mardi 6 novembre 2018

États-Unis Midterm : les élections de mi-mandat. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine


États-Unis : les élections de mi-mandat

Le 6 novembre auront lieu aux États-Unis les élections de mi-mandat, dites de midterm. Outre les postes officiels à tous les niveaux de l’appareil d’État qu’une kyrielle de politiciens se disputent, elles renouvellent en partie le Congrès fédéral, composé de 435 représentants dont les mandats sont de deux ans et sont soumis à élection chaque année paire.
Comparé au système français où les députés sont élus pour cinq ans, le système américain pourrait apparaître plus démocratique. Toutefois, au sein du Congrès, le pouvoir appartient principalement aux sénateurs dont les mandats ne sont renouvelés que par tiers. Les électeurs ne peuvent donc se prononcer en novembre que sur 33 sièges de sénateurs sur 100. De plus, il y a deux sièges de sénateur pour chaque État, que ce soit pour la Californie très peuplée ou pour le Wyoming qui l’est 68 fois moins. Les majorités sénatoriales ne reflètent donc que de très loin les changements d’opinion de l’électorat. D’autant moins que le système électoral américain est ainsi fait qu’il organise institutionnellement le monopole des deux partis de la bourgeoisie américaine et leur alternance.
Pour l’instant, le Parti républicain, celui du président Trump, domine les deux Chambres du Congrès. Sachant très bien que la perte de contrôle du Congrès rendrait la fin de sa présidence difficile, Trump s’est lancé dans la campagne de mi-mandat avec une démagogie tout azimut pour satisfaire l’électorat chrétien pratiquant. Il a nommé à la Cour suprême un juge anti-avortement, véritable tartuffe accusé de tentative de viol. Il tire à boulets rouges sur les immigrés, accusant les pauvres d’Amérique centrale, dont la caravane voudrait franchir la frontière des États-Unis, d’accueillir en leur sein des terroristes moyen-orientaux, et les démocrates de les avoir payés. Pour plaire aux réactionnaires en tout genre, Trump hurle au communisme en pointant le danger de victoire des quelques candidats démocrates qui se disent socialistes, au sens de la social-démocratie européenne.
Aux travailleurs, il offre son nationalisme bruyant, et le vain espoir que les guerres commerciales qu’il a allumées de par le monde se traduiront par des créations d’emplois ouvriers, alors qu’il a baissé énormément les impôts des entreprises et des riches particuliers.
Si cette démagogie a permis au milliardaire Trump de s’assurer le vote de suffisamment de travailleurs pour remporter l’élection présidentielle de 2016, c’est que la politique des démocrates au pouvoir précédemment leur avait probablement laissé de très mauvais souvenirs. Conséquence de la crise de 2007-2008, pendant huit ans Obama a renfloué le système financier à coups de centaines de milliards, pendant que le chômage augmentait dramatiquement. Les emplois créés par la suite ne l’ont été qu’avec des salaires si bas qu’ils ne permettent pas de s’en sortir. Les familles ouvrières sont en outre confrontées à une dégradation sans précédent du système éducatif public, le seul qui leur soit accessible.
Le Parti démocrate ne fait bien sûr pas campagne sur ce bilan. S’il peut espérer le 6 novembre remporter la majorité à la Chambre des représentants, et peut-être au Sénat, c’est en comptant que les outrances et les nombreux mensonges de Trump démobiliseront suffisamment les électeurs républicains, tout en en incitant d’autres à voter pour le camp démocrate.
Quel qu’il soit, le résultat des élections ne dépendra que de loin de la volonté des électeurs. Aux États-Unis, les règles de financement des campagnes électorales laissent toute latitude à la bourgeoisie de favoriser les candidats de son choix, qui à leur tour saturent les télévisions de publicités électorales. De ce point de vue, le Parti démocrate est en bonne position : à quinze jours du scrutin il a recueilli 50 % de dons de plus que les républicains dans les 45 compétitions considérées comme les plus serrées pour des sièges de représentant.
L’élection du prochain gouverneur de l’État d’Illinois est assez caractéristique. Elle met aux prises un démocrate milliardaire et un républicain multimillionnaire, ancien dirigeant d’un fonds d’investissement, qui a mobilisé 80 millions de dollars, dont 58 millions viennent de sa fortune personnelle. Héritier de la fortune des hôtels Hyatt, celui-ci a récolté 165 millions, dont 162 millions viennent de sa poche !
Les deux grands partis qui s’affrontent dans l’élection américaine n’offrent ainsi aux travailleurs américains que le choix entre deux variantes de candidats de la bourgeoisie, dont chacune espère que l’autre servira de repoussoir.

                                                       Lucien DÉTROIT (Lutte ouvrière n°2622)

Nos camarades pour un "Working Class Party", candidats dans le Michigan


Hôpitaux psychiatriques en déshérence, 145 jours de lutte à Amiens-Pinel


La lutte continue



Ce samedi 3 novembre, au 142ème jour de lutte, le personnel appelait à une manifestation dans les rue d'Amiens.
Plusieurs centaines de salariés de l'hôpital psychiatrique, rejoint par des personnes les soutenant, ont défilé.
Des personnels d'autres hôpitaux, comme ceux de Saint Étienne du Rouvray étaient également présents.
Les revendications restent toujours les mêmes : plus de monde pour offrir des soins dignes aux patients.

Argenteuil : défense de l'espace Jean Vilar plus que jamais


Atrium ou Quechua ? Vérification

 
Les piquets sont bien plantés ?

La tente L’Atrium sera inaugurée samedi prochain, à l’occasion du 74ème salon d’automne de l’Académie argentolienne de peinture.
         Jusqu’alors, ce salon avait lieu dans le complexe Jean Vilar.
         Cela va être l’occasion de vérifier que la localisation de cette structure dite provisoire est totalement inadéquate, et qu’il n’est pas facile d’y déplacer les habitants intéressés vivant dans les autres quartiers de la Ville.
         Cela dit, si la municipalité se donne les moyens pour faire découvrir aux habitants du Val-Nord la peinture artistique…


Commencer par rénover ce qui est le plus urgent

 
Le 1er mai dernier

Nous pouvons mesurer tous les jours la satisfaction de très nombreux Argenteuillais heureux que la structure Jean Vilar soit toujours debout.
         La municipalité doit vite engager les travaux de rénovation du complexe.
         Elle a été capable d’engager des frais très importants pour L’Atrium dont l’utilisation future est totalement hypothéquée. Elle peut donc dépenser la même somme pour engager ces travaux. Avec 2 millions, que ne peut-elle faire !

lundi 5 novembre 2018

Editorial des bulletins d’entreprise Lutte ouvrière de ce lundi 5 novembre 2018


Contre la baisse du niveau de vie, il faut augmenter les salaires et les pensions et les indexer sur les hausses de prix

 « Je fais ça pour mon porte-monnaie », a expliqué à la radio une ouvrière de l’agro-alimentaire, à l’initiative d’une page Facebook de mobilisation contre la hausse des carburants. « Aller travailler devient un luxe, il faut se révolter ! », ajoutait, dans ce reportage, une factrice du même département d’Ille-et-Vilaine. Partout, la colère que suscite la hausse des carburants continue de s’exprimer, parmi les « professionnels de la route », patrons du transport ou du BTP, mais aussi parmi les travailleurs qui n’ont pas d’autre choix que de prendre la voiture. Et il y a de quoi être en colère !

Les vingt à trente euros qu’il faut rajouter pour le carburant, lorsqu’on a encore les moyens d’avoir une voiture, s’ajoutent au reste pour rendre les fins de mois impossibles. Fioul domestique, gaz, loyers, fruits et légumes : oui, tout augmente, sauf les salaires. Sauf les pensions de retraite, qui ont même baissé avec l’ajout de la CSG. Sauf les indemnités journalières des chômeurs, auxquels on explique pourtant qu’ils doivent être prêts à faire des dizaines de kilomètres pour retrouver du travail !

Face au mécontentement, Édouard Philippe a assuré que le gouvernement ne reculerait pas, affirmant que « c’est difficile, mais il n’y a pas le choix ». Les milliards supplémentaires prélevés iront soi-disant à la lutte contre la pollution. À l’heure des coupes claires dans les budgets de la Fonction publique, des économies dans tous les secteurs publics nécessaires à la vie de la population, le gouvernement veut nous faire croire qu’il prélève des milliards supplémentaires dans les poches du monde du travail pour le bien collectif ! Il faudrait non seulement supporter le rackett, mais aussi les mensonges qui l’accompagnent !

Dans cette période de crise, les seules poches qui ne se vident pas sont celles du grand patronat, arrosé de subventions et de cadeaux fiscaux. Cette grande bourgeoisie, servie par le gouvernement, règne sur l’économie et c’est vers elle que convergent les milliards. C’est elle qui tire les salaires vers le bas pour continuer à assurer ses profits malgré la crise de son économie. Et c’est elle aussi qui continue à fabriquer des chômeurs. Ford, Ascoval, Happy Chic : la menace du chômage pèse sur des milliers de travailleurs. Le trust General Electric, qui a racheté la branche énergie d’Alstom en 2015 en s’engageant à créer 1000 emplois, qui a distribué plus de huit milliards de dollars de dividendes à ses actionnaires en 2017, prétexte aujourd’hui des pertes pour justifier une prochaine saignée des emplois.

Les travailleurs n’ont aucune raison d’accepter de subir les bas salaires, le chômage, les retraites de misère. Aucune raison de voir leur niveau de vie amputé. Mais ils ne pourront s’opposer à ce recul qu’en défendant leurs propres intérêts, sans disparaître derrière d’autres catégories sociales qui protestent également contre la hausse des carburants. Les patrons des entreprises de BTP comme du transport routier expliquent déjà qu’ils seront contraints d’augmenter leurs prix, voire de baisser les salaires ou de licencier, si le gouvernement ne leur donne pas satisfaction. Ils défendent leurs intérêts. Mais qu’ils arrachent des concessions au gouvernement ou qu’ils jouent sur les prix ou les salaires, cela se fera au détriment du monde du travail.

Les travailleurs, eux, n’ont pas de possibilité de compenser les hausses de prix. Pour les salariés, les retraités, les chômeurs, la seule façon de s’opposer à la baisse continue de leur niveau de vie est d’exiger l’augmentation des salaires, des retraites et des allocations. Et pour que cette augmentation ne soit pas annulée ensuite, il faut que les revenus du monde du travail suivent automatiquement les hausses de prix et l’inflation. 


Pour ne pas se laisser appauvrir, il faut faire payer le patronat. Il faut contraindre les grands groupes à utiliser les milliards tirés de l’exploitation pour augmenter les salaires et garantir les emplois plutôt que pour gaver les actionnaires. Cela veut dire engager la lutte contre la classe riche, mais en nous battant sur notre terrain. En bloquant les entreprises par la grève, nous avons des moyens infiniment plus puissants de paralyser l’économie et de nous faire entendre.

Educations : Grève le 12 novembre ! Toutes les raisons d’en être


Dans l’éducation : le 12 novembre, tous en grève et dans la rue

Les principaux syndicats de l’éducation, SNES-FSU, CGT éducation, Sud, appellent à une journée de grève le 12 novembre contre les 2 500 suppressions de postes et les réformes prévues dans l’enseignement secondaire par le ministre de l’Éducation nationale Blanquer, qui visent à supprimer un grand nombre d’heures d’enseignement.


Concernant les lycées généraux, sous couvert de permettre aux jeunes de choisir leurs disciplines, Blanquer supprime certaines matières qui étaient communes à tous les lycéens. Ainsi, par exemple, les mathématiques pourraient disparaître de la formation de certains lycéens.
Pour les jeunes en lycée professionnel, les choses sont encore plus nettes. Dès 2019, pour les formations en Bac pro et CAP, il est envisagé moins de mathématiques, moins de français, moins d’histoire-géographie, et moins de langues vivantes. Le nombre de semaines de stage en entreprise augmenterait. Le gouvernement veut réduire les formations qui sont dispensées en lycée pour orienter de plus en plus les jeunes en CFA, c’est-à-dire en apprentissage.
Les jeunes des classes populaires auraient donc accès à beaucoup moins des enseignements de culture générale alors que, souvent, seule l’école la leur apporte. L’objectif du gouvernement est évidemment de faire des économies.
La diminution des heures d’enseignement entraîne celle du nombre de professeurs, qui sont par ailleurs de plus en plus recrutés comme contractuels, comme cela se fait dans tous les services publics.
Si les enseignants sont concernés par ces attaques, la jeunesse des classes populaires l’est tout autant si elle ne veut pas être simplement de la chair à exploiter. Le 12 novembre est une occasion de faire entendre, par la grève et dans la rue, l’opposition des enseignants et des jeunes aux projets de Blanquer.

                                                          Aline RETESSE (Lutte ouvrière n°2622)

Produits pétroliers : pour les travailleurs qui ne récupèrent rien, des augmentations de salaires sont nécessaires


Taxes : les travailleurs payent, le patronat récupère

Les transporteurs routiers peuvent se faire rembourser la taxe sur les produits pétroliers, la TICPE, qui pèse sur le gazole et qui, avec la TVA, représente plus de 60 % du prix des carburants.


L’État établit un taux forfaitaire de remboursement pour cent litres de gazole. En outre, comme dans toutes les entreprises, le patronat ne paye la TVA que sur la valeur ajoutée. Ce qui signifie qu’il peut récupérer celle qu’il paye sur ses achats de carburant.
Malgré tous les avantages qui leur sont consentis, les patrons du transport routier non seulement payent des salaires de misère à leurs salariés, mais leur mènent une guerre permanente pour réduire ces salaires. Le dernier exemple a été donné récemment, lorsqu’ils ont réclamé que la loi travail leur permette de ne plus payer les heures supplémentaires. Il a fallu des grèves et des manifestations des salariés du secteur, qui connaissaient bien leurs patrons, pour empêcher une telle mesure.

                                                     Paul SOREL (Lutte ouvrière n°2622)