travailler, qu’est-ce
qu’il a fait ? Les transports collectifs ont-ils été renforcés pour
réduire la promiscuité ? Non. L’Éducation nationale s’est-elle donné les
moyens de travailler en groupes restreints ? A-t-elle embauché du
personnel supplémentaire pour pallier les absences d’éventuels malades ?
Non plus.
Même les laboratoires, au cœur de
la lutte sanitaire, sont dans l’improvisation et manquent de bras. Quant aux
hôpitaux ou aux Ehpad, ce ne sont pas les annonces dérisoires qui peuvent nous
rassurer ! La seule chose que le gouvernement a faite sérieusement, c’est
de se porter au secours du patronat. C’est ça un État au service de la
bourgeoisie !
Le monde du travail n’a que des
coups à attendre du grand capital et de son État. Alors ceux qui se préparent à
battre le pavé ont raison. Ils préparent le monde du travail au combat qu’il va
devoir mener. Ils réaffirmeront cette nécessité qui existe depuis qu’il y
a des exploités, et qui a guidé toutes les générations de militants :
« Prolétaires, sauvons-nous nous-mêmes » !