jeudi 19 juillet 2018

Bonnes lectures (9) de l’été : Le métier de lire, Bernard Pivot-Pierre Nora, Gallimard


Le métier de lire

 


Bernard Pivot, l’animateur naguère d’Apostrophes, de 1975 à 1990, est venu à Argenteuil ces dernières années. Nous avions acheté son livre, datant de 1990, où il s’entretient avec Pierre Nora de l’épopée de cette émission qui a marqué l’histoire de la télévision. Je l’avais laissé sur le tas de livres, et voilà que l’été m’a permis hier de vivre un beau temps de lecture.
          Oui, un beau livre sur la lecture, sur les livres et les auteurs. Des moments cocasses. La découverte d’auteurs que l’on ne connaissait pas, et que l’on lira donc à un moment ou un autre, une réflexion sur les médias. Les rapports entre celles-ci et le monde de l’édition.
          Un livre pas difficile où l’on ne s’ennuie pas, une belle matinée de lecture… Que demander de plus ?
           J’ai découvert qu’il y a la suite, à propos de « Bouillons de culture » que Bernard Pivot anima les dix années qui suivirent « Apostrophes », et cette fois, c’est en « Folio »… 

Le métier de lire, Bernard Pivot-Pierre Nora, Gallimard, 13 euros

mercredi 18 juillet 2018

Sport d’élite et sport populaire : un sort bien différent


Au régime sec

 

Un terrain de foot de tous les jours

Le discours sur le thème « la coupe de monde, ce sont les quartiers populaires de France qui gagnent » vient à point pour Macron .Cela lui permet de faire oublier - pour un court instant - ses attaques contre les travailleurs.
Pourtant si quelques jeunes issus de quartiers populaires deviennent des stars du sport, ce ne sera pas grâce à lui. Car son gouvernement a diminué le budget du Centre national pour le développement du sport, passé de 514 millions d'euros en 2017 à 339 en 2018. Or cet organisme est censé aider au financement des équipements sportifs manquant dans les « quartiers prioritaires de la politique de la ville »...

Maroc, Rabat, Rif marocain : les manifestations continuent


Au Rif comme ailleurs au Maroc, opprimés !

  

Le roi du Maroc

Des milliers de personnes ont manifesté le 15 juillet à Rabat, capitale du Maroc, en soutien aux militants du mouvement de protestation du Rif marocain, lourdement frappés par des peines de prison. Depuis plus d'un an, ce mouvement - le hirak - a exprimé la colère de la population du Rif contre le chômage, les bas salaires et le manque d'infrastructures.
Or la population pauvre du pays peut se reconnaître dans cette protestation, au même titre que les rifains. Et c'est ce que craint le régime marocain - une dictature monarchique qui est aussi une dictature des riches.

Emploi des jeunes et la députée d’Argenteuil-Bezons qui rêve


Enième plan pour jeunes laissés en plan

 

Que du beau monde. « Tous mobilisés » dit-elle. Elle y croit vraiment ?

La députée d’Argenteuil-Bezons découvre la vie. Elle vient d’annoncer qu’Argenteuil était concerné par un “Plan 1000 jeunes” qui, selon elle, va mobiliser « la Préfecture, des acteurs de l’emploi et de l’intermédiation, les acteurs du territoire… ». « C’’est recréer ce lien entre les jeunes et les entreprises, avec des méthodes de recrutement différentes, qui valorisent davantage les profils, les compétences, les savoir-être… »
         De la même : « Pourtant, les talents et les ambitions existent ! Mais, encore trop souvent, les employeurs potentiels s’arrêtent au CV, à l’expérience professionnelle, au diplôme… ».
         Le directeur d’ATOS-France qui est sur la photo et dont l’entreprise est installée à Bezons depuis une dizaine d’années n’avait pas eu, par exemple, le temps de s’en rendre compte ?
         Nouveau plan après tant d’autres, et qui a toutes les chances de faire plouf comme les précédents.
         Pour trouver un emploi dès la fin des études aux milliers de jeunes qui n’en trouvent pas, il faudra de toutes autres mesures, et surtout ne pas attendre que les employeurs fassent ce qu’ils n’ont pas fait depuis des décennies et qu'ils ne feront jamais.
         La députée, contente d’elle-même, dit s’être « beaucoup mobilisée ». Elle y croit vraiment ? Oui, avec toutes les illusions du monde.

Migrants : Gouvernements d’assassins


Assassins !

 

Selon Médecins sans frontières, plus de 600 migrants sont morts noyés en Méditerranée ces quatre dernières semaines. Mondial oblige, les médias en ont encore moins parlé que d'habitude. C'est pourtant une terrible hécatombe.
Les passeurs qui embarquent les migrants sur des rafiots incapables de tenir la mer ont leur part de responsabilité, mais les dirigeants européens qui refusent de les secourir, qui les empêchent de débarquer ou qui ne les laissent accoster qu'au compte-gouttes sont tout aussi criminels.
Les gouvernements de l'Union européenne sont des gouvernements d'assassins.

Migrants : bonne lecture (8) pour une réalité d’horreur : Dans la mer, il y a des crocodiles, de Fabio Geda


Dans la mer, il y a des crocodiles

  


La misère économique, l’horreur sociale, la guerre mènent des jeunes, des familles, des vieillards sur les routes de l’émigration vers des terres aujourd’hui plus tranquilles. Ce récit est un des meilleurs que j’ai lus sur ces migrations. Il faut le lire et le faire lire.
         "Dans la mer il y a des crocodiles" raconte l’histoire "incroyable" d’un garçon de dix-onze ans chassé d’Afghanistan pour le fait d’appartenir à une ethnie minoritaire. Pour se protéger, il va se retrouver au Pakistan. Un périple de cinq ans pour rejoindre l’Italie commence alors. Il passera par l’Iran, la Turquie et la Grèce. On imagine tous les obstacles pour franchir les frontières, et tous les moyens pour le faire : travail pour manger, se dissimuler dans le double-fond d’un camion, se retrouver dans un canot pneumatique... Un voyage hallucinant raconté par un adolescent courageux comme ces millions de migrants aiguillés par le seul espoir de connaître un jour une vie somme toute normale. 
Dans la mer, il y a des crocodiles, Fabio Geda, Liana Levi éditeur, une dizaine d'euros
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mardi 17 juillet 2018

Editorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise du lundi 16 juillet 2018 : « Le Mondial et le piège de l'unité nationale »


Le Mondial et le piège de l'unité nationale

Il aura été difficile d’échapper au battage médiatique autour de la victoire des Bleus en Russie. Ces joueurs ont certes du talent, et la composition de l’équipe de France, avec ses Mbappé, Pogba et Umtiti, ses enfants d’immigrés camerounais, algériens, guinéens, maliens ou haïtiens, devrait rabattre leur caquet à tous ceux qui nous expliquent que les migrants sont un danger. Plus de la moitié des 23 joueurs français sont d’origine africaine. Et encore, nous ne saurons jamais combien de talents potentiels sont morts en Méditerranée, se heurtant aux murailles érigées par les pays riches comme la France.
Sans avoir joué une seule minute, de nombreux politiciens aimeraient bien tirer profit de ce succès. Macron s’est placé au centre de la photo, espérant ainsi regagner quelques points de popularité, alors que ce président des riches est de plus en plus rejeté par le monde du travail. Et tant d’autres, qui ne retiennent pas leurs coups quand il s’agit d’attaquer les travailleurs, tentent de faire vibrer la corde patriotique.
Certes, le football est un jeu et une occasion de faire la fête. Mais les symboles comme le drapeau tricolore et la Marseillaise ne sont pas neutres. Aujourd'hui utilisés pour célébrer une victoire sportive, ils l’ont été jadis pour les guerres coloniales et tant d’autres exactions. Le patriotisme a toujours été un piège utilisé par les pires ennemis des travailleurs et il servira encore, demain, pour tenter de nous unir derrière les capitalistes français, contre les travailleurs d’autres pays.
À partir du succès d’une équipe de foot, Macron, les politiciens et les grands médias voudraient nous convaincre que tous les Français sont dans le même bateau. Ils aimeraient faire disparaître les oppositions sociales et politiques. Tous unis, vraiment ? Unis, les smicards et les milliardaires, dont les fortunes ont encore atteint des records ? Unis, les cheminots et le gouvernement, qui démantèle leur statut pour s’attaquer à tous les travailleurs ? Unis, les personnels des hôpitaux et ceux qui les soumettent à de terribles restrictions ? Unis, les capitalistes comme Carrefour, sponsor de l’équipe de France, et les 2000 salariés qu’il veut licencier ?
Le foot est un business dans lequel on dépense « un pognon de dingue ». On critique les sommes exorbitantes empochées par certains joueurs. Mais si certains d’entre eux gagnent des millions, c’est en partie grâce à leur travail et à leur talent. En revanche, les sponsors, les grands médias, les équipementiers touchent le jackpot sans marquer le moindre but. Dimanche soir, à 360 000 euros la demi-minute de publicité, TF1 pouvait être heureux de la victoire… du Dieu pognon.
En Italie, un syndicat d’une usine de Fiat a dénoncé le fait que la Juventus de Turin, qui appartient à la famille Agnelli, propriétaire de la firme automobile, venait de débourser 100 millions d’euros pour acheter Cristiano Ronaldo. Le décalage entre les sommes disponibles pour un transfert et les menaces de licenciement qui pèsent sur les ouvriers de Fiat est en effet révoltant.
Les politiciens utilisent le football pour faire passer leurs coups bas. En Russie, Poutine a profité du Mondial pour augmenter la TVA et retarder l’âge de départ à la retraite de huit années pour les femmes et de cinq années pour les hommes, interdisant les manifestations dans les villes où se tenaient les matchs, sans pouvoir totalement les empêcher.
Ici, après avoir célébré la victoire des Bleus, Macron et son gouvernement vont poursuivre leur sale besogne. Ils veulent s’attaquer aux régimes de retraite et aux aides sociales et, entre autres, prélever un milliard d’euros sur les aides personnalisées au logement. Même les handicapés sont ponctionnés. Le gouvernement veut supprimer 100 000 emplois aidés cette année, et 120 000 emplois publics d’ici 2022. Quant aux capitalistes qui affichent leur logo dans les stades et sur les écrans, ils vont continuer à produire plus avec toujours moins de salariés, toujours plus exploités, pour gaver des actionnaires toujours plus riches.
Comme en 1998, après la fête, les réalités sociales nous rattrapent. Le Mondial terminé, les problèmes des travailleurs, des chômeurs, des jeunes condamnés à la précarité et des retraités sont intacts. La guerre sociale continue et nous impose de nous battre pour défendre nos intérêts de travailleurs. Il faut mener cette lutte contre les capitalistes, contre les Macron et contre tous ceux qui parlent d’unité nationale pour mieux gouverner au profit des plus riches.

Argenteuil : des services publics à défendre. Chronique (suite)


Et on les met où ? (I)

 
Depuis, il y a une "boîte à livres". Mais quand elle est pleine ?

Nous avons évoqué samedi la fermeture inopinée la veille de la bibliothèque de l’hôtel de ville et du cinéma Jean Gabin. Le dépôt des livres dans la boîte idoine qui sert à les déposer durant les horaires de fermeture était inaccessible samedi. Lorsque dimanche, elle a été à nouveau accessible… complètement pleine à ras-bord.
         Tout cela n’est pas très sérieux.
         Ce week-end, la municipalité a cumulé les gaffes, et le manque d’anticipation, c’est le moins que l’on puisse dire.

 

Et on les met où ? (II)

 
Jour férié oblige, la poste du centre commercial de la cité Joliot-Curie était fermée ce samedi-matin. Normal. Ce qui l’était moins, c’est qu’il n’y a plus de boîte à lettres en proximité pour y déposer son courrier. Celle de la façade du bureau de poste est obstruée.
         Aujourd’hui, le service public a la poste, c’est vraiment complètement timbré !