Pour que
2018 soit l’année de la riposte ouvrière !
En guise de vœux, Macron s’est
livré à un exercice aussi hypocrite que convenu. Comme il l’avait déjà fait il
y a six mois, et comme Sarkozy et Hollande avant lui, il a promis qu’il n’y
aurait plus de sans-abri. Mais il n’y en a jamais eu autant, et les associations
expliquent que l’hébergement d’urgence est saturé ! Quant au droit d’asile,
c’est un mot creux quand les réfugiés sont ainsi pourchassés par la police.
Pour gagner la France, ils sont amenés à prendre des risques toujours plus
grands, comme le franchissement de cols des Alpes en plein hiver. Et le
gouvernement veut encore durcir la législation à leur encontre. Alors, placer
sa politique sous le sceau de la fraternité et de l’humanisme, quelle
fumisterie !
Les premières étrennes sont pour
le patronat, avec les effets concrets des ordonnances Macron-Pénicaud sur le
Code du travail, dont des décrets viennent d’être publiés.
Par exemple, la rupture
conventionnelle collective permet maintenant à des entreprises en parfaite
santé de se débarrasser de nombreux salariés sans même recourir à un plan
social ni proposer de reclassements. PSA Peugeot-Citroën, qui a déjà supprimé
près de 25 000 emplois en cinq ans, en produisant plus de voitures et en
gagnant des milliards, veut y avoir recours. Pimkie, propriété du groupe
Mulliez, l’un des plus riches du pays (Auchan, etc.), veut aussi supprimer 200
emplois avec cette facilité offerte par Macron aux patrons. Comme l’expliquait
une syndicaliste, alors que les salariés licenciés en 2010 par cette chaine de
prêt-à-porter avaient pu recevoir 30 000 à 50 000 euros d’indemnités, une
vendeuse licenciée en 2018 ne recevra que l’indemnité légale, soit moins de 5
000 euros pour quinze ans d’ancienneté. D’autres firmes préparent leurs sales
coups.
Et encore n’est-ce que le début
de la mise en œuvre d’une réforme entièrement dictée par le patronat.
Le gouvernement veut maintenant
attaquer les demandeurs d’emploi. Ceux-ci sont trop bien indemnisés au goût du
patronat. Le projet est donc de couper rapidement les allocations aux chômeurs
qui refusent plus d’une offre. Le gouvernement fustige la « fraude sociale ».
En réalité, même d’après les chiffres officiels, celle-ci est dérisoire par
rapport à la fraude fiscale pratiquée par les grandes entreprises et par les
riches. Mais, pour ceux-ci, le gouvernement déroule le tapis rouge :
suppression de l’impôt sur la fortune, plafonnement de l’impôt sur les revenus
du capital, baisse de l’impôt sur les sociétés. Il n’est plus nécessaire
d’aller dans un paradis fiscal, la France en devient un !
Macron comble les vœux des
riches. Publié la semaine dernière, le palmarès Bloomberg montrait que les 500
plus grandes fortunes mondiales avaient vu leur patrimoine augmenter de 23 % en
un an. Quels salariés pourraient en dire autant ? La fortune de Bernard
Arnault, patron de LVMH et 6e patrimoine mondial, a augmenté de 20 milliards
d’euros en un an, soit de 38 000 euros à chaque minute !
Pour les classes populaires,
c’est l’inverse. Au 1er janvier, le gaz (+ 7 %), les taxes sur les carburants,
les timbres ou les assurances augmentent. La hausse de la CSG de 1,7 % va
frapper les retraités, et d’autres aussi. Le gouvernement se vante d’un «
budget de pouvoir d’achat » pour 2018. C’était un conte de Noël pour les petits
enfants ! L’Insee lui-même explique que la facture fiscale s’alourdira de 4,5
milliards. Et seuls les naïfs apprécieront le cinéma autour de la suppression
de la taxe d’habitation : on tentera de nous la faire payer, d’une façon ou
d’une autre.
« Macron a fait les quelques
réformes que nous attendions depuis des années », s’est réjoui Pierre Gattaz,
le président du Medef. En effet. Et, en cette période de bilan, la presse
complaisante se joint aux milieux patronaux pour féliciter Macron d’avoir
réussi à faire passer ses mesures, sans déclencher de contestation sociale.
S’ils sont soulagés, c’est qu’en fait ils ont peur des travailleurs. Peur que
les salariés relèvent la tête et s’opposent à ces attaques en règle. Eh bien,
leurs craintes sont fondées !
Alors, nos vœux sont aux
antipodes de ceux de Macron. Nous souhaitons que 2018 soit l’année de la
riposte ouvrière. Que les travailleurs, qui font fonctionner toute la société,
rejettent tout fatalisme. Qu’ils rendent les coups que leur portent le patronat
et ses pantins du gouvernement. Nous souhaitons qu’en 2018 le monde du travail
ne subisse plus les attaques, mais défende ses intérêts et impose ses
revendications.