Enfumage, Éclairage, Éducation politique…
Marie-José Cayzac, proche de la
future candidature de Philippe Doucet, a écrit hier sur les réseaux sociaux le
post suivant « Pour les amnésiques
ou les plus jeunes voici comment les gauches donnent la ville à Mothron en 2001
! Roger Ouvrard était un PCF et pourtant lui savonner la planche était déjà
possible ! Mothron lui bénéficia des voix du Front National comme toujours !
Matière à réflexion peut être ? A moins que l’histoire n’ait vocation à se
reproduire parfois avec les mêmes acteurs… »
Voilà
donc que je l’ai convaincue au moins sur un point, celui de l’amnésie qui, mais elle ne le sait
pas, est un drame du prolétariat d’ici comme d’ailleurs.
Elle
agrémente son propos sommaire du document suivant :
Pour
ma part, après une petite recherche, je propose les tableaux suivants, plus
complets des premiers et second tour, avec le nombre d’électeurs, et le nombre
de votants. Éloquent !
Mais
que s’est-il passé en 2001, pour que Roger Ouvrard obtienne les résultats
susmentionnés et soit battu à plat de couture par son adversaire Georges
Mothron, mettant un terme à 60 ans de municipalité PCF ? Oui que s’est-il
passé ? Mais Marie José Cayzac ne semble pas s’intéresser à la question,
par désintérêt simple pour la creuser, elle qui ne voit que la
« gauche », ou par… amnésie.
Eh
bien, rappelons ce qui se passait en 2001 ?
Nous
étions à l’époque de la Gauche dite plurielle conduite par Jospin et que le PCF
dirigé alors par le fameux Robert Hue soutint en obtenant des postes de
ministres. Elle mena la politique habituelle de la gauche au gouvernement…
servile au grand patronat. Ayons en tête que Jospin laissa le souvenir
d’avoir été le champion des privatisations ! France Telecom ! Air
France !... Ça ne rappelle rien à M-J Cayzac ? Conséquence, cela
entraîna l’écœurement d’une fraction du monde du travail et un pas de plus dans
sa désorganisation militante… Certains de notre classe n’allèrent plus voter,
d’autres assurèrent la montée des scores du FN, d’autres encore, beaucoup moins
nombreux, assurèrent à « l’extrême-gauche » des scores inhabituels,
des électeurs manifestant de cette façon leur colère, sans partager pour autant
l’ensemble des idées de LO ou de la LCR !
Les
résultats du deuxième tour furent éloquents et sans surprise. Les électeurs qui avaient Certes Roger Ouvrard
et ses colistiers en firent les frais alors qu’ils n’avaient qu’une
responsabilité indirecte dans la situation d’alors. Plus grave, Argenteuil en
fit également les frais. Mais on ne peut pas prendre toujours les électeurs du
monde du travail pour des imbéciles en les incitant à voter pour la
« gauche » locale lorsque cette même gauche au gouvernement mène la
politique des adversaires du monde du travail. Et Hollande qui a intronisé
Macron n’est pas loin. Deux ans et demi seulement ! Une période où le
carriériste Philippe Doucet, dit de « gauche », participa, comme il
le put, à la politique anti-ouvrière de son mentor. Mais nous y reviendrons. En
tout cas, la discussion est ouverte. DM