Hier
matin dimanche également, j’ai pu discuter sur le marché Héloïse avec des
habitantes d’origine algérienne dont des proches ou des relations étaient, à ce
jour, toujours victimes de l’arrêt d’utilisation des avions de la compagnie
Aigle Azur, soit qu’ils n’aient toujours pas pu rallier la France, soit qu’ils
en soient toujours pour leur argent, ayant perdu des centaines sinon des
milliers d’euros dans l’achat de billets ne leur ayant pas permis de prendre
l’avion de cette compagnie ou d’une autre. A suivre donc.
Aigle
Azur : salariés et passagers dans la galère
11 Septembre 2019
Depuis le 7 septembre Aigle Azur,
la deuxième compagnie aérienne française, est aux abonnés absents. Avec la mise
en redressement judiciaire, ses actionnaires et dirigeants ont laissé
brutalement choir non seulement des milliers de passagers, mais aussi les 1 150
salariés.
La direction savait pourtant
depuis des mois que la compagnie risquait le dépôt de bilan. Mais, hors de tout
contrôle, elle a menti en affirmant encore début septembre que ces difficultés
n’auraient aucune répercussion sur ses vols, ses clients et ses employés.
Les dirigeants d’Aigle Azur ont
ainsi vendu jusqu’au dernier moment des billets d’avion pour l’Algérie, le
Mali, le Portugal, etc., encaissant l’argent des passagers tout en préparant la
cessation d’activité. Dix jours après l’arrêt des vols, il reste encore
13 000 personnes qui, pour voyager, doivent racheter un nouveau billet au
prix fort sur une autre compagnie, en étant presque sûrs que leur billet Aigle
Azur ne leur sera jamais remboursé.
La compagnie ne traite pas mieux
ses employés, à qui elle a arrêté de verser leurs salaires, pris en charge par
un fonds de garantie. À l’appel de syndicats, des rassemblements ont eu lieu le
9 septembre devant le siège d’Aigle Azur à Orly et devant le ministère des
Transports à Paris. Ce n’est pourtant pas le gouvernement, tout à fait au
courant cet été de la catastrophe à venir mais qui n’a rien dit, qui sauvera
les emplois.
Le secrétaire d’État aux
Transports va se contenter de superviser le partage des dépouilles d’Aigle Azur
entre ses concurrents. Quatorze capitalistes du secteur, dont Air France, se
sont ainsi déclarés, mais aucun ne veut reprendre la compagnie défaillante. Au
contraire, ils font le pari de sa liquidation, voulant mettre la main sur telle
ou telle ligne aérienne et surtout sur les créneaux de décollage et
d’atterrissage à l’aéroport d’Orly qui vont avec.
La comédie du repreneur a été
déjà jouée bien des fois dans des secteurs variés de l’économie, avec à la clé
des licenciements. Ces vautours ne sont pas des sauveurs pour les salariés
d’Aigle Azur, qui devront se faire entendre haut et fort.