Combattre
Macron et toutes les politiques favorables aux capitalistes
En un an, Macron a enchaîné les
attaques contre les droits des travailleurs. Les mesures de son gouvernement
menacent nos conditions d’existence. Si nous n’y mettons pas un coup d’arrêt,
nous irons de recul en recul. Car face à la crise de son système économique, la
classe capitaliste continuera de mener une guerre brutale contre ceux qui
vivent de leur travail. C’est avec l’aggravation de l’exploitation qu’elle
récupère de quoi continuer d’augmenter les profits des entreprises et surtout
les dividendes des actionnaires les plus riches.
La politique de Macron continue
d’ouvrir un boulevard au grand patronat. Et celui-ci s’y engouffre. Ainsi, la
direction de PSA veut imposer aux ouvriers de l’usine de Vesoul de passer de 35
heures de travail hebdomadaires à 37 h 45. Cela représente une augmentation de
plus de 8 % du temps de travail, pour une augmentation des salaires inférieure
à 3 % ! Et, derrière cette aggravation de l’exploitation pour ceux qui restent
au travail, il y a 150 emplois supprimés par an sur les trois prochaines
années. Voilà la traduction concrète de la loi travail : c’est ainsi que la
classe capitaliste augmente ses profits, en faisant payer le prix fort au monde
du travail !
Eh bien, en face, dans le camp
des travailleurs, nous devons, nous aussi, nous mettre en ordre de bataille
pour riposter ! Si Macron et le patronat connaissent actuellement leur premier
retour de bâton, nous le devons aux cheminots qui se sont lancés dans la grève.
Ils y ont été forcés par l’attaque frontale d’un Macron sûr de lui… qui est
tombé sur un os, parce que cette grève tient bon ! Et, en tenant bon, elle
permet la prise de conscience par de nombreux travailleurs qu’il n’y aura pas
d’autre alternative que le combat contre la rapacité du monde patronal et
contre l’arrogance du gouvernement qui le représente !
La grève des cheminots se
poursuit, ponctuée de manifestations. Mardi, la journée de grève et de
manifestation de la Fonction publique dénoncera les suppressions d’emplois
orchestrées par l’État. Et samedi 26 mai aura lieu la manifestation organisée
par des organisations politiques de gauche, des associations et des syndicats
dont la CGT.
Lutte ouvrière participera à
cette manifestation au côté des travailleurs qui veulent profiter de cette
occasion d’exprimer leur soutien aux cheminots et leur opposition à la
politique de Macron, faite sur mesure pour le grand capital. Mais cela ne doit
pas masquer le fait qu’il y a là une opération politique que nous dénonçons.
Celle de faire d’une nouvelle version d’Union de la gauche ou de Gauche plurielle
la perspective politique bornant l’horizon des travailleurs.
Cela ne peut pas être notre
perspective. Les travailleurs qui ont vécu cette période ont des raisons de se
souvenir de Mitterrand, déclarant avant d’être élu, qu’on ne peut pas être au
Parti socialiste sans combattre le capitalisme, et menant ensuite la politique
du grand patronat. Plus près de nous, Hollande affirmait « mon adversaire,
c’est la finance », avant de s’aplatir devant les financiers !
De Mélenchon, ancien ministre de
Jospin, à Hamon, ancien ministre de Hollande, ceux qui veulent aujourd’hui nous
vendre une nouvelle alternative politique « de gauche » ont activement
contribué à la politique antiouvrière des gouvernements auxquels ils ont
participé. Demain, ils ne seront pas plus du côté du monde du travail. Une fois
au gouvernement, ils dérouleraient le tapis rouge à la bourgeoisie.
Car le véritable pouvoir dans
notre société est celui du grand capital, de la classe capitaliste qui le
monopolise. Pour s’en prendre à ceux-là, les travailleurs ne peuvent pas
confier à nouveau leur sort à un politicien, même la bouche pleine de phrases
dures aux puissants, en espérant qu’il prendra leur sort en compte !
Il faut être nombreux dans la rue
le 26 mai, pour manifester contre la politique de Macron au service des plus
riches. Mais Lutte ouvrière y affirmera en même temps que cette énième union de
la gauche, qu’on nous présente comme la seule alternative pour les
travailleurs, n’en est pas une.
Oui, il faut un débouché
politique aux luttes des travailleurs. Mais pour défendre nos intérêts
matériels et politiques, nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes. Ceux qui
militent dans le camp des travailleurs doivent retrouver les idées et le
langage de la lutte de classe. Car, remplacer Macron par qui que ce soit
d’autre ne mettra pas fin au pouvoir de l’argent de la classe capitaliste.
C’est le monde du travail, conscient de sa force et organisé pour défendre ses
intérêts politiques qui en a le pouvoir !