jeudi 16 juillet 2020

Éditorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise du mardi 14 juillet 2020


Le seul plan qui vaille pour les travailleurs : celui de la lutte collective 

Les cérémonies du 14 juillet ont été dédiées aux soignants et à ceux qui ont assuré la continuité de la vie sociale au pic de l’épidémie, et ceux-ci ont, en effet, de quoi être fiers de ce qu’ils ont fait. On ne peut pas en dire autant de l’État, de Macron et du gouvernement qui ont failli sur toute la ligne.
L’incurie de l’État et les mensonges gouvernementaux face à l’épidémie restent dans toutes les têtes. On n’oublie pas que les soignants ont été envoyés au front sans protection. On n’oublie pas que les Ehpad ont été abandonnés. On n’oublie pas le manque de masques, de lits d’hôpitaux, de respirateurs et de médicaments.
Organiser des défilés, remettre des médailles et distribuer de belles paroles, le pouvoir sait faire ! Mais il est incapable d’organiser la vie économique et sociale pour répondre aux nécessités vitales de la société, car il est formé et dressé pour servir les profits, la rentabilité et les marchés financiers avant toute chose. Et, en matière de santé publique, cela ne pardonne pas.
Avec 30 000 morts, on mesure tout ce que la gestion comptable des hôpitaux a de criminel. Et le Ségur de la Santé n’y a rien changé. Dans les hôpitaux, tout revient à « l’anormal ». Et comme l’ont affirmé les contre-manifestants du 14 juillet, ce ne sont pas les 183 euros de revalorisation – loin des 300 nécessaires pour combler le retard pris ces dix dernières années – qui feront taire les soignants.
C’est tant mieux, parce qu’on ne changera rien sans se battre collectivement. Tous les moyens nécessaires aux hôpitaux, aux Ehpad, à l’Éducation nationale ou aux transports, il faudra les arracher au gouvernement et au grand patronat.
Il faut que les travailleurs retrouvent le chemin de la lutte collective. C’est une nécessité vitale. Pour récupérer ce que la crise lui a fait perdre, le grand patronat est à l’attaque dans toutes les entreprises : renvoi des intérimaires, suppressions d’emplois, baisse des salaires, fermetures de sites. Il remet en cause les conditions d’existence des travailleurs. Et Macron en est le complice.
Dans l’interview qu’il a donnée à l’occasion du 14 juillet, Macron a fait tout un cinéma en assurant, comme tous les présidents qui l’ont précédé, que l’emploi était sa priorité. Avec le dispositif d’activité partielle de longue durée qui coûtera 30 milliards à l’État, il aurait trouvé le graal contre les licenciements, « un plan anti-licenciement », a-t-il affirmé, sans rire. Son plan ne marche pas pour sauver les 4600 emplois à Renault, les 1000 à Sanofi, les 5000 à Airbus, les 7600 à Air France… Il ne fonctionne pas pour empêcher la fermeture de la Smart à Hambach et la saignée dans les magasins du groupe Vivarte. Mais cela ne fait rien, Macron est très content de lui !
De la même façon, il a vanté son plan de relance censé assurer une reprise de l’emploi et la transition écologique. Nourrir le grand capital affamé de milliards, vider les caisses publiques au profit de la grande bourgeoisie, de la finance et de la spéculation, voilà à quoi va nous conduire son plan de relance !
Macron va aider le grand patronat à restaurer sa rentabilité et ses profits à coups d’exonérations de charges patronales, de baisses d’impôts, de prêts et de subventions et il justifiera toutes les décisions prises par la bourgeoisie, y compris celle de licencier et de jeter dans la misère et la précarité de nouveaux bataillons de travailleurs. C’est ce pour quoi il gouverne et c’est ce qu’il continuera de faire.
Oui, pour faire face à la crise et à la catastrophe sociale, il faudrait un plan pour la production. Il faudrait un plan pour la production de médicaments, pour la construction de logements, un plan pour la rénovation thermique… Mais, dans cette société divisée en classes, où la bourgeoisie détient tous les pouvoirs et domine toutes les entreprises, tout plan servira nécessairement à enrichir encore ceux qui le sont déjà.
Le seul plan qui vaille pour les exploités est celui qui leur permettra de garder leur unique richesse : un emploi et un salaire. Personne ne doit perdre son emploi. Personne ne doit être poussé vers la pauvreté. Les travailleurs, qu’ils soient en intérim, en CDD, avec statut d’apprenti, de stagiaire ou d’auto-entrepreneur, savent travailler et veulent pouvoir le faire : le travail doit être réparti entre tous sans perte de salaire.
La crise n’a pas fait diminuer les loyers. Les factures n’ont pas baissé et les prix de certains produits ont même flambé, alors les travailleurs ont besoin de toucher leur salaire plein et entier.
Les travailleurs ne se nourrissent pas de promesses, ils doivent manger et nourrir leur famille tous les jours. Ils n’y parviendront qu’en adoptant leur propre plan, un plan de combat contre les licencieurs et le gouvernement qui les sert.

Macron et ses patrons : Contribution sur la Valeur Ajoutée des Entreprises : c’est noël en juillet


Non à l’argent public donné au patronat

 


Pour ce qu’il prétend être une "relance de l’économie", le gouvernement puise dans les fonds publics pour alimenter le soutien financier aux entreprises. Le Maire, ministre de l’Economie, a confirmé son intention de leur faire cadeau de la Contribution sur la Valeur Ajoutée des Entreprises, composante de ce qui s’appelait jadis la Taxe Professionnelle, payée par les sociétés dont le chiffre d’affaire dépassait le demi million d’euros.
Cela représente 18 milliards d’euros qui permettaient aux collectivités locales de financer une partie de leurs dépenses. Comme à chaque fois, l’Etat promet de compenser cette diminution. Comme il ne le fait pas, cela se traduit par des moyens en moins pour satisfaire les besoins de la population… qui paye ainsi les cadeaux faits au patronat.

Industrie pharmaceutique : grandes manœuvres pour la santé… de leurs profits


Quand BigPharma souhaite notre bien…

 


Un consortium des géants de la pharmacie (Merck, Pfizer, GSK, Sanofi, Novartis, etc.) a créé un fonds pour développer de nouveaux antibiotiques. Ça pourrait passer pour une bonne nouvelle face au risque de développement, par les bactéries, d’une résistance aux antibiotiques utilisés jusqu’ici.
En réalité, depuis des années, le manque de rentabilité financière des antibiotiques a détourné les grands laboratoires de la recherche dans ce domaine. Et s’ils semblent aujourd’hui s’emparer du problème, c’est en particulier pour peser sur les autorités sanitaires et obtenir l’allongement de durée des brevets, l’exclusivité commerciale, le préfinancement des traitements par les gouvernements, des prix rémunérateurs garantis, etc.
Bref, ces grands laboratoires se préoccupent avant tout de la recherche… du profit !

Turquie : Sainte-Sophie « ré-islamisée », une diversion


Diversion nationaliste d’un potentat


                                     La basilique Sainte Sophie à Istanbul 
Le président turc Erdogan vient de décréter le retour de l’ex-basilique Sainte-Sophie au statut de mosquée. Cet édifice chrétien avait été transformé en mosquée lors de la conquête de la ville par les Ottomans en 1453, puis en musée en 1934 par le président d’alors, le nationaliste laïc Mustafa Kemal.
Aujourd’hui, le geste d’Erdogan se veut une rupture avec ce passé, un pied de nez à « l’Occident chrétien » et surtout, un signe d’encouragement aux milieux religieux les plus conservateurs.
Alors que le niveau de vie de la population turque s’est considérablement dégradé ces derniers mois, Erdogan tente de faire diversion en aggravant sa démagogie

Argenteuil, le départ de tant et tant d’acteurs qui marquèrent la vie locale. Des départs, mais aussi des disparitions


Parmi eux, celui de Daniel FRIGARA que nous n’avons pas oublié




Un des problèmes de la vie locale dans une grande ville comme Argenteuil est celui du départ d’acteurs de la vie locale qui, une fois en retraite, prennent le large pour le grand large. Bien évidemment je ne parle pas des politiciens en transit…

         Ces départs ne sont pour l’instant non seulement pas remplacés, mais les liens se distendent, et on finit souvent à n’avoir plus de nouvelle d’eux. Cela n’est pas bon pour la mémoire collective de ceux qui restent.
         C’est dans ce cadre que je voudrais évoquer la disparition d’un militant dont beaucoup d’adulte de la cité des musiciens d’Argenteuil se souviendront, l’instituteur Daniel FRIGARA.
         De 1965 à 2000, il a enseigné à Argenteuil, pour l’essentiel à l’école Romain Rolland du Val-Nord.
         Ce fut un militant politique de l’Organisation Communiste Internationaliste puis des organisations qui suivirent de ce courant. Ce fut un militant syndical. Ce fut surtout un militant toujours prêt à répondre aux demandes des uns et aux autres et à proposer la réaction collective lorsque celle-ci s’imposait.
         Nous vécûmes un grand moment de lutte en commun au printemps 1980, une grève qui dura un mois et qui exigeait –déjà- des recrutements supplémentaires.
         Nous étions en concurrence d’organisation, mais ce fut un militant que j’estimais bien évidemment.
         Et ce fut pour tous ceux qui se souviennent de lui un excellent instituteur.
         Il est décédé en janvier 2019 au Mexique, suite à une maladie contractée dans ce pays. Le Mexique, pays auquel il était attaché, où il avait organisé un jumelage, et où il pouvait développer aussi sa passion pour les baleines. DM

mercredi 15 juillet 2020

14 juillet : les soignants dans la rue


De l’argent pour l’hôpital pas pour le militaire
 
 

Hier
 
Lors d'une manifestation précédente

« Honorés » par le pouvoir au défilé officiel, les personnels de santé n’ont royalement obtenu au « Ségur » qu’une augmentation de 90 euros en septembre, puis 93 euros en mars 2021. Or c’est 300 euros de plus par mois qu’ils exigent, des ouvertures de lits et de vrais moyens pour les hôpitaux.
Le mépris du gouvernement se confirme. Les soignants qui ont manifesté le 14 juillet veulent autre chose que des bravos et des promesses creuses.

Capitalisme et ses classes


Et l’écart se creuse
Bernard Arnault, l'homme qui valait plus de 100 milliards 
 
 
 
Les 500 plus grosses fortunes de France ont progressé en un an, malgré la crise sanitaire, de 3 %. En tête, les groupes de luxe et de cosmétique. Et les laboratoires pharmaceutiques font une progression remarquable : merci le coronavirus !
Une autre enquête n’est jamais faite : quels sont les plus pauvres du pays ? Il y a l’embarras du choix. Il y a des centaines de milliers de pauvres, et il y en aura encore plus avec les licenciements. À moins d’obliger les grandes fortunes à payer les frais de la crise.

Renault : l’ex-PDG licencieur qui pleure


Pauvre petit gars riche !

Quand ce monsieur faisait la fête à Versailles Quand Ghosn faisait la fête à Versailles...

Carlos Ghosn, ex-PDG de Renault-Nissan-Mitsubishi, après avoir fui le Japon dans des conditions rocambolesques, accuse désormais les autorités françaises de « l’avoir abandonné » et de l’avoir « traité comme n’importe quel citoyen français normal ».

C’est pourtant un licencieur de première classe, responsable avec ses plans dits de compétitivité d’avoir détruit chez Renault plus de 8 000 emplois en quelques années !