Après des vols de reconnaissance
durant les jours précédents, l’aviation française vient de mener sa première
mission en Syrie. Il n’y a pas eu ni problème ni dommages collatéraux nous
dit-on. Sur ce dernier point, qui peut les croire.
Ci-dessous,
un article dénonçant le caractère impérialiste de cette nouvelle intervention
militaire française, extrait du numéro de notre hebdomadaire Lutte Ouvrière
d’il y a dix jours.
Intervention
en Syrie : Hollande joue encore les va-t-en-guerre
Le 15 septembre, les
parlementaires se sont réunis pour un débat sur l’intervention militaire
française en Syrie. Une semaine après avoir décidé de simples vols de
reconnaissance, Hollande a annoncé, sans surprise, que les frappes aériennes seraient
« nécessaires en Syrie ».
Si des
voix se sont élevées pour critiquer la décision de Hollande c’est que, campagne
électorale oblige, il fallait tout de même tenter de se distinguer un peu.
Sarkozy a ainsi tenté de se montrer plus va-t-en-guerre que Hollande en lançant
sans rire qu’il était « temps d’éliminer Daech » et que «
le plus tôt [serait] le mieux ».
Ces
bombardements auraient pour objectif, dit Hollande, de faire reculer Daech en
Syrie, de rétablir ainsi un semblant d’ordre pour agir « en amont
» contre le départ massif de Syriens fuyant la guerre. Il en irait
également de la « sécurité de la France » menacée par les
djihadistes, rendant indispensable la lutte contre le terrorisme jusqu’en
Syrie.
Il y a un
an, quand furent décidées les frappes aériennes contre Daech en Irak, il
n’était pas question d’agir en Syrie, au risque de soutenir Bachar al-Assad. Le
Drian affirmait alors qu’ « on ne peut pas choisir entre une
dictature sanguinaire et un terrorisme sanguinaire ». Même si rien
ne dit que le choix inverse a été fait, aujourd’hui, soutenir Bachar al-Assad
semble ne plus être un obstacle. Il n’y a rien d’étonnant à cela.
L’impérialisme français s’est toujours accommodé des pires dictatures, les
ennemis d’hier devenant les amis du lendemain.
Alors, si
Hollande veut désormais intervenir en Syrie, ce n’est pas seulement pour tenter
de regagner un peu de popularité, en endossant le costume de chef militaire. Il
agit en représentant d’un impérialisme qui garde des intérêts au Moyen-Orient,
même si cette région est depuis longtemps entièrement sous influence
américaine, et qui cherche à s’y maintenir.
Le chaos
qui règne en Syrie, en Irak, comme dans tout le Moyen-Orient pose en effet un
problème à l’impérialisme français, comme à tous les autres, et en particulier
au plus puissant d’entre eux, l’impérialisme américain. Ils craignent tous que
ce chaos finisse par menacer leurs intérêts économiques et stratégiques. Le
sort du peuple syrien, pris en étau entre des bandes armées en rivalité pour le
pouvoir, celles de Bachar al-Assad, celles de Daech et bien d’autres, est le
cadet de leur souci.
Cette
nouvelle intervention militaire décidée par Hollande sous le couvert de la
lutte contre le terrorisme est une intervention impérialiste de plus. Et, comme
toutes les précédentes menées dans cette région du monde, elle n’aboutira qu’à
accroître encore le chaos, et à remplacer une barbarie par une autre.
Aline
RETESSE