lundi 10 août 2020

Beyrouth : une colère qui ne faiblit pas

                                             

                  Au Liban comme partout, renverser le capitalisme

Avant-hier samedi 8 août, des habitants de Beyrouth ont exprimé à nouveau très nombreux  leur colère contre les dirigeants politiques libanais, dont aucun, d'ailleurs, ne s'était risqué après le drame dans les quartiers sinistrés. En revanche, ces dirigeants n'avaient pas oublié d'envoyer leur police qui a dispersé sans ménagement le rassemblement de jeudi.

Manifestement, une partie non négligeable de la population trouve encore la force, au milieu de ce champ de ruines, de contester un système politique et financier qui est une catastrophe permanente.

         Espérons qu’elle trouvera sa voie pour donner une issue à une situation politique et sociale sans avenir si la société ne change pas fondamentalement.

 

 

Galaxie de l’informatique et de l’internet : des milliardaires très, très heureux

                                      

  Aux travailleurs du monde de le renverser 

Des centaines de millions de travailleurs et de petites gens de par le monde ont vu ou vont voir leurs conditions de vie s'effondrer avec la crise sanitaire et l'aggravation de la crise économique.

Mais les Bezos (Amazon), Musk (Tesla) et Zuckerberg (Facebook) voient la vie en rose. Leur fortune cumulée a gagné cent milliards de dollars en sept mois.

C'est ça, le capitalisme.

 

Inde : surenchère nationaliste

  

                  Des démagogues prêts à toutes les provocations

Le Premier ministre de l'Inde, Narendra Modi, prêt aux plus basses manœuvres en matière de démagogie nationaliste, en a rajouté cette semaine avec un geste anti-musulman très remarqué. Il s'est rendu en personne dans l'Etat d'Uttar Pradesh pour poser la première pierre d'un temple hindou, sur l'emplacement d'une ancienne mosquée détruite en 1992 par un raid de fanatiques hindous. Au cours des mois suivants, les affrontements inter-religieux dans la région avaient fait 2 000 morts.

La visite de Modi a tout d'une provocation. En flattant le nationalisme hindou, il cherche notamment à faire oublier sa gestion calamiteuse de l'épidémie de Covid-19, qui continue de progresser dramatiquement dans le pays sans que le gouvernement y apporte autre chose qu'une réponse militaire.

Prisons : toujours surpeuplées. Avec la canicule, des jours encore plus difficiles

                                                       Double peine

Au printemps dernier, la crise sanitaire avait poussé le gouvernement à libérer un nombre important de détenus. Mais dans plus de 40 établissements pénitentiaires, la surpopulation est de 120 % ou plus. En Polynésie française et à Mayotte, elle est même autour des 200 %.

Sur l'ensemble des emprisonnés, un tiers ne sont même pas des condamnés mais en attente d'un jugement. Et l'Etat français continue de préférer l'incarcération pure et simple qui est connue pour encourager la récidive et rendre très difficile la réinsertion.

Les prisons françaises sont bien à l'image de la société : sans pitié pour les pauvres.

 

 

Argenteuil, religion, malveillance antimusulmane (2)

                                

                                                           

Qualitativement et quantitativement, un « travail » non sérieux

Nous avons déjà évoqué l’article malveillant paru dans le Journal du Dimanche et repris par Valeurs actuelles affirmant qu’Argenteuil était un territoire privilégié des réseaux politico religieux des fondamentalistes musulmans radicaux.

         Ces articles s’appuyaient sur le bilan d’une commission du sénat à laquelle participait l’ancienne maire de Saint-Gratien bien connue pour son peu d’empathie avec l’islam, et c’est une litote de le dire. Cette commission avait auditionné un universitaire, Bernard Rougier, dont j’ai retenu qu’il s’en était tenu au « qualitatif » et qu’il n’avait finalement rien à dire sur le « quantitatif » ! Un comble.

         Et c’est bien là où le bât blesse. Comment parler de l’influence d’un courant politique sans être capable, et en parlant d’Argenteuil, de quantifier le nombre de personnes qui y adhèrent ou qui sympathisent avec lui. D’où les informations dérisoires en guise de preuves avancées par les périodiques sur la librairie de l’avenue du Château, ou sur les femmes portant le voile au marché du vendredi dans le quartier du Val-Nord ou au marché Héloïse que nous fréquentons pour notre part autrement que ces « rédacteurs ». Et ce dernier marché ne nous a pas paru tel qu’ils le décrivent.

         Ce n’est pas sérieux.

         Ce courant politico-religieux, pour n’en rester qu’à Argenteuil reste extrêmement minoritaire. Et il faut être particulièrement malveillant pour illustrer un tel article par une photo de la mosquée du Val-Nord dite « mosquée Renault » inaugurée en son temps par… Fillon, laissant entendre par là que c’est un repaire des radicaux.        

         Deux éléments supplémentaires.

Le premier est que nous nous étonnons que la municipalité et son maire soient à ce jour restés silencieux sur ces articles de presse.

Le second sur le fait qu’une mission sur le sujet a été diligentée par ce maire durant le mandat précédent sur la « radicalisation » et qu’elle aurait même coûté 82 000 euros. Cela nous a peut-être échappé, mais quelles en ont été les conclusions ?

         A lire les réseaux sociaux, cette affaire a choqué nombre d’habitants. À juste raison.

         Argenteuil est une ville aux multiples origines des habitants. Des croyants et des athées s’y côtoient, tout comme des croyants de multiples religions. Ville marquée par l’immigration, ancienne, d’Afrique du Nord en particulier, il n’est pas surprenant que des croyants musulmans y soient nombreux, dont l’énorme majorité n’est pas d’obédience radicale. Ce sont eux  qui au premier chef ont été brutalisés par ces articles malveillants. Quant à une étude sérieuse, on peut toujours attendre. DM

 

 

dimanche 9 août 2020

Capitalisme, grands groupes, des hauts, des bas, mais toujours des profits à milliards

Gagnants ou perdants, toujours profiteurs

 

Carrefour dit avoir gagné 500 000 clients durant la crise. Le géant du médicament Sanofi se porte fort bien. Avec PSA, ils sont parmi les gagnants des résultats trimestriels du CAC 40.

Renault, lui, pleure sur les 7,4 milliards qui manquent à son bilan, faute de ventes, en oubliant de rappeler qu'il a 17 milliards en réserve. De quoi voir venir...

Les grands groupes ont supprimé, suppriment ou vont supprimer des emplois par milliers. Les coffres-forts des possédants sont loin d'être à sec et doivent servir à maintenir les emplois et les salaires qui vont avec.

 

Macron et le Liban un justicier très intéressé

         Macron ou pas, les beaux jours de la corruption continueront

Macron s'est donné le beau rôle dans les rues de Beyrouth, en dénonçant « la corruption organisée » face à une population qui en est victime.

Mais il a eu beau promettre que les aides ne tomberont pas « dans les mains de la corruption », on peut malheureusement parier qu'en dehors de l'aide médicale et alimentaire minimum, l'essentiel des moyens tombera dans les poches des affairistes français et libanais protégés par l'impérialisme français.

Quant à Macron, il vise surtout le bénéfice politique qu'il peut tirer aujourd'hui de cette situation. Et cela ne trompe personne.

Sucre : ils se sucrent avec notre santé, et la complicité de l’État

                           Maintenir les profits au prix de notre santé

Le ministère de l’agriculture vient de décider d’octroyer une dérogation autorisant finalement les betteraviers à utiliser des semences de betterave enrobées d’un insecticide pourtant interdit depuis 2018, « dans des conditions strictement encadrées » disent-ils, mais bien sûr. Il s’agirait de défendre la filière contre la jaunisse transmise aux betteraves sucrières par les pucerons.

         Voilà l’argument bien connu : la santé de tous pour la survie d’une des filières de l’agriculture les plus profitables dominée par quelques grands groupes.

         L’agrobusiness trouvera toujours des motifs pour défendre son agriculture productiviste, avec un État au petits soins pour elle.