jeudi 12 décembre 2013

Afrique du Sud : la foule sud-Africaine hue l'apartheid social

À l’occasion de la cérémonie en hommage à Mandela en Afrique du Sud, le président sud-africain, Jacob Zuma, s’est fait largement huer par la foule présente dans le stade.
Zuma, dirigeant de l’ANC, le parti de Mandela, s’est fait élire président en 2009. En plus d’être responsable de la dégradation des conditions de vie de la population pauvre, son pouvoir s’est illustré dans la répression des grèves ouvrières, à commencer par celle des mineurs de Marikana de 2012.
La foule venait commémorer la lutte passée contre l’apartheid racial. Mais elle a aussi tenu à faire entendre sa colère contre l’apartheid social qui existe actuellement, et contre lequel Mandela et ses successeurs ont abandonné la lutte en chemin.

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mercredi 11 décembre 2013

Singapour : émeute ouvrière

Une émeute a éclaté à Singapour, dans un quartier où des milliers de travailleurs indiens du bâtiment se réunissent le dimanche, jour de repos. Après la mort d’un ouvrier renversé par un bus, plusieurs centaines d’ouvriers ont affronté la police dans la nuit de dimanche 8 décembre à lundi.
     Vingt-sept personnes ont été arrêtées et d’autres sont en cours d’interpellation. Ils risquent de sept à dix ans de prison ainsi qu’une peine de flagellation, peine héritée de la période coloniale britannique.

     On montre souvent Singapour comme un paradis fiscal, mais pour les travailleurs, c’est un enfer social.

Maladies : la maladie incurable du profit

Cette année encore, la générosité de la population se manifeste avec le Téléthon. Grâce aux sommes collectées dans le passé, des recherches ont pu être réalisées sur les maladies dites rares et permettre des avancées médicales. Ces maladies touchent des milliers de personnes, mais ce n’est pas assez aux yeux des laboratoires pharmaceutiques. Les trusts comme Sanofi ou Novartis se désintéressent de ces malades qui ne constituent pas un marché assez rentable.

     Ainsi, la vie de milliers de malades ne dépend pas que de l’évolution de leur maladie. Elle dépend aussi du bon vouloir des actionnaires des laboratoires.

Bouclier fiscal façon Hollande

Après avoir annulé en 2012 le bouclier fiscal de Sarkozy, le gouvernement a rétabli en 2013 un plafonnement de l’impôt sur la fortune. Résultat : chacun des 7 630 millionnaires voient cette année leurs impôts baisser de 100 000€ en moyenne. Les plus riches d’entre eux, ceux dont le patrimoine dépasse les 10 millions d’euros, bénéficient de 90 % de ce jack pot fiscal.

     Le gouvernement a étendu le racket fiscal sur plus d’un million de ménages modestes qui ne payaient pas d’impôt jusque-là. Et dans le même temps, il fait cadeau aux plus riches de plusieurs centaines de millions d’euros !

mardi 10 décembre 2013

Banquet de Lutte Ouvrière : le 26 janvier, c'est maintenant bientôt. Réservez !

BANQUET – FETE des amis de Lutte Ouvrière
A ARGENTEUIL
DIMANCHE 26 JANVIER 2014
A partir de 12 heures
Complexe Jean Vilar
Son célèbre apéro
Salle Jean Vilar
Intervention de Nathalie ARTHAUD
porte-parole nationale de Lutte Ouvrière
Son banquet
Quelques poèmes de Prévert par Fanny Cottençon
Après-midi dansante
Espace enfants maquillage
Librairie
Stand de fabrication de badges
Stand gâteaux-champagne (payant, à boire avec plaisir donc modération)
Salle Pierre Dux
A 15 heures30, conférence scientifique
Animée par Marc Peschanski,
biologiste et neurophysiologiste, spécialiste des maladies neurodégénératives et des cellules-souches

« cellules-souches : la science soumise à la pression réactionnaire »

A 17 heures 30, débat avec militants de Lutte Ouvrière de PSA-Aulnay
"Grève de PSA-Aulnay - récit de quatre mois de lutte"
Billets d’entrée en vente : 13 euros, demi-tarif pour les enfants de 5 à 14 ans ; auprès des militants ou en contactant par courrier ou internet D MARIETTE. Chèques à son ordre.

Centrafrique : Non à l’intervention militaire française en Centrafrique

Un sondage a mis en évidence qu’une majorité de l’opinion est contre l’intervention militaire française en Centrafrique.
     En effet, quand on voit comment cela s’est traduit au Mali en particulier, il est clair qu’une nouvelle intervention militaire, loin de ramener la paix, ne peut qu’ajouter des morts aux morts et engendrer le chaos à plus ou moins long terme. Tout cela pour défendre des intérêts économiques de la France dans cette région, c’est-à-dire les intérêts de ses multimilliardaires, ceux-là mêmes qui nous exploitent ici.

      Troupes françaises, hors d’Afrique !

Conseil municipal d'Argenteuil du lundi 9 décembre 2013 : les interventions au nom des élus Lutte Ouvrière

Faites-nous vos commentaires. Nous répondrons également à toutes vos demandes de précisions.

Point 3. Sur des éléments du budget municipal qui ne sera voté qu’après les élections municipales :
Notre vote : abstention, comme nous l’avons fait sur tout ce qui concerne le vote du budget depuis juin 2012.

Point 4. Sur la « création d’une société coopérative d’HLM à vocation d’accession sociale à la société »
Notre vote : abstention
         La création d’une société coopérative d’HLM pour construire directement du logement social pourrait avoir tout notre assentiment. Sauf que dans le cas présent, il s’agit d’une société ayant vocation à construire des logements en accession à la propriété, qualifiée accessoirement « d’accession sociale à la propriété ». Aujourd’hui, le manque criant de logements corrects pour les familles populaires est aggravé par les effets catastrophiques de la crise : le chômage, les emplois de plus en plus souvent en CDD, précaires, et toujours mal payés, les bas salaires, etc. Dans ces conditions, parler d’accession à la propriété, même en la qualifiant de sociale, n’est pas acceptable. Les gens qui ont le plus besoin de se loger n’ont pas l’argent pour payer un crédit à une banque, n’ont pas l’apport personnel leur permettant d’emprunter à un taux bas, n’ont pas une certitude quant à leur avenir leur permettant de s’engager dans une acquisition. Et les banques sont les premières à refuser des crédits ou alors à en accorder à des conditions rapidement insupportables pour les familles. L’accession sera pour ceux qui en ont les moyens, c’est-à-dire pas pour les familles qui en ont le plus besoin.
         Le développement d’un organisme de construction de logements municipal à Argenteuil, l’ancêtre de l’actuel AB-Habitat, fut un devoir pour la municipalité de gauche d’alors. Il ne s’agissait pas de « renforcer l’attractivité résidentielle de la ville » c’est-à-dire en clair d’y attirer des familles aisées qui auraient plaisir à son centre animé et à ses berges du fleuve. Et le seul objectif qui vaille toujours la peine pour un tel organisme est de pouvoir mettre rapidement à disposition de tous les mal logés et des familles populaires un toit au dessus de leurs têtes qui soit digne de ce nom, qui réponde aux besoins et soit assorti d’un loyer accessible. Nous nous abstiendrons donc sur ce projet de la municipalité.


Point 7. « Convention de coordination de la police municipale et des forces de sécurité de l’Etat » :
Nous voterons contre cette convention de coordination, pour marquer une nouvelle fois notre opposition à l’armement de flashballs de la police municipale décidée en juin dernier.

Point 12. Sur une demande de « garantie d’emprunt au bénéfice de la la Croix Rouge » :
Je m’étonne de cette demande de garantie d’emprunt. La Croix Rouge n’est pas n’importe quelle association d’assistance. Elle est de nos jours, une gigantesque entreprise manipulant des centaines de milliards, qui dispose de sommes considérables à travers le monde, et, de fait,  est intégrée dans les réseaux financiers et bancaires internationaux qui peuvent garantir ses emprunts, ou même ne pas lui demander de garantie du tout.
     Ce n’est pas aux Argenteuillais de le faire à travers leur municipalité. Je m’abstiendrai donc sur ce rapport.

Point 14. « Cession de terrains à l’établissement Sainte Geneviève pour l’agrandissement du collège et la réalisation d’un lycée sous contrat d’association » :
La modification du montage de cette cession de terrains que l’on nous avait présentée au printemps dernier mériterait des éclaircissements, mais ce n’est pas sur ce point que je voudrais intervenir.
      La construction de ce lycée privé à Argenteuil aura des conséquences néfastes pour les autres établissements. La situation sur ce plan est déjà profondément inégalitaire. Pour en témoigner, l’exemple du lycée Georges Braque suffit. Les élèves et les personnels subissent la dégradation de ce lycée, qui est laissé à l’abandon par les autorités. Il voit non seulement ses effectifs par classe augmenter considérablement, mais ses sections générales s’amenuiser d’année en année.
      Il est certain que les autorités académiques ont des objectifs sur l’offre de formation dans les différents lycées d’Argenteuil, sur l’avenir de ceux-ci, avec en perspective la concurrence supplémentaire de ce lycée privé.
      La municipalité qui a appuyé par ses votes l’installation de ce lycée a-t-elle des précisions à nous apporter sur le sujet ? Quant à nous, nous restons hostiles à tout encouragement au développement de l’enseignement religieux avec des aides ou des fonds publics. Nous voterons donc contre ce rapport.

Point 15. « Participation de la Ville au financement des écoles privées Sainte Geneviève et Notre Dame sous contrat d’association » :
Cette délibération entre dans le cadre d’obligations légales. Mais on nous demande de voter, c’est donc que l’on nous demande de cautionner ou pas cette obligation. Nous ne cautionnons pas. Nous voterons donc contre cette délibération.

Point 20.Reprise par la Ville du financement  des « dépenses de fonctionnement du Centre d’Information et d’Orientation d’Argenteuil » :
Naguère, ce CIO relevait de l’Etat et de l’éducation nationale, un  point c’est tout. Dans le cadre des lois de décentralisation, son fonctionnement a été remis au département. Aujourd’hui, celui-ci ne veut plus en assumer les frais. Prochainement, il devrait être repris par la région. En attendant, dans le cadre de cette valse d’autorités de tutelle, on nous demande que la charge financière soit reprise par la commune.
      Il s’agit bien sûr d’un service nécessaire, en particulier pour les enfants des classes populaires. Nous voterons donc cette délibération. Mais c’est tout de même fort de café.
      Au sujet de ce désengagement, les représentants du Conseil général ici présents doivent bien pouvoir enfin répondre à la question : quel était le montant de la subvention départementale pour l’opération « Zeppellin » de cet été ? Cela afin, simplement, que l’on puisse comparer avec les frais de fonctionnement des CIO qu’ils ont décidé d’économiser.

Points 23 et 24 : portant sur le règlement du différent entre la municipalité et l’association « Conjugue » :
Nous sommes intervenus à de nombreuses reprises, dans et hors du conseil municipal, sur ce que nous avons pu appeler « l’affaire Conjugue ». Nous affirmions alors qu’une conciliation était possible et nécessaire, et c’est avec satisfaction que nous constatons qu’elle est en voie de se réaliser, nous l’espérons.
      A notre avis, toute association bénéficiant de subventions publiques doit être contrôlée par la population qui la subventionne. C’est une règle qui devrait d’ailleurs s’appliquer à tout ce qui bénéficie de fonds publics dans la société, et en premier lieu aux entreprises qui ramassent un vrai pactole en matière de subventions publiques. Dire cela, c’est  indiquer le chemin qu’il faudrait parcourir pour réaliser un véritable contrôle de l’économie par les travailleurs et les usagers.
Revenons à l’Association qui nous occupe ce soir. La situation qui a été faite à Conjugue depuis des mois n’était pas juste. Il reste à régler la question des locaux pour ne pas laisser l’association dans des locaux inappropriés. L’ « affaire Conjugue » va, nous le souhaitons, vers un dénouement que nous approuvons. Conjugue vivra et c’est tant mieux pour tous.

Point 72 portant sur la rémunération des activités de « conseil » du receveur municipal :
Nous voterons cette délibération qui correspond donc à un supplément mensuel de 1000 euros. Quand les travailleurs, territoriaux en particulier, revendiquent 300 ou 400 euros d’augmentation mensuelle, c’est peu en comparaison.








lundi 9 décembre 2013

Editorial des bulletins d'entreprise Lutte Ouvrière du lundi 9.12.13.

L’apartheid, c’est fini, mais l’inégalité survit en Afrique du Sud

Si on n’a aucun mal à comprendre l’émotion qui a touché la population noire d’Afrique du Sud et du monde entier à l’annonce de la mort de Nelson Mandela, en revanche, celle des chefs d’État actuellement en poste ou qui l’ont été, y compris du temps où Mandela croupissait en prison, a de quoi écœurer.
     Ils sont tous là, ces dirigeants ou ex -dirigeants, à se presser autour de la dépouille d’un homme qui avait consacré une partie de sa vie à combattre le régime infâme de l’apartheid. Un régime qui considérait l’immense majorité des femmes et des hommes d’Afrique du Sud tout à fait officiellement comme des sous-hommes, privés des droits les plus élémentaires.
     Car ces grandes puissances représentées à l’enterrement de Mandela avaient toutes soit approuvé le régime d’apartheid, soit laissé faire en détournant, plus ou moins ouvertement, le regard d’un système injustifiable.
     Pour mettre fin à l’apartheid, il avait pourtant fallu que, des années durant, des milliers et des milliers de femmes et d’hommes se lèvent et se battent, au sacrifice de leur liberté, au sacrifice de leur vie. Mandela fut l’un de ceux-là. Il réussit, grâce à son courage et à sa détermination, à symboliser ce combat.
     Mais il usa de toute son influence pour que la fin de l’apartheid s’accomplisse sans heurts pour les classes dominantes, pour les riches, constitués à 90 % de blancs. Il devint l’apôtre d’une « réconciliation » qui mit fin certes à l’apartheid institutionnel, pour en mettre un autre, social celui-là, pas moins rigoureux.
     Si une mince frange de la bourgeoisie noire a pu accéder aux affaires, le sort de l’immense masse des Noirs du pays, privés de travail et de logements dignes, n’a pas changé.
   Les bidonvilles y sont aujourd’hui toujours aussi nombreux, peuplés et miséreux. L’analphabétisme y reste répandu, l’exploitation est toujours féroce et la lutte de classe aussi rude et déterminée comme en ont témoigné les affrontements dans les mines, ces derniers mois.
     Ceux qui protestent ont gagné le triste privilège de se faire matraquer, emprisonner, assassiner par des policiers… noirs comme eux.
     Oui, Mandela a été tout à la fois l’homme qui a contribué à mener la lutte contre l’oppression et celui qui a permis que cette oppression se perpétue sous une autre forme. Une situation qui n’est malheureusement pas exceptionnelle.
      L’aboutissement du combat de la population noire d’Afrique du sud ne pourra se réaliser que s’il se poursuit, là-bas comme ici en France, jusqu’à son terme, le renversement du capitalisme.
      Les circonstances ont voulu qu’au moment même où les regards se tournent vers l’extrême sud du continent africain, la France entame son intervention en Centrafrique. Comme à chaque fois, le gouvernement justifie la guerre en expliquant que « nos » soldats agissent pour la meilleure des causes.
      Il y a quelques mois, à propos du Mali, le gouvernement de Hollande expliquait qu’il intervenait contre l’expansion du terrorisme islamiste, en ajoutant que cette intervention serait brève. Sauf que l’armée française patrouille toujours au Mali, sans y avoir ramené ni l’ordre ni la sécurité ni la stabilité.
       Pour la Centrafrique, les choses seraient différentes, dit-on. Il ne s’agirait plus de soutenir un régime, mais d’intervenir pour ramener l’ordre dans un pays qui est en proie à des affrontements entre bandes armées. On voit mal ce que cela change !
      L’ordre, que Hollande essaye de rétablir, c’est celui des exploiteurs français et internationaux. Les mobiles de l’impérialisme français n’ont rien à voir avec la générosité désintéressée. Il s’agit pour la France de tenter de maintenir, autant que faire se peut, son influence dans cette zone de l’Afrique, ancienne partie de son empire colonial. Et si l’on ne trouve pas en Centrafrique de richesses exploitées, il y en a dans les pays alentour.

            Hors d’Afrique les troupes françaises !