Tous ensembles, nous serons demain plus forts
Depuis
des mois, un certain nombre de mobilisations pour les salaires ont lieu, à l’occasion
des NAO, ces « négociations annuelles obligatoires ». Dans le
département, elles touchent des petites comme des grandes entreprises. Les
travailleurs des Courriers Ile de France terminent ainsi leur troisième semaine
de grève.
A Argenteuil-Bezons, que ce soit chez
Atos, Dassault, Otis, les actionnaires ne veulent rien lâcher. Hausse des
profits pour eux, rien du côté de la hausse des salaires. Des débrayages ont eu
lieu, comme chez Atos cette semaine. La grève est prévue chez Otis à partir du
24 juin.
On parle de la « croissance »
qui serait au rendez-vous de ce début d’année. Mais croissance économique ou
pas, c’est la croissance des profits qui est bien réelle.
Puisque partout les travailleurs sont touchés
par le même fléau du sur-place de leurs salaires, il faudra bien, un jour,
demain, que tous ensembles, nous nous retrouvions pour imposer non seulement aux
actionnaires de chaque groupe mais à tout le patronat les augmentations
substantielles qui s’imposent.
Reprise
économique ? Seuls les riches en profitent
Le 13 mai, l’Insee annonçait que
la croissance de l’économie française, mesurée par celle du produit intérieur
brut, avait « fait un bond »… de 0,6 % au premier trimestre au lieu du 0,4 %
attendu.
Ce serait
la progression la plus forte depuis le printemps 2013. Du coup, pour la presse
et pour le gouvernement « la reprise est bien là » et «
la France est enfin parvenue à accrocher son wagon au train de la reprise
mondiale. » Et après la publication du chiffre de l’Insee, le CAC 40
s’est envolé, surclassant tous les indices des Bourses européennes.
Ce «
rebond » de la croissance de l’économie française serait dû, notamment, à une «
forte hausse de la consommation des ménages » grâce à la chute
des prix du pétrole, à la baisse de l’euro face au dollar qui favorise les
exportateurs, et à la politique de baisse des taux d’intérêt de la Banque
centrale européenne qui rend l’achat immobilier et l’investissement en Bourse
plus accessibles… à ceux qui en ont les moyens. Car les banques ne prêtent
qu’aux riches.
Consultés
par un institut de sondage pour savoir ce qu’elles pensaient du chiffre de
croissance publié par l’Insee, 70 % des personnes interrogées ont répondu qu’il
s’agissait à leur avis d’une amélioration ponctuelle qui ne durera pas. Et pour
cause. Car d’amélioration, même ponctuelle, et de « forte hausse de
la consommation », l’immense majorité de la population n’en a pas vu
la couleur. Elle est plutôt confrontée au contraire aux plans de licenciements,
au chômage, aux restrictions et à l’appauvrissement, autrement dit à
l’approfondissement de la crise. Ce que médias et politiciens appellent la
reprise est d’abord et surtout celle des profits et des dividendes et ne
bénéficie qu’aux plus riches.
Jean-Jacques LAMY