Face aux
attaques gouvernementales, le monde du travail doit riposter !
Macron et son gouvernement,
d’ordinaire si arrogants, font leur rentrée dans une certaine fébrilité. Avec
l’affaire Benalla, la croissance en berne et une impopularité record, ils
avaient déjà fort à faire. Et voilà que Nicolas Hulot démissionne, forçant Macron
à remanier dans l’urgence. À l’heure où nous écrivons, nous ne connaissons pas
la composition du nouveau gouvernement. Mais qu’est-ce que cela peut changer ?
Hulot a servi de caution verte à
un gouvernement pour qui l’écologie n’est qu’un affichage. Sa démission est un
aveu : dans le système capitaliste, les intérêts des entreprises et les profits
privés priment sur l’environnement et la santé publique. Son remplaçant sera
tout aussi impuissant et complice de cette logique sinistre.
Autre sujet de fébrilité : Macron
ne savait plus trop ce qu’il voulait concernant le prélèvement de l’impôt à la
source. Cela fait longtemps que l’État voudrait, comme dans d’autres pays,
disposer directement de l’impôt, sans aller le réclamer aux salariés l’année
suivante.
Mais du coup, à partir de la mise
en place de la réforme le 1er janvier prochain, le salaire net ou la pension de
retraite versés chaque mois aux travailleurs imposables seraient réduits de 50,
100 ou 200 euros. Ce n’est certes pas ce qui dérange Macron ! Mais il est
embarrassé par le fait que les salariés constateront, en temps réel, la
faiblesse de leur salaire net. Dure tâche, que de tenter de faire prendre les
vessies pour des lanternes… Macron peut d’autant plus reculer sur cette réforme
que les patrons ne souhaitent pas que leurs salariés constatent la faiblesse de
leur salaire réel, voire veuillent du coup réclamer des augmentations.
Les salariés n’ont aucun intérêt
au prélèvement à la source : leur situation financière serait encore mieux
connue de leur patron, alors qu’à l’inverse ils ne savent rien des revenus de
leur employeur. Et prélèvement à la source ou pas, l’impôt sur le revenu
continuera d’être payé par les salariés, alors que l’impôt sur la fortune a été
supprimé.
Le gouvernement va continuer à
servir les intérêts des plus riches, même si cela doit le rendre encore plus
impopulaire. L’inflation repart de plus belle, mais il vient d’annoncer que les
allocations familiales, les allocations logement et les pensions de retraite ne
seraient plus indexées sur les prix. Tandis qu’en un an, ceux-ci ont augmenté
de 2,3 %, les allocations et les pensions n’augmenteront que de 0,3 %. Les
retraités, déjà frappés par la hausse de la CSG, perdront encore plusieurs
centaines d’euros de pouvoir d’achat.
Le gouvernement a aussi annoncé
des dizaines de milliers de suppressions d’emplois de fonctionnaires. Par
ailleurs, 260 000 emplois aidés ont déjà été supprimés en deux ans, et le
gouvernement veut encore tailler dans leurs effectifs. Toutes ces suppressions se
traduiront par autant de chômeurs supplémentaires, et elles dégraderont encore
plus des services utiles à la population.
Quant à l’assurance-chômage, le
Medef veut diminuer les indemnités et leur durée, et la ministre du Travail
Muriel Pénicaud a expliqué hier que le gouvernement « n’avait aucun tabou »,
façon hypocrite de dire qu’il voudrait les réduire. Et le Premier ministre
Edouard Philippe, lui, s’en est pris aux arrêts maladie, trop nombreux à ses
yeux.
Enfin, le gouvernement prépare
une réforme des retraites, qui augmenterait la durée de cotisation et réduirait
le montant des pensions.
C’est l’austérité pour les
salariés et les retraités, mais pour les entreprises françaises, l’argent coule
à flot. En 2017, elles ont versé 44 milliards d’euros à leurs actionnaires, un
record en Europe, et 24 % de plus qu’en 2016 ! Peu de salaires ont connu une
telle augmentation. Et pour cause : ces sommes sont directement volées sur
notre travail, pour enrichir ceux qui détiennent le capital.
Le 9 octobre, la CGT, FO,
Solidaires, les organisations de retraités, d’étudiants et de lycéens appellent
à faire grève et à manifester contre la politique du gouvernement. Tout en
sachant qu’une seule journée ne pourrait suffire à faire reculer le
gouvernement et le patronat, il nous faut bien sûr y participer.
Les travailleurs ne doivent pas
accepter la baisse des salaires et des pensions et la dégradation de leurs
conditions d’existence. Alors, à l’heure des bonnes résolutions de rentrée,
face aux attaques du patronat et du gouvernement, préparons-nous à rendre enfin
les coups !