Le seul
plan qui vaille pour les travailleurs : celui de la lutte collective
Les cérémonies du 14 juillet ont
été dédiées aux soignants et à ceux qui ont assuré la continuité de la vie
sociale au pic de l’épidémie, et ceux-ci ont, en effet, de quoi être fiers de
ce qu’ils ont fait. On ne peut pas en dire autant de l’État, de Macron et du
gouvernement qui ont failli sur toute la ligne.
L’incurie de l’État et les
mensonges gouvernementaux face à l’épidémie restent dans toutes les têtes. On
n’oublie pas que les soignants ont été envoyés au front sans protection. On
n’oublie pas que les Ehpad ont été abandonnés. On n’oublie pas le manque de
masques, de lits d’hôpitaux, de respirateurs et de médicaments.
Organiser des défilés, remettre
des médailles et distribuer de belles paroles, le pouvoir sait faire !
Mais il est incapable d’organiser la vie économique et sociale pour répondre
aux nécessités vitales de la société, car il est formé et dressé pour servir
les profits, la rentabilité et les marchés financiers avant toute chose. Et, en
matière de santé publique, cela ne pardonne pas.
Avec 30 000 morts, on mesure
tout ce que la gestion comptable des hôpitaux a de criminel. Et le Ségur de la
Santé n’y a rien changé. Dans les hôpitaux, tout revient à
« l’anormal ». Et comme l’ont affirmé les contre-manifestants du 14
juillet, ce ne sont pas les 183 euros de revalorisation – loin des 300
nécessaires pour combler le retard pris ces dix dernières années – qui feront
taire les soignants.
C’est tant mieux, parce qu’on ne
changera rien sans se battre collectivement. Tous les moyens nécessaires aux
hôpitaux, aux Ehpad, à l’Éducation nationale ou aux transports, il faudra les
arracher au gouvernement et au grand patronat.
Il faut que les travailleurs
retrouvent le chemin de la lutte collective. C’est une nécessité vitale. Pour
récupérer ce que la crise lui a fait perdre, le grand patronat est à l’attaque
dans toutes les entreprises : renvoi des intérimaires, suppressions
d’emplois, baisse des salaires, fermetures de sites. Il remet en cause les
conditions d’existence des travailleurs. Et Macron en est le complice.
Dans l’interview qu’il a donnée à
l’occasion du 14 juillet, Macron a fait tout un cinéma en assurant, comme tous
les présidents qui l’ont précédé, que l’emploi était sa priorité. Avec le
dispositif d’activité partielle de longue durée qui coûtera 30 milliards à
l’État, il aurait trouvé le graal contre les licenciements, « un plan
anti-licenciement », a-t-il affirmé, sans rire. Son plan ne marche pas
pour sauver les 4600 emplois à Renault, les 1000 à Sanofi, les 5000 à Airbus,
les 7600 à Air France… Il ne fonctionne pas pour empêcher la fermeture de la
Smart à Hambach et la saignée dans les magasins du groupe Vivarte. Mais cela ne
fait rien, Macron est très content de lui !
De la même façon, il a vanté son
plan de relance censé assurer une reprise de l’emploi et la transition
écologique. Nourrir le grand capital affamé de milliards, vider les caisses
publiques au profit de la grande bourgeoisie, de la finance et de la
spéculation, voilà à quoi va nous conduire son plan de relance !
Macron va aider le grand patronat
à restaurer sa rentabilité et ses profits à coups d’exonérations de charges
patronales, de baisses d’impôts, de prêts et de subventions et il justifiera
toutes les décisions prises par la bourgeoisie, y compris celle de licencier et
de jeter dans la misère et la précarité de nouveaux bataillons de travailleurs.
C’est ce pour quoi il gouverne et c’est ce qu’il continuera de faire.
Oui, pour faire face à la crise
et à la catastrophe sociale, il faudrait un plan pour la production. Il
faudrait un plan pour la production de médicaments, pour la construction de
logements, un plan pour la rénovation thermique… Mais, dans cette société
divisée en classes, où la bourgeoisie détient tous les pouvoirs et domine
toutes les entreprises, tout plan servira nécessairement à enrichir encore ceux
qui le sont déjà.
Le seul plan qui vaille pour les
exploités est celui qui leur permettra de garder leur unique richesse : un
emploi et un salaire. Personne ne doit perdre son emploi. Personne ne doit être
poussé vers la pauvreté. Les travailleurs, qu’ils soient en intérim, en CDD,
avec statut d’apprenti, de stagiaire ou d’auto-entrepreneur, savent travailler
et veulent pouvoir le faire : le travail doit être réparti entre tous sans
perte de salaire.
La crise n’a pas fait diminuer
les loyers. Les factures n’ont pas baissé et les prix de certains produits ont
même flambé, alors les travailleurs ont besoin de toucher leur salaire plein et
entier.
Les travailleurs ne se
nourrissent pas de promesses, ils doivent manger et nourrir leur famille tous
les jours. Ils n’y parviendront qu’en adoptant leur propre plan, un plan de
combat contre les licencieurs et le gouvernement qui les sert.