Médias :
certains sont plus égaux que d’autres !
Le CSA a annoncé le 10 mai quel
temps d’antenne sera attribué à chacune des 34 listes présentes aux élections
européennes. La méthode utilisée pour une répartition dite équitable est pour
le moins surprenante et s’apparenterait davantage à un jeu de hasard… truqué
bien entendu, comme tous ces types de jeux.
On mélange dans un gobelet 34
noms et 312 minutes, on enlève des secondes, on rajoute des minutes, on secoue
le tout et, ô surprise, la liste LREM s’en sort avec un temps d’antenne de 55
minutes et 53 secondes, suivie par le RN, qui disposera de 48 minutes et 11
secondes, puis des listes Les Républicains, PS/PP/ND, LFI et EELV. Loin
derrière viennent une vingtaine de listes, dont celle de Lutte ouvrière, qui
devront chacune se contenter d’une apparition de 3 minutes et 33 secondes.
Auparavant, il y avait certes une
disparité entre les listes dites grandes, celles ayant eu des représentants aux
Parlements français et européen lors d’élections précédentes, et les autres,
qualifiées de petites. Mais Macron, dont le parti venait d’être créé, a changé
la donne afin que celui-ci obtienne la plus grosse part du gâteau. Par
conséquent, la nouvelle loi de juin 2018 fixe le temps de parole en tenant
compte non seulement du résultat de différentes élections, mais aussi des
indications des sondages et même de la « contribution des candidats à
l’animation du débat électoral » !
Pour contribuer à l’animation des
débats ainsi conçus, encore faudrait-il y être invité, ce qui y est rarement le
cas de Nathalie Arthaud et de Jean-Pierre Mercier, les représentants de la
seule liste se situant dans le camp des travailleurs. Ses militants sont
heureusement présents dans les entreprises et dans les quartiers, pour en
parler directement avec la population.
Marianne
LAMIRAL (Lutte ouvrière n°2650)