mercredi 14 janvier 2015

Ecole : drôle d'école



Des travailleurs à part entière

Derrière des sigles abscons, les AVS et les EVS sont des personnels qui servent d’appoint dans les écoles primaires, soit pour accompagner des élèves handicapés intégrés dans des classes, soit pour aider les directions d’école. C’est un vrai travail pour un salaire partiel et une situation précaire.
         Le SNUIPP, le principal syndicat enseignant du primaire, organise cet après-midi à 14 heures à l’inspection académique d’Osny un rassemblement pour dire que cette situation doit cesser.
Ces personnels doivent être titularisés et obtenir un vrai salaire.

Lycéens à la rue, collégiens en détresse

Au lycée professionnel Hector Guimard, à Paris, neuf élèves passent leurs nuits dehors, à la rue. Ils sont sans abri et, pour certains, sans papiers.
Il y en aurait comme cela une cinquantaine dans la capitale. Les profs et l'administration du lycée se sont mobilisés pour trouver une solution, ne serait-ce que provisoire, pour ces lycéens.
A Argenteuil, ce sont des collégiens, et pour les mêmes raisons qui sont en grande difficulté.
Quel scandale que ces situations révèlent !


Charb collaborait aussi aux publications de la CGT et de la CGT Education

Charly et les récupérateurs



Ceux qui insultent Charly

Willem, un dessinateur de Charlie Hebdo, a bien défini ceux qui menaient la manifestation parisienne : « des dictateurs africains et des têtes religieuses. Ces individus représentent tout ce contre quoi nous sommes ».
Luz, autre dessinateur de Charlie, a déclaré : « comme disait la caricature de Cabu, ce n'est pas simple d'être suivis par des cons, du genre Angela Merkel (...) on ne peut pas récupérer notre travail, nos dessins... »
Un autre collaborateur de Charlie, Gran, a, lui, dit : « on a été touchés dans notre chair et nous voilà associés à tous ces politiques ».
Bien dit !

mardi 13 janvier 2015

Terrorisme : les barbares et ceux qui prétendent les combattre



Fabius va-t-en guerre

Utilisant l’émotion provoquée par les attentats en France, Fabius a annoncé que les interventions militaires françaises au Mali et au Moyen-Orient seront renforcées Avec l’envoi du Charles-de-Gaulle et d’avions supplémentaires au Moyen-Orient, les raids aériens multiplieront les destructions et les victimes civiles L’armée américaine vient d’ailleurs de reconnaître que ses bombardements en Syrie avaient tué des civils, ces civils qu’elle prétend protéger des exactions de « l’État islamique ».
La guerre contre le terrorisme sert d’alibi. Les troupes françaises sont engagées dans le sillage des troupes américaines, pour que Total, Dassault, Bouygues et compagnie puissent avoir leur part du pillage des richesses de cette région.

Les barbares et ceux qui prétendent les combattre

Multipliant viols et massacres de civils pour étendre leur « califat », les bandes armées de Boko Haram viennent de prendre la ville de Baga dans le nord du Nigeria.
Mais les troupes nigérianes censées les combattre, corrompues, alliées à des seigneurs de guerre locaux, ne valent pas mieux. En 2013, selon l’organisation Human Rights Watch, elles avaient brûlé 2000 maisons et tué 193 civils dans cette même ville de Baga. Quant à la « force multinationale », composée de soldats du Tchad et du Niger, elle a détalé devant Boko Haram.
Les dictatures au pouvoir au Nigeria, au Tchad ou au Cameroun, ont le même mépris des masses pauvres que les barbares que Boko Haram. Elles sont pourtant alliées aux grandes puissances dans leur lutte contre « le terrorisme ». Une alliance que ces grandes puissances ne récusent pas. Bien au contraire !

Editorial des bulletins Lutte Ouvriere d entreprise du 12.01.15

Ne laissons pas nos ennemis de classe dresser les travailleurs les uns contre les autres !
L’horreur des attentats a bouleversé la population. Plusieurs millions de femmes et d’hommes ont exprimé leur indignation le week-end dernier. Mais au nom de l’unité nationale, les dirigeants se livrent à une récupération politique qui est un piège pour les travailleurs.
Oui, ces assassins sont des barbares. Ils ont décimé la rédaction de Charlie Hebdo au prétexte que ce journal avait commis un blasphème. Au passage, ils ont tué un ouvrier de maintenance et des policiers. Ils ont assassiné quatre personnes parce qu’elles étaient de confession juive. Ce ne sont pas seulement des ennemis de la liberté d’expression, ce sont des ennemis de la liberté tout court et, par là même, des ennemis de classe.
Il faut les combattre au nom des intérêts des travailleurs car la violence destinée à faire taire toute expression divergente frappera avant tout les classes exploitées, leur liberté de contester, leur liberté de s’organiser et de revendiquer, quelle que soit leur origine, leur confession ou leur nationalité. C’est ce qui s’est passé en Algérie lors de la terrible guerre civile des années 1990. Les mêmes s’étaient d’abord attaqués aux journalistes, puis aux féministes et aux syndicalistes.
Pour ces gens-là, la religion n’est qu’un instrument de lutte pour le pouvoir. Ils utilisent l’Islam et les divisions religieuses pour creuser un fossé de sang et s’imposer par la terreur comme les seuls représentants de ce qu’ils appellent leur « communauté ». Contre ces apprentis dictateurs, les travailleurs doivent reconnaître une seule et unique communauté, celle des travailleurs et des exploités de tous les pays.
Il faut rejeter tout appel à l’union sacrée. Comme le gouvernement américain avait exploité l’émotion du 11 septembre 2001 pour partir en guerre en Afghanistan puis en Irak, Hollande veut profiter de l’émotion pour justifier l’intervention au Mali, en Centrafrique et en Irak. Au nom de la lutte anti-terroriste, il veut légitimer par avance les aventures militaires à venir.
Mais qui sème la barbarie partout dans le monde ? Les bandes djihadistes qui terrorisent une partie du Moyen-Orient et de l’Afrique et qui cherchent à agir ici ne sont pas nées de rien. Elles sont le fruit de la politique infâme et des guerres perpétrées par les grandes puissances en Libye et en Irak pour imposer leur domination.
« La guerre est déclarée », entend-on depuis les attentats. Mais la France est en guerre depuis longtemps ! Les peuples palestinien et israélien vivent en état de guerre depuis un demi-siècle !
Les grandes puissances pillent, bombardent des régions entières pour les intérêts des groupes capitalistes. Elles sèment les frustrations, l’injustice et la terreur dans les pays opprimés. Aujourd’hui, c’est cette violence qui nous rattrape, car la barbarie engendre la barbarie. Pour la combattre, il faut remettre en cause la société capitaliste.
Dimanche, des millions de personnes ont manifesté pour la liberté et la tolérance. Et qu’entend-on de la part de Hollande, de Valls et de Sarkozy ? Qu’il faut plus de mesures sécuritaires, qu’il faut durcir les règles contre l’immigration. Et, pire, à entendre le FN, il faudrait la peine de mort !
Pour quelques crapules embrigadées par les filières terroristes, combien y aura-t-il de contrôles au faciès, de jeunes de banlieue confrontés au racisme et à la suspicion généralisée ? Ce dont on a besoin pour les jeunes, ce n’est pas de plus de prisons, première source de recrutement des djihadistes, c’est de travail, d’éducation, c’est d’une société qui offre des perspectives à chacun.
L’émotion légitime doit laisser place à la conscience et au combat de classe car tous les mécanismes d’un engrenage mortel pour les travailleurs sont en place.
Au nom de la lutte contre le terrorisme, on veut nous forcer à nous aligner derrière le camp des gouvernements prétendument démocrates mais qui mettent la planète à feu et à sang. Dimanche, Hollande a fait marcher une partie de la population derrière des dictateurs africains comme Bongo ou des terroristes d’État comme le Premier ministre israélien Netanyahou. Cela résume bien sa politique !
Eh bien, ne nous laissons pas embrigader dans cette union sacrée ! Ne laissons ni Hollande, ni Sarkozy, ni Le Pen parler au nom des travailleurs !
Nous sommes tous des travailleurs, quelle que soit notre origine. Il est vital que nous, travailleurs, exploités, opprimés, nous nous sentions une classe unie par nos intérêts pour nous défendre contre nos exploiteurs mais surtout contre un système capitaliste qui plonge l’humanité dans la barbarie.

vendredi 9 janvier 2015

Attentat meurtrier a Charlie Hebdo : le communique de Lutte Ouvriere du 8.1.15. auxquels les militants de Lutte Ouvriere d Argenteuil s associent fraternellement. DM

Contre un attentat barbare et contre ceux qui l’exploitent au nom de « l’unité nationale »


Lutte Ouvrière partage la profonde indignation provoquée par l’attentat commis le 7 janvier à Paris. Nous exprimons notre émotion et notre solidarité avec la rédaction de Charlie Hebdo et avec les proches des victimes, que pour certaines nous connaissions, ce qui nous touche d’autant plus.
     Cet attentat est un acte ignoble. Il a visé des journalistes pour ce qu’ils ont dessiné et écrit, ainsi que ceux qui les protégeaient. Ceux qui emploient de telles méthodes ne sont pas seulement des ennemis de la liberté d’expression et de la liberté de la presse, ils sont par là même des ennemis des travailleurs, de leur liberté de s’exprimer et de s’organiser. Quelle que soit l’idéologie dont ils se réclament, leurs méthodes visent à imposer la dictature sur une population ou une fraction de population. Le terrorisme, qu’il soit employé par les États ou par des groupes cherchant à constituer un pouvoir d’État, vise à faire taire toute expression divergente, et il frappe toujours et surtout la liberté des opprimés de lutter contre l’exploitation qu’ils subissent.
     En même temps, nous ne pouvons qu’être choqués par l’exploitation politique qui est faite maintenant de cet évènement par différents partis politiques et surtout par le gouvernement de François Hollande et Manuel Valls. En appelant à l’unité nationale à partir de cet événement, il cherche à restaurer dans l’opinion un crédit qu’il a largement perdu de par toute sa politique. Il veut en particulier justifier, par cet attentat attribué à ce qu’on appelle des « djihadistes », les interventions de l’armée française en Afrique et au Moyen-Orient.
     En agissant ainsi et alors qu’il prétend les défendre, le gouvernement trahit la mémoire des journalistes assassinés eux-mêmes. Ils étaient non seulement des ennemis irréductibles des idéologies religieuses, mais aussi des anti-militaristes opposés à toutes les expéditions militaires. Mais de plus, par une opération qui au fond est symétrique de celle que voudraient faire les « djihadistes », le gouvernement voudrait imposer sa politique comme la seule possible. Or les manœuvres et les opérations militaires des puissances impérialistes, menées en Afrique et au Moyen-Orient pour faire prévaloir les intérêts des grandes sociétés occidentales, portent elles-mêmes une lourde responsabilité dans le développement de bandes armées sans contrôle qui agissent dans ces pays, mais qui cherchent aussi à agir ici.
     C’est pourquoi Lutte Ouvrière ne participera pas à des manifestations visant à faire prévaloir une unité nationale dans laquelle pourront se retrouver différentes forces politiques, du Parti socialiste à la droite et au Front national. L’instrumentalisation de l’attentat à Charlie Hebdo de leur part, pour des objectifs auxquels les journalistes assassinés eux-mêmes étaient opposés, est indécente, sans oublier la façon dont certains de ces partis chercheront à l’exploiter dans un sens raciste et xénophobe. Il n’est pas question de nous retrouver au côté de partis qui portent une grande part de responsabilité dans la situation de crise et dans la montée de la barbarie à laquelle on assiste et dont l’attentat à Charlie Hebdo n’est qu’une manifestation de plus.
     Lutte Ouvrière exprime encore une fois toute son indignation, sa solidarité avec les victimes et leurs proches, et continuera à lutter pour la liberté d’expression et de critique, à commencer par la liberté des travailleurs et de tous les exploités de lutter contre cette société capitaliste d’exploitation et d’injustice, que toute la politique de ce gouvernement vise à maintenir.