mercredi 6 septembre 2017

Révolution russe de 1917 : Petrograd rouge (III) : quand dans les usines, le patronat cessait d'être le maître


Un passage que je dédie aux travailleurs de GM&S et de PSA Poissy qui ont été opposés hier à Poissy à ce qui rappelle étrangement les pratiques de Simca et de son « syndicat » maison, la CFT, des années 1970

1970 ? Non, 2017. Poissy, usine PSA hier


Quand la peur changera de camp (suite)

« …Aux chantiers navals Baltique, pas moins de soixante membres de la direction furent rétrogradés, transférés ou expulsés de l’usine en charrette. A la Cartoucherie, jusqu’à 80% du personnel technique furent expulsés, le comité refusant qu’ils fassent appel auprès de la Chambre de conciliation. Aux chantiers navals de l’Amirauté, de la Nouvelle-Amirauté et à ceux de l’île Galerny, quarante-neuf techniciens furent expulsés lors de de meetings devant l’ensemble du personnel. La direction insista pour que chaque employé puisse faire appel, mais fut finalement forcée d’accepter le fait accompli. A l’Usine de tubes, le directeur et quatorze cadres furent relevés temporairement de leurs fonctions par le soviet d’usine.
         La purge s’étendit aux entreprises privées. A l’usine textile Thornton, les ouvrières chassèrent de leur local trente gardiens. A l’usine Baranovski, vingt-cinq membres de la direction furent licenciés par les ouvriers, et dix-huit d’entre eux sortis dans des charrettes pour s’être comportés dans le passé comme des bourreaux. Après de longs débats, douze membres de la direction de l’usine de chaussures Skorokhod et seize de l’usine chimique Tentélevski furent remerciés sous la pression des ouvriers. Les raisons pour lesquelles les ouvriers renvoyaient les hiérarques étaient diverses. A l’usine triangle, le 5 mars, une assemblée générale des délégués d’atelier décida que « tous les contremaîtres qui désorganisent la production en cachant des outils, etc., ne doivent pas avoir le droit de travailler. Nous demandons aux ouvriers d’en informer le Soviet des députés ouvriers »…
         (A suivre)
Le soviet de Petrograd

mardi 5 septembre 2017

Lycées et collèges du Val d’Oise : catastrophe : les effectifs à la dérive d’enseignants


Recherche professeurs désespérément

 
C'est mieux avec un enseignant
En cette rentrée dans le Val d'Oise, le nombre de postes de professeurs non pourvus est impressionnant et catastrophique dans le second degré (collèges et lycées). Ce n'est hélas pas étonnant : le métier de professeur n'attire pas les vocations. Par exemple, dans plusieurs matières, le concours pour devenir "professeur certifié" a moins de candidats que de postes ouverts !
         Toutes les filières sont touchées : les filières générales (et comme d'habitude, sciences et langues sont les plus sinistrées) mais aussi les filières professionnelles, dont les médias parlent moins.
         Un exemple sur Eaubonne : au lycée général et professionnel Louis Armand, ces derniers jours, il manquait encore 5 professeurs, pour un total de 52h de cours non assurées.
         Va-t-on comme l'an dernier devoir recruter des personnes qui, certes, ont les connaissances à transmettre aux élèves, mais n'ont jamais eu de formation en pédagogie ? Pendant combien d'années encore devra-t-on sacrifier des dizaines de milliers d'élèves sur l'autel des économies budgétaires à l'éducation nationale ?
         Les parents s'étaient mobilisés l'an dernier, il va sans doute falloir recommencer, voire passer à la vitesse supérieure.

Argenteuil : lycée Georges Braque : la grève est déclarée


Enseignants, secrétaires, ouvriers d’entretien,…, tous dans le même bain



 
Ce ne sont pas seulement les postes d’enseignants qui sont en ligne de mire de la politique gouvernementale. Nous évoquions ces derniers jours la situation catastrophique de la médecine scolaire. Mais nous pouvons également évoquer celle de l’encadrement administratif des collèges et lycées. Ainsi au lycée Georges Braque d’Argenteuil, établissement populaire s’il en était, le deuxième poste de secrétariat de direction, tellement nécessaire, est supprimé. Les personnels avaient fait une lettre pour protester, mais le rectorat de Versailles et le conseil régional n’en ont pas tenu compte.

         Conséquence, la reprise des cours devait avoir lieu demain mercredi 6 septembre. Elle ne se produira donc pas comme prévu, les enseignants ont voté la grève.
                                                                        

Argenteuil : grève, luttes


La grève chez Tellier pour les salaires

Tellier est une petite entreprise de la zone industrielle du Val d’Argenteuil qui produit des ustensiles de cuisine. Les discussions annuelle NAO ayant échoué (la direction ne proposant en dernier ressort que 0,7% d'augmentation), les travailleurs ont décidé la grève pour aujourd’hui. Ils exigent 100 € brut d'augmentation mensuels.

 

Sempérit en lutte

Les « jeudis de la colère reprennent dès ce jeudi 7 septembre à midi.
 

 

Une pensée pour les Pensées

En mai dernier, les travailleurs de l’EPHAD Les Pensées ont fait une longue grève d’un mois. On aurait pu penser que le compromis que la direction avait été obligée de concéder au terme du conflit aurait été de nature à ce qu’elle comprenne un certain nombre de choses… Apparemment, elle le remet en question et crée une sale ambiance. Elle doit vraiment avoir la tête dure… 

 


Le 12, la manifestation partira à paris à 14 heures de la place de la Bastille pour se diriger vers la place d’Italie.
Un car affrété par la CGT part à 12 heures 30 de la salle jean Vilar. Il faut s’inscrire.
Qu’on se le dise…

 


Argenteuil : sport à qui on joue un tour


La boucle est bouclée ?

 La municipalité se tait sur les 10 km, une épreuve sportive pédestre qu'elle avait pourtant mise en place. Comme elle n’en parle pas, il y a tout lieu de penser qu’il n’aura à nouveau pas lieu. D’autant qu’il semble qu’elle se dirige vers son remplacement par un cross qui aurait lieu parc des Cerisiers.
         Résumons :
         Il y eut pendant des décennies une belle épreuve de plus de 13 km qui s’appelait le Tour pédestre d’Argenteuil.
         Il y a une dizaine d’années, elle fut remplacée par un « 10 km », sur un parcours toujours dans la Ville, avec une boucle plus petite.
         Si l’épreuve prévue se déroule dans le seul parc des Cerisiers au Val-Nord, la boucle va connaître une réduction encore plus notable.
         On se dirige vers quoi à l’avenir ?
         Un grand tour du parc de la mairie, voire un parcours dans le bureau (grand) du maire ?

lundi 4 septembre 2017

Editorial des bulletins Lutte ouvrière d'entreprise de ce lundi 4 septembre 2017



Le 12 septembre, faire entendre la protestation des travailleurs contre la politique du gouvernement

Le gouvernement a publié ses ordonnances modifiant le Code du travail. C’est une attaque frontale contre le monde ouvrier.
L’attaque majeure consiste à démolir le contrat de travail en permettant au patronat de le remettre en cause quand il veut, comme il veut. Il pourra le faire par des « accords d’entreprise », en face desquels, à cause de la pression du chômage, les travailleurs devront s’incliner ou prendre la porte. Avec la réduction et le plafonnement des indemnités prud’homales, le patronat aura la garantie que même en cas de licenciement reconnu abusif cela ne lui coûtera pas cher.
Le fait que le patron fasse sa loi dans l’entreprise est une réalité vieille comme le capitalisme. Mais le mouvement ouvrier avait imposé quelques limitations. Le but de ces ordonnances est de les faire voler en éclat.
Pénicaud met en avant les intérêts des petites entreprises pour justifier cette réforme du Code du travail. Et les médias nous montrent des petits patrons qui considèrent les militants syndicaux comme des empêcheurs d’exploiter en paix, se réjouissant à l’idée de pouvoir imposer tout ce qu’ils voudront à leurs salariés. Mais il ne faut pas se laisser tromper. C’est le grand patronat qui est à la manœuvre et c’est pour son compte que le gouvernement agit.
Il y a déjà les mesures qui le favorisent directement. Une multinationale réalisant des milliards de bénéfices à l’échelle mondiale pourra, en prétendant qu’une de ses filiales est en difficulté à l’échelle du pays, fermer une usine en n’ayant presque plus rien à justifier et encore moins de dédommagements à payer aux salariés. Plus fondamentalement, le gouvernement mène l’offensive contre les travailleurs pour le compte de la classe capitaliste dans son ensemble et ce sont toujours les plus puissants qui y gagnent le plus.
Alors, nous, travailleurs, devons d’abord dire haut et fort notre opposition à ces ordonnances et aux mesures antiouvrières qui se sont accumulées depuis trois mois. Nous devons le faire par fierté ouvrière.
Laurent Berger de la CFDT a dit qu’il était « déçu » par ces ordonnances. Jean-Claude Mailly de FO s’est félicité d’avoir « bloqué plein de choses », ajoutant que « ça aurait pu être la bérézina ». Ces dirigeants syndicaux parlent comme de mauvais avocats après un procès perdu. Il ne faut pas les laisser parler en notre nom.
La CGT appelle à la grève et à manifester le 12 septembre. Elle nous donne l’occasion de protester. Nous devons le faire. Une direction syndicale qui chercherait à regrouper et à mobiliser la classe ouvrière face à un tel gouvernement de combat contre les travailleurs ne se limiterait pas à annoncer une simple journée d’action et chercherait à populariser un véritable plan de mobilisation. Mais cette journée permettra au moins de faire entendre la voix de ceux qui protestent du point de vue des intérêts des travailleurs. C’est nécessaire.
D’autant plus qu’il ne s’agit que de la première bataille contre ce gouvernement et qu’il y en aura d’autres. Pierre Gattaz, le représentant du grand patronat, a dit que cette loi sur la législation du travail serait le « marqueur du quinquennat Macron ». Après l’augmentation de la CSG, le gouvernement lui-même a annoncé la suite de ses offensives, à commencer par l’assurance chômage. Nous aurons à nous battre. Le patronat et le gouvernement nous y contraindront. Et nous devons reprendre confiance en notre force collective qui est considérable parce que nous faisons tout tourner.
Le pouvoir des Macron et Philippe est fragile. Nous pouvons les arrêter si nous y sommes déterminés. Avant 1968, de Gaulle était présenté comme incarnant un « pouvoir fort ». Ce constat de résignation était le prétexte des directions syndicales de l’époque pour justifier leur passivité. Et il y a eu l’explosion de mai 1968. Des grèves se sont répandues comme une trainée de poudre dans tout le pays. C’est ce genre d’explosion ouvrière qui rendra aux travailleurs la conscience de la force sociale immense qu’ils représentent quand ils se battent tous ensemble pour leurs intérêts de classe.
Macron n’est pas de Gaulle. Loin de là. Les limites de son autorité commencent à se voir. Il sera contesté. Mais toutes les oppositions qui ne viendront pas de la classe ouvrière ne renforceront pas notre camp social. Les travailleurs ne pourront compter que sur leurs mobilisations, sur leur terrain, dans les usines, les bureaux et dans la rue.

Nathalie ARTHAUD/christophe CASTAGNER, deux camps, deux classes face à face au "Live de LCI", dimanche 3 septembre 2017

Rentrée scolaire, semaine de 4 jours, de quatre jours et demi, des décisions avec la peau des autres


Les décideurs ne sont pas les payeurs

 
Rentrée scolaire : combien de casse-tête pour les parents ?
En primaire, le retour de la semaine à 4 jours ou pas a été décidé ville par ville, très tard dans l'année, jusqu'à début juillet pour certaines communes. Cette précipitation, pour des raisons d'économies, ne va pas sans problème pour les parents. En témoigne à Auvers sur Oise, la situation d’une mère célibataire.
Elle avait repris un plein temps à son travail depuis que le mercredi matin était scolarisé. Elle se retrouve « coincée » par la décision de revenir au mercredi sans école dans la commune. Son employeur refuse qu'elle reprenne un temps partiel (4/5ème) pour s'occuper de son enfant le mercredi. Elle n'a pas les moyens de payer le périscolaire toute une journée. Elle ne peut pas emmener son enfant sur son lieu de travail. Elle ne sait pas comment elle va faire...
Eloquent et combien de cas identiques ?